ULTIME BORDÉE !...
Je me suis souvent posé la question, en mer, en croisant, en tissant sillages et pensées : Tournant ou inexorablement, bout de la route ? Nul répons !
Rançon de ces solos intégraux, au coeur de l'extrême, de l'intense, de la démesure des éléments, de l'imprévu. La distance sitôt s'efface, l'instant règne et l'emporte dans un absolu de liberté. Un Eau-Delà de tout, de rien, au royaume du silence. Dénégation parallèle que le hasard et la nécessité alternent et soulignent comme une hypothèse ! Qui pourrait comprendre
?
J'abandonne ces lignes et ces pages nées des entours nocturnes de l'amer. Les mots divaguent sans frein avec toute l'humilité et la modestie que mers, ciels et terres convoquent. Les aurai-je toutes et tous revus, clarifiés, à temps conformés aux usages de la langue, aux exigences de la prose, de la poésie, du récit ? Défi ardu, impossible épreuve ... Ne m'en tenez point rigueurs ; l'écriture peine souvent à se détacher de soi ; l'émoi résiste, tellement pesant.
Je garde, à l'intime comme à l'instantané de chaque regard un possible radieux ; ultime rencontre, prémisse de l'Eau-Delà...
Serait-ce le bout de la route, la dernière bordée ? Auront-elles emprunté multiples chemins tandis que je parviens à terme ? Une issue, si vite passée laissant à l'éphémère, de passage, le soin de dévoiler librement l'autre rive. Puissé-je alléger enfin l'avers des maux de toutes les pesanteurs qui s'entent, à l'envers ?
Passent les saisons, les promesses de retour que d'aucuns assassinent sur l'autel de la vie. La colombe orpheline enténèbre l'horizon, le printemps.
La mer, l'océan pour derniers refuges. Le temps naufrage, rejoint les abysses, au diapason de l'encens océanique animé d'infinis et d'éternité.
Vous trouverez un jour, qui sait, recueil et textes anonymes, affublés de faux noms. Un journal de bord atypique, bipolaire ! Un univers de rêves paradoxaux éclosent telle l'aube. Ils auront longuement dérivé, jusqu'au bout de la nuit, de la solitude. Des écrits essentiellement pacifiques et tout autant révoltés quand la raison assassine attente à la source et au souffle, à la lumière en souillant les neiges éternelles et l'azur...
Renversants solos ! Au coeur de l'aventure et des éléments exaltés, qu'il me soit enfin permis de coudoyer, de côtoyer la poésie, l'émotion, sans vérités tracées ni connaissances qui se revendiquent d'un arbitraire irrévocable.
Ainsi de la Liberté et de l'Amour que recèlent la découverte, l'imprévu, l'émerveillement, la quête de tous les grands espaces qui de l'âme aux confins des mondes vrais brillent et scintillent de mille feux !
Et de n'avoir jamais eu pour autres guides que le coeur, le chant, le partage, le respect, de nobles et dignes desseins, quelques brins d'harmonie que seul le chant connaît et élève, si haut, avec lui
!
- MARIN -
Le Bout de la Route
_______________________________________________________________________________________