ANGE- PUFFIN ! ...
Ils transcrivent la musique des vents / De leurs ailes archers / Du plus beaux des violons
Je les ai vus tenir le vent et ses violentes rafales. La mer fumait. De la crête des lames s'envolaient de lourds tourbillons d'écume qui s'abattaient plus loin, sous le vent, en fouettant la surface des eaux tumultueuses, toute la mer en résille d'embruns.
La tempête froissait les puissantes ondes d'une houle lointaine et établie. Goélands et Puffins, plus au large dominaient le cours du temps, se rappelaient à la vérité d'un vol cosmique. Ailes tutélaires du grand Peuple Migrateur de retour vers les îles de la Grande Mer.
Plain-chant dont on loua un jour l'expression émouvante d'une histoire mystérieuse et sans fin, toujours recommencée, autour de la Terre, emmenée et guidée par l'expression d'un énigmatique Mana océanique.
Je les ai vus, joueurs et voltigeurs infatigables, raser l'azur, tailler dans les airs ces arabesques et ces arcatures de rosaces complexes dignes des plus beaux zéliges que la passion et le génie bâtisseur vouent aux dieux d'une vie.
Ils ne redoutent rien ; le courage leur est étranger, le risque ne signifient pour eux ... Le fort coup de vent les prépare, jour après jour, aux féeries de la mer indomptée qu'ils soulignent en toute liberté et consentement mutuel.
Sans eux, la mer, le rivage, le sillage ne seraient plus ce qu'ils embrassent et réunissent avec sens et tant de solennité. Poétiquement vrais, énigmatique et tout à la fois angélique, le vol de l'oiseau suit un cap hors du temps et de la distance.
Ne dit-on pas que l'Albatros défie les immensités des hautes latitudes sans concéder un seul battement d'ailes. Fruits de la perfection que l'on découvre aussi chez le Puffin Cendré, ce petit Albatros des contrées et des mers méridionales que nous côtoyons si souvent, de retour de ses migrations, à l'approche du printemps.
Ils affectionnent en se regroupant et tout particulièrement la mer forte, coups de temps et grand - frais, caracolent et surgissent des vallons liquides avec maestria, laissant à leurs ailes le soin de dessiner la folie des violentes rafales sans la moindre perturbation.
Sibyllin duo, duo transmué, séraphique présence qu'un regard madré peuple et anime, sans frontières ni autres limites que l'infiniment bleu.
Ils sont de toutes mes sorties en Mer ; la mer sans eux m'apparaît orpheline
!
- MARIN -
Ange-Puffin