Combien de remblais d'algues et de matériaux naturels auront été arrachés à la dune et déposés en amont, sur l'arrière dune, en constituant ainsi des sur-épaisseurs artificielles et inoportunes néfastes à l'interface terre / mer ? De vrais remparts contre les eaux et les vagues qui percutent les marches et entraînent les sables, déstabilisent les renforts naturels. L'eau s'avère moins destructrice en s'étalant. Des arbres auront plongés leurs racines et grandi sur un support meuble, éphémère, rapporté au tout venant des besoins de l'été, soumis dès lors aux agressions des éléments de plus en plus extrêmes. L'érosion s'amplifie, agit vite, mobile. L'eau monte, certes, mais le dessin de côtes aura bien été manipulé, à tort, ôtant pour d'autres priorités les défenses de la Dune. Il est hélas ! et souvent trop tard pour protéger, remettre en ordre le cours des processus dits naturels
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UNE NOUVELLE CATÉGORIE ET ESPACE DE RÉFLEXION
LE PACTE NATUREL COMUNAL CORSE
PN- CC
Redonnez à la Dune de l'espace, de la marge, sa liberté d'aller avec l'eau et le vent, les pins maritimes, la végétation, les oiseaux reviendront sur le même vaste manteau de sable que notre Île aura toujours connu ; assez de déprédations et de laisser-aller . Il faut savoir et considérer ce que l'on veut : la mainmise du privé sur la NATURE ; impensable et suicidaire équation grevant l'avenir de sombres désordres
!
D'aucuns se perdent en conjectures, s'affrontent quant aux chapelles qui déterminent la prégnance d'un savoir, d'un champ scientifique sur l'autre credo en vogue ... ! Mais de l'observation, de cette faculté à tirer du réel les indicateurs plus que pertinents de la déliquescence et de la disparition d'un milieu éminemment complexe : la dune maritime, cet élément du littoral qui du cordon lagunaire à la haute dune de Barcaghju, en passant par les spécimen hautement altérés et défigurés de Palumbaghja la célébrissime et de Sta Giulia la décatie ...
Mais enfin donc, ouvrez les yeux, mettez en balance et bien en exergue ces éléments rapportés qui auront irrémédiablement condamné à la fois un rivage lacustre et une zone humide dans leur totale et complexe acception mais également la dune originelle qui présidait jadis à sa perpétuelle métamorphose, sans aucun autre élément que le naturel et n'eût manqué aux desseins de la pérennité et de la permanence, pour ne pas évoquer l'immanence.
Des murs rapportés tout du long des baies, des enrochements, des clôtures défaites sises sur le sable, à même le domaine publique maritime ; des entraves et des obstacles à toutes possibles reconstitutions lentes et régulières après tous les types de coups de vents et de mers.
Les marées de tempêtes, les coups de houle affouillent gravement un trait de côtes devenu totalement artificiel, tronqué, enombré. Les vagues et la houle dévient le flux de l'eau qui ne recompose plus les domaines mais en exportent ailleurs les composants essentiels et leurs substrats minéraux et végétaux : un désastre pour le milieu maritime, la frange littorale... Ne pas aller chercher ailleurs des causes qui n'existent pas. Quant aux chancres qui attaquent des arbres amoindris, fragilisés par le devenir des dunes , cela se traite !
En lieux et places des défenses et de l'espace souverain de la dune, nous trouvons tous les facteurs aggravant et déplaçant dangereusement les problèmes et les conséquences causés par des aménagements humains totalement destructeurs, inopportuns, servant en premier lieu les intérêts particuliers.
Laissons, épargnons et réhabilitons lais et relais de la mer, toutes ces zones arrières fortifiées naturellement et que les éléments déposent au fur et à mesure de la progression ou de la montée des flots.
Le temps est son fidèle allié ! La montée des eaux n'est pour le moment qu' un spectre brandi à outrance qui sert les logiques de l'immédiaté ; la saison presse, le porte - monnaie baille mais la dune ne survit plus, elle disparaît ...
Il ne servira à rien de renforcer, de ramener du sable, d'ériger digues et murs de contention, de fabriquer derrière de fausses plages sans cachet ni autres avenirs qu'un profit très limité.
L'Île de Corse ne saurait se contenter de plages artificielles après avoir en fait altéré et amoindri une grande partie de ses joyaux péri-urbains, ceux que nous auront légués nos anciens, en l'état de splendeur.
Mais où est-on ? Que laissons-nous faire, sous les yeux de toutes les formes d'autorité validant le passe-droit plutôt que les saines résolutions à sauver les Pins parasol, Maritimes, une végétation endémique superbe, un ensemble qui ne dispose plus que de la portion congrue, déshydratée, saumâtre à outrance soit, d'une bande littorale condamnée à péricliter, si ténue ...
Redonner à la Nature et au Littoral de l'air, de l'espace afin que les eaux, les vents, les sables, tous les matériaux naturels redonnent vie aux arbres, au littoral, à la Vie dans son ensemble.
Après tout, il n'est question que de sage recul devant l'éternel, la mer, le cours mondial des flots. Actons d'ores et déjà le respect du Pacte Naturel Corse que chaque commune, chaque élu, chaque citoyen se doit de suivre, de veiller, d'optimiser, de connaître, de préserver, de protéger. Il y va du futur du Tourisme, d'une dominante fondamentale de notre Île
!
CORSICA...GO56
Pour l'Amour d'une Terre
Dans l'urgence
sans le cliché
Qui n'aura jamais vu les pelleteuses évacuer les algues, les bois, tous les éléments fixateurs de la dune. Il importait de faire de la place aux baigneurs. Les sites grandioses, antan, en paie aujourd'hui les conséquences. Les protections ne servent plus ici qu'à dissuader l'invasion humaine. Combien de strates et de couches d'algues, de monticules jalonnent le vaste cordon littoral modifiant sa morphologie, sa physionomie ? Ajoutons à cela les murs de propriétés et le bâtis à même le sable, la dune coupée en 2, etc ! ... Une situation qui condamne l'avenir des sites plus que sensibles et condamnés à disparaître.
QUELLES SOLUTIONS
Reculer, déplacer l'occupation humaine occupant la dune, lui redonner de l'espace, laisser les eaux faire, apporter, déposer, recomposer, quitte à l'aider ! Les éléments redéfiniront un nouveau territoire aux sables, aux apports des cours des cours d'eau, à l'érosion globale et totale, aux dépôts d'algues.
On peut y associer la pose de ganivelles sérieusement étudiée afin d'établir des zones tampons et de renforts, en fonction des vents, de la proximité de cours d'eau. Mais l'eau doit à nouveau circuler, recomposer, dessiner d'autres plages. Quant aux arbres, en premières lignes, ils seront voués à disparaître. Mais rien n'empêche de replanter, en amont, sur de sains supports, de refaire ce que nous avions il y a plus de 50 / 70 ans, pour le meilleur, un vrai tourisme hautement maîtrisé, valorisé et un Environnement plus que durable.
Si rien d'envergure n'est enclenché, les plages actuelles, parmi les plus prisées, disparaîtront, c'est irréversibles en " l'état actuel des choses et de l'occupation " in situ ...
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