LE VIRTUEL TUE LE RÉEL ! ...
Un fait de guerre, ( 39 / 45 ), une histoire bouleversante, - racontée dans un film passé hier sur l'A3 : Imitation Game - 2014 - , deux années de guerre supplémentaires évitées et 14 millions de vies qui auraient été épargnées par les prouesses d'un génie mathématique et logicien : Alan Türing !
Le génie inventif tombe hélas ! et souvent sous le joug des grandes dominantes qui dirigent l'espèce humaine.
Les découvertes d'Albert Einstein comme celle du désormais célèbre crypto-analyste et sa machine n'auront pas suivi les mêmes destins
!
Plus qu'une révolution ! La volition et la domination inéluctables des sciences inter-connectées, inter-dépendantes, des cyber - programmes informationnels auront eu raison des mondes linéaires et analogiques des siècles passés !
L'informatique supplante la cybernétique et modélise le réel, à outrance. L' espace-temps à mémoire incommensurable, l'intelligence virtuelle sans faille qui en résulte, valent raz-de-marée, translocation, big-bang civilisationnels.
Une seule pression, un léger clic sur la souris déclassent des pans entiers d'acquis, d'écriture, d'archives, de contenus éprouvés. Un passé recomposé ou relegué aux profits de l'évènementiel pro-logic et du Big-Data. Tous les rouages et les outils d'investigation, de l'histoire aux sciences, sont frappés du sceau de l'obsolescence programmée ; éléments de patrimoines désuets, tendances démodées.
L'alphabet et le dictionnaire classique de référence en auront perdu leur latin, abondés d'un tout nouveau vocabulaire ; un langage prégnant et tout autant hermétique, plus que branché pour le non initié, doté déjà de plus d'un tiers de notions et de mots nouveaux !
CHANGEMENT DE PARADIGME
Des images plus vraies que nature inondent les écrans les écrans planars tactiles géants à cristaux liquides et dômes hémisphériques. La 3D et le 4K détrônent l'oeil et le regard, s'approprient les clartés et les transparences originelles ; un espoir, peut-être, qui sensibiliserait et interpellerait les opinions quant aux niveaux de destruction que la modernité industrielle et ultra-financière génère. L'écran LCD du portable, le moteur de recherche s'offrent la planète entière en quelques fractions de seconde ! Avancées indéniables qui nous font accroîre, en définitive, que la nature n'aurait jamais été impactée par les manquements, les ratés et les approximations des modèles de sociétés inachevés, de leurs réseaux de connaissances lacunaires et à tort certifiées comme vraies.
L'INFINIE PUISSANCE DE L'OUTILS
L'ultra-haute définition nous arrive, couple et juxtapose les dernières technologies en vogue générant une toute autre réalité, plus vaste et plus vraie que la réalité, voir impensable, au-delà même de l'imaginaire : tel apparaît l'univers virtuel, son inclination à transporter, à convaincre dans l'espace-temps les plus incrédules ! Des fresques subjuguant faits et gestes quotidiens, ailleurs, hors époques et d'un tout que l'on ne pourrait rêver !
Un cyber-espace aux idéaux à la fois inaccessibles et sublimés à outrance. Un domaine livré à la masse et au sens commun qui les consomment et en usent sans ménagement, sans mesure ni stupéfaction. Une fin en soi valorisant le culte de l'immédiat, de l'instantané, en attendant d'autres plurivers, d'autres vies à croiser, rencontrer, revêtir. La curiosité naturelle périclite. Vient le règne de la procuration ; Le sentiment d'un déjà vu. La certitude que rien d'autre ne pourrait jamais plus étonner, arriver, émerveiller campent les décors numériques, les arcanes de l' équation mémorielle et des algorithmes inquisiteurs sur-puissants.
L'espace des sciences traditionnelles désormais s'effondre sous la rigueur et la dictature du logiciel, du modèle, du script, des jeux d'arcades, des mythes et des légendes sans horizons ni fins. Le 7 ème art est conquis, envahi, débouté ! L'image ne lui appartient plus, une image jadis fille du scénario, au plus près du réel techno-logique.
ET DE L'EN-SOI
Mais qu'en est-il de l'accomplissement, de cette chance que P. Coelho nommait : la " légende personnelle " ? Comment renouer avec cet " En-Soi " propre à J.P Sartre, vivre une souveraine ipséité ? Et du passage de l'être individuel sur Terre, de l'unicité du vivant qui entre de plein gré et exclusivement en résonance avec les termes d'une réalité établie, certes, mais que la personnalité choisit, en conscience, en toute liberté, à sa guise, comme une destinée propre, intouchée ?...
Que devient la consécration, expression palpable et établie de l'obstination éclairée, de la fidélité, de l'abnégation, de la ténacité et de toutes autres saines valeurs et conduites exploratoires requises pour l'atteindre, prétendre en perpétuer les étapes gratifiantes, les fabuleux faisceaux de la récompense.
Quelle place, quel rôle désormais jouer, quels rapports à l'étant tenir dans un monde aux myriades de facettes et de points brûlants, si lumineux, soit à la confluence des mathématiques complexes, de l'informatique, des langages codés, des théories de l'information sans fonds ni limites capables de recomposer l'histoire des climats, des espèces, des possibles en devenir, le génome humain, animalier, végétal, reconcevant, réorientant, redestinant sans fin la futurition de tout être sur Terre
L'homme y aurait -il perdu, à jamais, ses occasions de rêver, ses allants de découvreur, de passeur, d'aimer par lui même les histoires, les énigmes, d'autres lointains et inconnus qu'il choisit, également inaccessibles sans une préparation en amont digne des plus belles aventures menées antan, lorsqu'il s'élançait à l'assaut des océans, des sommets, des immensurables étendues. L'on y misait sa vie, au prix d'efforts et de préparations transcendant le quotidien. L'aventurier se forgeait un mental susceptible de côtoyer les sphères spirituelles d'un tout autre rapport à l'étant, dans sa globalité, son unicité, une complexité que le temps et l'impatience ne précipitaient point.
Qu'est -il advenu de la curiosité, de nos facultés d'observation, de cet empirisme candide coudoyant au gré des pas la lente métamorphose des saisons, des années, nos songes et nos errances quand l'instant fulgurant tous les domaines du possible volent en éclats et se voit submergé et possédé par l'extra - polarité virtuelle, la technologie, l'intelligence artificielle fulgurant, sidérant la raison et le sensible, à mille années lumières du présent. Des scénario atteignent aujourd'hui les étoiles, instituent, établissent des êtres multi-dimensionnels et sans frontières qui affirment leurs emprises sur tous les publics.
L' IN - INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
OU de l'ARME A DOUBLE TRANCHANT
Où s'en est allée cette appétence à la découverte autonome et savamment mûrie que nous porterions en nous ? Quelle part recouvre-t-elle désormais lorsque moteurs de recherches et taxinomies envahissent les rubriques du WEB d'incessants et si fugaces concepts, jeux virtuels et innombrables logiciels ?
Au-delà de l'énigme et des mythes, des légendes télé-portées, en voyageant dans le temps et l'espace, avec forces énergies et véhicules inter-stellaires plus que convainquants, l'homme vrai, mutant à son rythme, selon sa mesure, se voit comme dépassé, relégué, tellement amoindri ou insignifiant face aux logiques binaires, au nouveau cyber-langage, aux scripts pirates ou hautement verrouillés.
Sujet, acteur, rouage, il accuse dès lors une totale rupture, une réticence avérée à s'approprier le dimensionnel numérisé, à manier les pilotes et les artéfacts qui lui permettent de convoler vers les mêmes noces astrales, galactiques, intemporelles, vivant comme déjà comme au futur antérieur.
UNE TOUTE AUTRE RAISON
Si l'intelligence artificielle ouvre et offre des horizons insoupçonnés, sans limites, laissant entrevoir un capital d'évolutions en situations de perpétuelles performances, un efficacité de résolution de problèmes sans failles, notons également que la révolution qui en découle ne saurait constituer la panacée ni le credo civilisationnel que la planète et l'humanité attendent, espèrent, apprécieraient.
Le performatif ne confine pas à l'exlusivité. Il ne comble ni ne répare les conséquences souvent tragiques de nos actes. Toujours plus de capacités d'études et d'analyses destinées à mesurer l'impact de l'homme sur son milieu ne rétablissent guère un équilibre, ne traite pas davvantage les atteintes portées contre l'état de nature, les libertés individuelles.
On peut envisager le meilleur comme le pire ; questions de mesure et surtout de discernement et d'éthique, de sagesse...
" L'être individuel et l'être social ", interagissant avec l'environnement dans son intégralité, pour reprendre les vocables d'E. DURKHEIM, ne se réduisent ni à l'acte médié par ordinateur ni à la pensée assistée virtuellement par ordinateur. Les risques de dérapages sont légions et les occasions d'y parvenir se profilent, tellement accessibles et tentantes !
Sachons nous ménager toujours et en tout lieux une marge quant à l'exercice éclairé de notre libre-arbitre, quant à nos rapports citoyens et éco-responsables à l'existence. Un aparté sur Terre nourri de piments et de sels tutélaires, souverains. Ne quittons pas les mondes que nous sommes en train de perdre au nom des progrès indomptables, des leurres invasifs et implacables, de l'univers artificiel virtuellement trop et mal assisté
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CORSICA...GO56
- CIVILISATION / ETHIQUE -
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