JUSTE AVANT L 'ABATTOIR ! ...
Demain, j'entendrai le poignant appel de la mère à son petit. Toutes les mères joindront leurs cris, déchirants. Un râle qui fait mal et que d'aucuns, très simples, dénomment le cri de l'instinct dénué de sensibilité, d'affection, de détresse. La chair de sa chair déjà dépecée saigne dans les assiettes, au nom de la sacro-sainte viande de veau élevée en plein - air, tendre à souhait
!
TEXTE AUX DÉPUTÉS
J'ai posé mon regard dans la quiétude du pré. De nombreux veaux paissaient déjà. D'autres, très jeunes, tétaient. L'image et le tableau, ainsi et toujours, esquissaient le bonheur dans le pré, à la lisière du printemps. Visage de la candeur, réminiscences de nos contes jadis soporifiques, de ces irréfragables harmonies où la vie et la nature généreusement convolent en de merveilleuses noces spirituelles.
J'ai longtemps observé cette fratrie de fortune goûtant aux douceurs du soleil de midi, dans l'insouciance du devenir, du devoir et de l'odieux sacrifice à accomplir. Et je les ai plaints et pleurés, en silence, la gorge nouée, tellement démuni, impuissant face aux gigantesques massacres que la planète orchestre avec brio tout en engageant dramatiquement la biosphère.
Mais bien au-delà de ces considérations, depuis cette jeune et lointaine aversion pour les viandes que je nourris depuis tout petit, en la vomissant sur la table, au prix de quelques gifles, je me suis interrogé sur le sens de ces us et coutumes, des ces habitus barbares qui poussent les humains à dévorer de la viande, à manger la mort en se délectant.
Fermer les yeux, au nom de la panse, du " ventre qui prend puissance " disait le Grand Jacques Poète, devant ces boucheries gigantesques qui massacrent et dépècent les bestiaux, dans des circonstances protocolaires atroces, m'est impossible.
Des ovins aux chevaux rendus à destination, sur les étals, voici le goût et la saveur exaltés commandant tristement aux destinées de l'esprit, de la co-naissance, de la compassion, à toutes les habitudes, tous les atavismes résolument et strictement alimentaires.
Voilà que depuis l'âge de 25 ans, je ne consomme plus de viandes. Je m'en suis détourné sans aucune gêne ni difficulté, préférant et de loin le poisson de nos pêches locales. A ce titre et au regard de l'immense entreprise mondiale de prédation des mers et des océans, je ne pêche plus du tout ! Et nous voici en route vers un choix résolument végétarien !
Un soulagement ! Une récompense. Une nouvelle voie prometteuse et tellement apaisante ... Mais aussi, une immense tristesse lorsque l'on pense à cet holocauste mondial non seulement inutile mais cruel. De la ferme usine colossale aux modes de transports révoltants des animaux en France et dans le monde, quels cris , quelles horribles rumeurs parcourent, traversent les mondes, les océans, nos rues.
Une profonde reconversion économique et sociétale est possible, plus que souhaitable, vitale ! Les progrès du secteur alimentaire sont tels que les solutions abondent. Les conditions actuelles dégradées affectent durement la qualité des viandes. Il existe maintes possibilités et secteurs propres de diversifications de la filière élevage, dans le strict respect de la vie et de la maîtrise du cheptel, en milieu naturel réhabilité.
Une entreprise gigantesque appelée à grever lourdement toute transition durable et apaisée. La société, par définition, évolue, innove, s'adapte, s'enrichit, se détourne de la tradition et de l'usage communs quand ils menacent et s'incrustent. Passons à autre chose, il en est encore temps
!
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