Une, des vagues cadrées, structurées ! Quels types d'environement ? Aucun apport de sable naturel ... Bientôt des colorants et des jets pour fabuler les Îles, le surf tracté !
Ambiances kermesses assurées, majorettes à la clé, sur fonds de béton, de terrils, de périphériques, de voies rapides, de surper-marchés ou de fast - food ... Nous sommes loin des reefs marocains, des perles corses et sardes
!
Il fallait s'y attendre ! Le concept fondé sur une exploitation de type ultra-libérale et hautement capitaliste inonde l'Europe. Une vague que l'on ne souhaite guère voir s'installer pour de multiples raisons qui oscillent entre les pôles de l'Environnement à ceux des fondements et de l'éthique mêmes des pratiques extrêmes de pleine-nature.
Un paradoxe, une ineptie, comme une trahison qui frappe au coeur de l'imprévu, de l'inconnu, des féeries aléatoires de la vague, du Line Up, du spot dit naturel, vierge.
Le Surf se pourra jamais se démarquer, se déprendre de ses terrains d'aventures de toujours, radicaux tant ils juxtaposent justement les difficultés et les obstacles sans aucun autres artifices que les vents et les courants, l'évolution des bancs de sable et de la houle, l'ampleur et la majesté des éléments naturels en beautés.
Les photographes auront à bien se placer pour ne cadrer que la vague et le sujet en action aux risques de figer le fer, le rail, le béton, la structure... Quant au film, il conviendra d'ôter le bruit artificiel des machines !
Nous sommes en présence du modèle type de la société de sur-consommation où les sportifs disposent à l'envi et à la carte la vague qu'ils commandent au menu, à l'envi, moyennant des coûts énergétiques, hydriques colossaux, sans compter les traitements adéquats de l'eau utilisée, la constitution de réserves, eût égard aux quantités énormes à charrier, à renouveler et / ou que nécessitent les dimensions du Surf Park. Soit une super-production à l'américaine.
Gageons que de telles infrastructures installeront à leurs côtés tous les ingrédients de la beach culture californienne, une sorte de super-marché de la glisse ouvert la nuit, avec effets spéciaux garantis, contests en mesure de détrôner les circuits jadis légendaires ...
Une nouvelle mode que la technologie sert un plateau de rêve et d'abondance
Production No Limits de vagues, sur un line - up normé, étalonné, connu, codifié. Une sorte de nouveau 100 mètres pour futur J.O.
Des vagues formatées, qu'un code barre libère, moyennant finance, forfait, abonnement. C'est le rêve et la poésie de la mer, la quête d'aventures qui s'en vont, supplantés par une offre illimitée, certes facile, accessible mais ô combien habituelle, à court terme, en milieu rural, urbain ou vers quelques espaces maritimes déjà sur-investis...
On pourra arguer de tous les éléments positifs que pareils projets suscitent. Telles les capacités optimisées d'entraînements, les gammes et les arpèges fondamentaux du surfer en voie de progression, les occasions insoupçonnées de répétitions de moves permettant de parvenir à une rapide maîtrise, l'aspect sécuritaire, l'accessibilité aux jeunes publics des écoles !
Effectivement, mais la nature et l'essence de ces pratiques n'émergent-elles pas du milieu marin ou fluvial par définition hostile, imprévisible, totalement libre de toutes métamorphoses, requérant une lecture fine de l'évènnementiel, un contexte qui décide de l'évolution opportune du Surfer dans les vagues, assumant sa prise de risque, en fonction des enjeux, de sa stratégie, etc
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EN CONCLUSION PARTIELLE
Si le concept offre des perspectives d'accessibilité et de sécurité hors contexte météorologique exposant la pratique à des dangers naturels
Si le Surf Park s'entoure de toutes les garanties d'intégration à l'environnement, sans coûts énergétiques SALES de maintenance et de fonctionnement, opte pour le développement durable sans faille
Si le captage, le stockage de l'eau n'interfère aucunement avec l'état des ressources commandant aux besoins locaux des populations
Si la nature et la déontologie spécifiques des sports de glisse extrême ne souffrent d'aucune influence néfaste en mesure de déclasser l'origine même et essentielle du Surf, sous toutes ses formes et niveaux d'engagement
Si la démesure, le commerce, les dérives de la mode n'impactent pas le cours d'une culture de la mer et de l'Océan
Alors et seulement, peut-être, quelques structures pourraient voir le jour, - loin de la mer -, afin d'enrichir l'offre et le patrimoine des sites de Surf artificiels en des points précis et limités de l'hexagone, constituer des zones de repli en cas de fortes intempéries bousculant la programmation des compétitions du circuit pro.
Attention à l'étendue incontrolable d'un phénomène, d'un artifice axé sur le business et les affaires
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- CORSICA ... GO56 -
Espace surfait, à l'instar de tous les complexes que le profit génèrent, qui doivent débiter de l'affluence, faire du chiffre, allant contre nature et esprit Surf tourné vers la pleine nature
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