Les Fleurs du Mal / Musée Rodin
La poésie ! Cette dénégation salutaire d'un réel odieusement outragé. La poésie que la Musique emporte, emmène sur la toile des voiles et des marines fasinantes, lointainement, ailleurs, au-delà du temps sans frontières. La poésie que les coeurs ouverts aux mondes ne sauraient manipuler, dévoyer ; vague à l'âme, En-Soi, éperdument autre, perpétuel !
L'un-Conscient dévoilé aux rythmes des-accords nus des " Fleurs du Mal ", de Vieil Océan saboulant déjà les certitudes meurtrières, aux confins des mots, à l'envers des maux, de l'autre côté de la rive souillée... Tout un univers celé, à contre-courant des habitudes, à l'orée de la folie, des chants surnaturels de Maldoror, ressuscite et emplit d'espoirs ...
Que l'Un-Conscient s'approprie enfin les possibles libérés de la rime tracée, de l'hexamètre dactylique ardemment décompté.
Une poésie existentielle et bonne, à visages autres que humains. Depuis l'Albatros, le Voyage, les Illuminations du Bateau Ivre, point me chaut d'y adjoindre la dimension cynique du bien et du mal rivés l'un à l'autre comme une fatalité, de louanger l'antre scénique de la crèche parjure au respect de la vie, de côtoyer le théâtre pathétique et tragique des guerres de croyances confortant si bien les prophéties apocalyptiques et l'enfer du dogme, les Lumières de la Doxa exaltant le sens et les menées des iniques conquêtes !
Mais de nos îlots parsemés, disséminés sur le vaste océan de l'existence, que nous rallions, parfois, de plus en plus souvent, en quête de solitude cosmique, de pensées mystiques. L'âme n'aurait plus peur ni mal aux mondes. Elle oserait regarder les étoiles comme apaisée, hissée sur le toit des mondes prospères, résolument en paix et, ne manquant plus de rien comme au temps du jardin paradisiaque. La poésie de demain réconcilierait l'utopie et la réalité !
Le fruit mûrit à l'arbre. Il s'abreuve au chant des saisons et ne connaît d'autres vérités que l'accomplissement des desseins du verger.
En serait-il ainsi du " roseau pensant " ?
Certainement ... Alors, de multiplier, d'engendrer, d'ensemencer tous les îlots de vies, de recouvrir le temps du rêve, d'ouvrir tous les chemins lumineux du coeur menant vers Oméga, le point de convergence et de ralliement des îlots partageant le même voyage cosmique, lorsque le verbe fleurit la pensée
!
- MARIN -
PENSÉES EN MER