La Musique volant au secours de l'histoire en marche, lorsque prospérité et décadence se voient imposer l'une à l'autre, dans le tréfonds des co-morbidités civilisationnelles, de sombres destinées. Pré-monitions ou visions ? L'avenir d'un futur très proche nous le dira. Il confirmera le penser mélodieux du chant trans-lucide que les champs contaminés auront réveillé. Une heure pendant laquelle suivre le fil harmonique de l'écho. Revenons à la naissance de la beauté, de l'art, de la tragédie, de l'amour subliminal. Autant de pages vierges où il importât de ne jamais plus convoquer la haine, la souffrance, la pauvreté, l'iniquité. Eût-il été opportun de poser le pied sur la Lune, un 21 juillet de l'an 1969 après / avant - JC
?
Au Souffle, fulgurance de la Vie
VIOLENTS CONTRASTES
En ces temps de décadence et de déclin avérés, un telle oeuvre musicale vaut tous les messages adressés à la post - modernité. Qu'importent les brumes blanches quand le message survole l'existence et ses rapports dégradant l'étant !
Le temps est comme l'horizon, sans limite, qui va à la semblance de l'espace que les artistes convoquent si souvent. Oeuvre magistrale interpellant le réel. Géniale intuition dépassant la pensée.Le groupe interpelle, se produit à l'orée de l'histoire moderne, au coeur des ruines tutélaires de la civilistaion judéo-chrétienne. Visionnaires, déjà, en cette époque de folies meurtrières dont nous ne laissons plus de récuser la dérive des fondements et des vertus cardinales.
Le jour d'après sur celui d'avant rebondira et s'imposera. D'entre le génie et la tyrannie, l'acteur du système ne se déprend guère, à la fois serve et soumis. Frénétiques menées et visées où les ors et le profit faussent les termes de la prospérité, de l'équanimité, de la fraternité. L'avenir du futur en dépend. La Terre paie un si lourd tribut !
Alors, la Musique, me diriez - vous ? Quelle place, quel crédit accorder à l'art rebelle, révolution-ère, dans le cadre d'une société mondialisée et bloquée à outrance, malveillante à l'égard de Terre qui l'héberge ? Quoi retirer de l'expression et du langage artistiques, hautement spirituels ? Ne fut-il de nature à semer prévenance et tempérance ici - bas ? Un certain, Mr A. Malraux, annonçait en son temps un XXI siècle spirituel ?
La Musique rejoint un champ de possibles. L'écho sourd des forges de l'enfer, exprime le tumulte de la démesure anarchique de la nouvelle ère post-industrielle, sans espoir de rémission... Le cadre de la métaphore exulte.
Regards, vertiges de l'histoire vécue, affectée, trahie, en devenir, dit-on. Semonces, alertes, urgences ! Ce Live à Pompéi, en 1972, fuse tel un épilogue à l'encontre des décideurs menant notre vaisseau comme ils pérennisent l'esclavage des masses, les rapports de forces destinés à les maintenir au sommet tout autour des mondes asservis.
Ils n'auront à la Nature comme à L'Environnement rien compris, feignant d'en ignorer les fragilités des dominantes vitales. Evoluant autour des pôles de l'inconnaissance et de l'inculture éco-logiques, ils caracolent insouciants, impudents, insolents aux côtés de la richesse et de ses larges prébendes, au-delà du rejet, de l'atome.
Mais revenons au Message, au Voyage musical
!
Une musique, un faisceau lumineux porté vers les horizons prévenants de sagesse, sobres, respectueux de toute vie ! Quel beau dessein associer à la fuite, à la recherche, à l'imaginaire du temps ! Seuls, sans scène, ils ouvragent l'Opéra - Rock Progressif du dernier millénaire, en surcroît, à Pompéi - Herculanum ! Symbole telle une ode au grand Tout que le feu et les nuées ardentes génèrent depuis la nuit attique et les aèdes. Le groupe mytique, légendaire, que les lieux transcendent, rend à l'obscurité profondément constellée, une mosaique de visages psychédéliques. Impressions sérigraphiques allant à l'envers du cours des siècles. On y découvre les rimes de la beauté, de l'amour, de la Lyre et des muses féeriques. Une esthétique dont les rêves essaiment indéfiniment, pareils au chant des déesses éthérées, lénifiant, léthéen.
Ainsi volent et divaguent les notes de cristal sur la Mer de l'Intranquilité. Résonance des secrets et des mystes. L'antre prémonitoire n'est plus à la tragédie, aux drames eschyliens ! Préludes intuitifs au déclin, à la décadence, à l'hypothétique pause qui nous eût sauvés, bientôt !
Une mention et une attention toute particulière ira pour " Echoes ". A ces plages nitescentes, philosophales, la tête rivée au Choeur d'astres probables d'antan. L'intensité de l'interprétation, à l'unisson des abysses, s'empare de ce que nous ne pensions et ne croyons à jamais possible ! L'immensurable plainte implore ; ultime supplique à la fuite effrénée d'un temps que la raison et la certitude désormais commandent, contremandent au dépens de l'être aux mondes, de la Sagesse antique !
J'entends comme je vois l'effusion d'une musique souterraine. Résurgence sibylline que le cratère rend à l'ordre, à l'orbe originel et viable des choses. Le théâtre semble par instants lui donner l'accolade. Les gradins s'enroulent, exangues, telle la dernière bolge de Dante. Univers empli de silences. Gravité dolente de l'écho qui s'élève puis jaillit comme une leçon de choses. Voyage, immersion dans les fumeroles d'une lointaine souvenance qui nous habite, toutes et tous !
Une nuit, un jour, qui auraient réveillé les dieux et les déesses, cotoyé les oracles, Apollon, la légende et le mythe, la Pythie. Un concert à part, sans fards ni jeux fastueux, qui se passe des dernières technologies. Si la vie et la mort coudoient à jamais la violence, l'émotion, les sens et l'essence de l'amour, à l'échelle du monde connu, qu'ils se prévalent alors de ces deux millénaires passés, des lumineux balbutiements de la Polis apolinienne !
Puis la ville sinistrée rennaît des volutes de l'enfer, resplendissante, au jour d'avant, dans toute sa majesté et toute son étendue. Lascive, au pied du volcan, elle se donne et se livre. On eût découvert les préciosités et le commun des premières décénies de notre temps. Images numérisées, reconstituantes, allant au diapason de la création habitée d'âmes, ravissant le culte de l'Art, avant que la lave ne submerge la Cité. Ultime immersion qu'un flot de vertiges plonge hors du temps. Le temps des mânes de pierre et de feu...
La douceur de la voix au chaos se lie dans le pertuel dilemne opposant forces de vie et létales. Un fulgurant moment d'émois et de lumières où l'onde onirique navigue à l'instar du voilier voguant sur les océans du vide...
Qu'il me soit un jour donné, ici-bas, avant que d'être cendres rendues à l'embrun, en mes derniers instants de mutique et d'hermétique corporéité, de revister cette merveilleuse page d'histoire universelle, emplie d'humanités et de visions en péril.
- MARIN -
Civilisation - Ethique
En cours d'écriture, avec et pour mon Frère Michel, mon guide. Une heure lénitive qui eût pansé le mal dont il fut le prisonnier durant 41 ans
__________________________________________