EN GUISE DE JOURNAL DE BORD
A ces jours lumineux et de pleine immersion que je traversais antan ! A mes errances enténébrées que le solo intégral pansait dans l'insouciance des jeunes allants et de la passion !
La mer, jamais, ne démérite et ne faillit à ses sublimes desseins, quoiqu'il advienne ... Qu'il en soit toujours ainsi.
Si l'homme s'y aventure, qu'il en invoque les risques et les périls, à ses dépens, comme à sa guise. Humbles précautions. Un pacte s'énonce à la hauteur de la ressource, avec sagesse, pleinement Un-Conscient.
Mais de l'être vieillissant seul aux mondes du silence que la marée, la sur-cote de tempête, le vent fort emportent et exposent au terme de l'extrême don, de l'ultime questionnement !
Quel déclin en moi, quel inexorable décours rendent le verdict sans appel de l'inévitable rupture ? Décrocherais-je telle l'aile de l'oiseau marin ? Romprais-je soudainement aux harmonies de l'onde-vague si rapide(s) et si lointaine(s), tellement haute(s) qu'elle(s) m'effraie(ent), lorsqu'elle(s) vaut(valent) vertigineuse mise en abyme ...
L'attention, la concentration m'échappent. La vigilance prime. Comment le supporter ? Une autre vision de la tempête et de la grosse mer confinent à l'appréhension. J'hésite. Je ne suis plus que vaine velléité, simulacre. Le doute et la crainte ont balayé le faisceau de la récompense, la motivation initiale, la gestuelle initiatique. Pâles essais de moi désormais vaincu. Un songe s'étiole comme la lumière des étoiles mortes il y a déjà si longtemps.
Une grande tristesse s'empare de ce bord à part, de cet esquif vélivole dépourvu de manoeuvres et de haubans sur lequel la liberté se prît un jour à voler et à planer sans frein ni entrave.
Tout se ressent qui ne s'explique qu'à l'aune d'un partage fusionnel, d'un échange abyssal, quasi symbiotique.
Il est des jours radieux que l'azur attire et comble. Il en est d'autres dont le froid et la lame privent l'âme de la clarté des sens. Il me semble appareiller pour une autre destination, quelques lieux communs sans saveur ni engagement, ayant perdu ce supplément d'âme qu'un corps à la dérive sollicitât si souvent, au pied du mur de toutes les lamentations, de passage, pressé d'en découdre !
Il faudra bien se résoudre une dernière fois, accepter l'issue regarder le Ciel, face à la mer, cette jonction énigmatique, à l'orée du dernier rêve. Ces provocations insensées qu'attisent le jeu, l'émotion, l'espace azuré sublimant le réel, Eau-Delà des - illusions, auront une fin que la mesure annonce et intronise tel un naufrage.
Hâte-toi, Marin, le temps presse et les racines de l'âme lentement tarissent, s'épuisent.
Invoquer l'âge finissant, la durée engrangée, tant d'épreuves ne laissant plus jamais de grever l'en-soi existant-ciel et ses délires, sur le point de chuter, inexorablement !
Le désarroi dès lors l'emporte ; l'émoi, se perd et s'égare dans les arcanes de la nécessité. Comment appréhender le hasard, la chance, le sort, aborder ces vérités irréfragables menant tout droit au terme de la route. Quelle part leur accorder ? Est-ce bien utile ?
Quels signes encore tangibles solliciter quand la vue baisse au point de manquer le point de rencontre fulgurant la beauté, l'amour et la vérité ? Aucun ménagement ! Aller jusqu'au bout de la voie ; aux confins de l'oubli : rends-toi et tout ira bien. Tout recommencera comme au temps des immarcescibles années
!
- MARIN -
Le Bout de la Route
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Se rendre? non, c 'est finir.....et pourtant la vieillesse nous met à genoux lentement mais surement c 'est vrai .
Alors à prescrire : de beaux délires à lire .