Coup de Blues Nickel sur CORSICA...GO56 AIRLINES
" JOURNAL DE BORD "
Le vent cingle, accorde et libère de fortes rafales. Tantôt adonnant, refusant ou fraîchissant à sa guise ! En mer, bien des signes semblent valider le seuil des 50 Noeuds. De temps à autre, quelques tourbillons blancs décollent de la crête des vagues, poursuivent une course aléatoire, comme ivres puis, se régénèrent au gré des bourrasques à la surface de la mer en giflant le visage. Une mer sombre, enténébrée malgré l'heure avancée d'un vrai jour de frimas. Un jour isolé, trop isolé pour la saison ; les temps ont changé.
Entre fort Grecale, pour les zones marines large et, Tramontane d'hiver, il reste difficile de caractériser, de nommer justement ce vent régional ; la baisse très marquée du baromètre penche vers un authentique Grecale, ce vent humide et froid accompagné de grains pluvieux, voir de grésil en plaine. Le sable s'envole en suivant au plus près l'arc de la grande baie. Au fil de la marée montante, la dune se résout à une peau de chagrin, toutes les fois, révulsée. La végétation baigne par endroits. Les racines flottent, ce qui n'augure rien de bon dans un futur immédiat
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Rider / Paul-No
La barre ne laisse plus de lever, de dresser vagues et rouleaux qui s'étirent en de longues nappes d'écume. Le grondement, la rumeur du fort coup de vent emplit le vaste domaine sylvestre, la vieille pinède. Les rafales soudaines réveillent le choeur altier des pins maritimes dont l'on craint toujours la chute probable. En auront-ils vu d'autres ? Certainement ; mais l'orientation du flux synoptique importe beaucoup, pour des valeurs de vent équivalentes.
Un sémaphore tout proche note 76 Noeuds, ( en Rafales ), de secteur NNE. Les relevés sont établis à plus de 70 mètres d'altitude.
Au niveau de la mer, aurions - nous observé très certainement près de 50 Noeuds en pointes ! Quant au vent moyen : il oscille, plus capricieux, soufflant par à-coups et, surprend, déséquilibre. Bascules et sautes de vent lèvent des milliers de marches sur l'eau, imprévisibles... Évoluer en pareilles conditions amoindrit les ressources au moment opportun de l'envol que l'on recherche au premier chef.
La marée haute nous quitte, lentement. La mer recule, les vagues creusent davantage, plus resserrées, s'éloignent un peu. Il est tant de champs ondés où transporter ses rêves...! Le temps, hélas ! les conditions très variables constituent de réels obstacles et compliquent la donne.
Le choix des matériels s'est avéré difficile, laissant sévir de gros écarts aux intentions. Les conditions décideront au final de l'issue de chaque tentative, de la réussite de chaque duo avec les vagues, toujours différentes.
3.7 m2 _ 3.2 m2 ! Les voiles sont si petites et pourtant bien malmenées dans les grosses bourrasques qui s'appuient sur les pentes en fraîchissant encore. Tourner, s'engager sous le vent devient ardu. La main arrière tire, la trajectoire doute, ralentit ; surtout, ne pas subir l'abrupt fluide mais le " dominer ", ne pas s'exposer à l'avalanche, aux puissants claquements de la déferlante sur fonds de sable ...
On ne prend jamais la mer. Elle nous emmène, nous saisit, nous roule, nous immerge, nous jette avec une force inouïe, qu'elles que soient les conditions, le matériel pourtant pointu, le niveau de maîtrise ! Tout devient tellement relatif, incertain, aléatoire, sujet aux hasards. Modestie, humilité, réserve de sécurité, mesure, incertidude, vigilance, sont les maîtres - mots de l'aventure
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Revu et corrigé ce jour 17h45
Le Team
Veuillez nous excuser les fautes de frappes et d'orthographes qui se glissent ! Nous revenons, veillons aux grains de sel qui dérangent la prose et la poésie de la mer