Oeuvre et toile / Pascal LAZAROTTI
QUI
DE L'ÊTRE AUX MONDES DIS-PARAÎT
Que je vous dise intuitions
l'éffrondrement des mondes
la disparition des oiseaux
depuis la mort des saisons
l'oubli d'un parfum
la main tendue qui lâche prise
un lien à toujours tranché
Mal-être mal aux mondes
me sont horizons trans-lucides
saine délivrance ultime résilience
Point de dilemme
mais que de questions en suspends
Ô lointaines Sagesses ancestrales clartés
resteriez-vous sans réponse
On ne revient pas de là-bas
L'état second le sursis les comas
les alcools forts les poudres blanches
hallucinogènes d'autres molécules syn-thétiques
confinent et trompent
plus qu'ils ne valident l'essai bi-polaire
L'on parvient tous au bout de la route qu'importe le délai
au terme de l'artère qui happe en chemin
celui qui de passage
rencontre la faucheuse
trop tôt
percutant l'un de ces chars métalliques
au hasard
quand la fatalité frappe de front
telle la balle de la guerre
L'issue déjà incrite dans le code barre
l'infiniment petit de nous désorganise
le plus beau des duos de l'existence
Aurais-tu vécu en vain
toi le pèlerin cosmique
déposé ici-bas un jour vague
dont la vie désormais s'étiole
et ne vaut guère plus que les boulets
qui vont grèvant chaque lendemain
Corps-mort qui lentement distance
absente et rouille pareil aux fers du navire
qui s'engrave au loin à l'intime allégorique
des souvenirs de l'estran en enfance
De deux choses l'une
Voyageur nomade
Ou bien l'âme et le corps
d'un commun accord naufragent
ensemble et pour toujours
en emportant avec eux ton histoire
une légende tant de rêves
Ou alors fulgurante Que la libération soit
lorsque de ce garnis vétuste ce taudis
tu t'échappes enfin affranchi
ailleurs au-delà portant en toi
vers la lumière ce qu'il manquait
à l'âme plus que jamais irréfutable
qui réchauffe, éclaire et mûrit les fruits
de la terre de la mer des océans
comme l'on veille sur son prochain
Mais partir
voir se briser les liens
tout perdre dans la fosse commune
à la convenance du néant
ne se défend ni se justifie
Ne naît point qui meurt Sitôt dépossédé de la mémoire des mondes
pour s'être abreuvé à la source des étoiles
avoir entrevu la naissance de l'Univers
connu et tant pensé ou aimé très fort
avant que de finir au shéol le puits d'oubli
biblique des Écritures Hébraïques
Au bout de la route
je regarde
Derrière moi et je vois
un fils mort-vivant depuis trop longtemps
qui se sera enté au redoutable mensonge
La pierre meurtrit à tout jamais
les vérités du coeur en ricochant avant que de sombrer
Comme de la mort
du trépas Que je le redise
on ne retourne plus des arcanes du mensonge
sans en être absout
devant le père mais plus encore
pour avoir souillé le blanc-seing de la mère
Ainsi maintenant du fardeau de durer
qui va
de psychose en méta-morphoses
hallucinantes anémomorphoses
au-delà du choeur brisé
des grands espaces et leurs desseins trahis
- MARIN -
Le Bout de la Route
2 ème Ecriture le 23 Juillet 2021
______________________________