Au pays des ombres blanches / Photo - Expédition ANTARCTICA
CONTINENT ANTARCTIQUE
ANTARCTICA
Deux Noms qui résonnent et riment au diapason de la poésie des images, des profondeurs, des abysses, de contrées cosmiques ... Un rêve à ciels ouverts où l'Artiste, l'Aventurier saisit avec magie et extrême sensibilité l'Eau-Delà du réel, des possibles. Évoluons, avec eux, aux confins de la vision numérique, philosophiquement accompagnée, enfin délivrés de la pesanteur et de l'offense à la pureté.
Mille questions éclosent, saines, régénérant les plus beaux printemps que nous aurions perdus sous nos latitudes, nos aires de jeux aux quotidiens mondialement modifiés, travestis. Mais de ces lointains glacés, de ces pans de métamorphoses où la vie compose selon les vents hurlants et le cycle de saisons semble-t-il intouchées, pérennes, éternelles.
Il est tout autour des vastités gelées comme un réseau, une barrière de courants marins violents et complices qui imperméabiliseraient le continent blanc, qui le distanceraient des bactéries et des éléments indésirables venus d'ailleurs, du Nord, des pourtours contaminés du noble continent des glaces.
Comme si la Création avait songé au dessein perpétuel, au sempiternel retour des choses, à quelque antre univerversel qui eût réfugié, préservé l'existence de chaque créature. Une gigantesque bibliothèque abritant l'essence et le fondement du vivant, où les espèces seraient reines, décrétant une fabuleuse et absolue endémie.
Tout, de la polynie *, " petite mer intérieure ", qui ne gèle jamais, parcourue de vents et de tourbillons iridescents, aux déserts de glace, aux habitats des colonies de pinipèdes concourt au déploiement de l'intelligence, de l'éco-système, du biotope adapté aux conditions extrêmes, aux si grands froids, aux tombants que les icebergs imposent pour ne point blesser la diversité ...
Et la vie sous-marine exulte au diapason de la profondeur, livre de féeriques jardins enivrés de lumières. Les transparences et les clartés de l'eau sous les glaces en font de sublimes kaléidoscopes fluides. Jardins édéniques, sublimités nonchalantes que le froid hyalin semble figer, préciosités cosmiques, êtres inattendus, aucun mots ne saurait décrire ce que les hommes de l'expédition Antarctica auront vécu sous les icebergs, sous les eaux polaires, aux côtés des Manchots Empereurs et de leurs petits, en croisant à la dérobée d'une grotte glaciaire, d'une faille en mouvement les yeux troublants, émouvants du Phoque de Veddell
Comment traduire pareille poésie des images où le temps, l'espace, l'existence tiennent du probable, du tangible, si fragiles et si menacés à la fois ? Un regard à part, hors du commun, jeune et pur, qui sait, en rendrait compte au plus près de l'émoi ?
On y lit, à la volée, le temps d'un cliché, l'immense compassion de leurs auteurs, cette profusion labile de qualificatifs qui montent du coeur telle la larme à l'oeil, l'étreinte du sanglot que parcourt le frisson, l'émotion, au rythme des balbutiements de la découverte.
Précieux clichés, dons subliminaux que la souvenance grave au plus intime de l'être, à toujours... Aurions été alors du voyage de l'Argonaute ? Sommes - nous déjà et pour la fin des temps dépositaires des fruits inestimables de cette aventure extraordinaire repoussant les limites de l'humain. Changerions-nous en appréhendant ainsi toutes les formes de vie autres qu'humaines, accueillantes, hospitalières, sitôt familières. Un regard étrange, mystérieux échange, sibyllin partage de l'étant sans paroles, suffit à éclairer le sens et la voie des mondes vrais.
Que le Phoque de Weddell , le Manchot Empereur, le poussin sont beaux, allant dans l'expression dépouillée de la pureté, volant à travers les eaux translucides et vierges d'un or blanc ineffable !
Filigrane neigeux, lointains brumeux de la tempête, voile diaphane du couchant et du levant embrasés, embruns et nuages esquissent à l'envi, à chaque heure du jour le tableau sans fond de scènes oniriques, uniques où l'expression de la vie évanescente, fantomatique silhouette, s'ébat et devient, se perpétue à l'orée du Ciel comblé de silences suggérés, habités
Les images de ces reportages sont si réelles et si chargées qu'elles nous transposent ailleurs, que nous devenons parties prenantes de l' expédition, les témoins ! Elles disent toute l'urgence que requiert l'état des mondes en sursis
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* Polynie / Espace de mer libre dans la banquise
Merci
CORSICA...GO56
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