CELESTIELLES RADIANCES ! ...
Images / " EMMILA "
Comme je marchai vers la mer, sans la voir, me parvint une rumeur, abyssale, absolue. Qui me convia en pensée au vertige que génère tout Solo intégral, l'épreuve du coup de temps, les mondes de tous les silences. Je ne pus renoncer à ce multiple appel. Tant de souvenirs aux liens de coeur rejoignirent la féerie blanche et en allée des éléments. Les moutons innombrables et denses de mon enfance africaine et marine m'attendaient !
Le Mistral soufflait en forte tempête. Il avait chassé les nuages de la Pastorale, lavé les ciels d'une Île en partance, aux voiles albâtre mystérieusement poudroyés. En soulevant une grosse mer, des rouleaux d'écume épais et laiteux, les vents tourbillonnaient. La côte et les rivages métamorphosés brasillaient. Mes repères s'étaient comme éloignés. L'horizon vacillait, fluctuait telle l'image dont on affuble l'espace - temps sidéral et originel du Big-Bang.
Je découvrai aussitôt de probables terrains d'aventures et, doutai, un instant ; quelle issue désormais se profilait, eût comblé la longue attente et ce désir de vol extrême qui m'obstinaient en esprit !
Sublime vastité ! A ce penser solitaire que le Cap et le Tournant décisif initiaient. L'incertitude y coudoyait la liberté, le hasard. L'inconnu et ses brisants décidèrent des termes de mon échappée.
Comme un rendez-vous, un dialogue que le grand Tout instaure, en guise de vérité intangible et d'absolu. Je fis le premier le pas et me mis à l'eau ; perpétuelles révélations que la volition emprunte aux desseins pacifiques de la nature en beauté.
Point de chaos, de désordre, de rupture, de césure mais l'expression d'une totale complétude. l'harmonie anima comme elle irradia les heures solaires d'une journée d'hiver aux violents contrastes, aux lumières crues du solstice. Nous attendions la pluie nocturne des géminides. Il est en mer de l'intranquillité un printemps paradoxal qui sommeil et vague et muse à l'envi, selon les humeurs de l'âme, de la durée.
Je ne lui reconnais point de courroux, de colère, de miséricorde, les oripeaux banals d'une antienne larmoyante. Je la sais impitoyable et si belle à la fois sans pour autant renoncer au récit qu'elle initie et qui mène sur la Voie, au témoignage, à l'envol de toute évocation vraie
!
Et je le redis, encore et toujours : les vagues, en leur nombre transfini, fleurissent la mer, l'océan. Lieux de noces où les terres et les eaux convolent depuis les origines sans rien affecter ni détruire. Rien aurait failli ou rompu au pacte d'alliance, d'un perpétuel printemps. Chaque élément tient sa place, honore un équilibre subtil, parfait, glissant et cheminant vers la maîtrise des inconnues. La musique s'y invite. Les accords valent préciosité de faisceaux de vie palingénésiques, profonds camaïeux.
Qu'à tout cela se lient le chant des oiseaux et des vents, l'univers minéral fantasque composant un fabuleux bestiaire, hors du temps. Partition symphonique, parturition de nous harmonique, célestielle radiance actant la rareté des écumes et des eaux béryl aux myriades de gemmes et de pierres précieuses.
Je voguais, effleurais un manteau écumant. Dès lors plus léger, silencieux, tenant le flot pétillant, la vague et la bourrasque qui me situent et me fondent. J'allais, au-delà de la durée, infinité chorale participant du vaste Tout. Quête mystique, éblouissante évasion. Que je ne m'oublie et me soumette aux tombants meurtriers d'une errance insulaire et littorale virant à la folie. La grande solitude et le manque ne laissent jamais d'en ouvrir les mille dédales ! Comme le dis un certain, au demeurant illustre :
_ " Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon "
Que faut-il en déduire, quoi penser, traduire sans manquer aux destinées habitées, aux tragiques réalités d'une telle assertion, fondamentalement universelle ?
Mais revenons à ces pans de réalités intemporels qui voyagent et qui remontent le champ des possibles . Un peu plus près de la création, contemplons l'immensurable, l'immémoriale fresque qui s'offre aux sens, à l'existence. Immanence ou épiphanie, voici revenus le rêve aux notes de ciels troublant la conscience. Que l'euphonie souveraine d'un plain-champ d'étoiles nous rende émerveillables à souhaits.
J'aurai tant vagué, l'espace d'un instant, un jour, une année, un siècle, une éternité tant musé ! Ayant été, qui sait ? de ces ondes de pureté, m'entant à l'intime fractal de toute lame émeraude que l'embrun pulvéral diluvie. Antre onirique et matriciel, ivresses marines que ceignent les ciels fluides et éthérés. Radiances indéfiniment sublimées
...
- MARIN -
Eau-Delà
Conte de Noël aux Petits Enfants que la privation abîme, endeuille de leurs Grands Parents paternels
2 ème Ecriture le 15 Juin 2021
_____________________________