A la Mer de Ligurie - ou Ligurienne -,
qui, selon l'obédience à la France ou à l'Italie, diffère. Quant à ses limites géographiques et virtuelles, son vaste espace, qu'ils en soit de la volonté des marins !
Qu'importe ! Nous nous cantonnerons à la Mer de Balagna ... Pour la profondeur de ses champs rivalisant de clartés avec les chants des antiques aires de battage et de leurs Tribbiadori - Ô Tribbiate " ! ( Cf / I Chjami Aghjalesi ).
Fabuleux, chatoyants camaïeux. L'ombre portée des nuages décide des teintes et des nuances de la moire, des fronces que le vent fou plisse en assombrissant, l'espace d'un moment, un arpent de vastité où il fait bon s'ébattre et jouer !
Infiniment emporté, sur fonds de brisants ocreux, que j'aille courir les flots, sans illusion, humblement proche de la Terre des Anciens et des marins Cap Corsins ...
Que j'apprenne encore et encore de la mer, que la mer est rude ; ainsi de choyer toute inclination à la rêverie. Aussi belle soit - elle, fussè-je aussi sûr, que je me garde à toujours de la mesurer, de l'auner à l'échelle des grandeurs aléatoires de circonstances.
L'impudence des - illusions trompeuses, la certitude des sens comme celle de l'esprit cartésien ne m'auront jamais été de chemins !
Que la suffisance ampoulée d'une étoile sans nom égare son monde et non celui des navigateurs au long cours ! ( Un aparté que je me dois et qui me désole ).
Que la vérité des étoiles soit et vaille, ici-bas. Elle ne se dispute et ne se discute point
!
j'eus un jour de printemps cadré Kauli SEADI évoluant en ces lieux absolument magnifiques. L'observation est bonne conseillère. Si les vents semblent moins traversiers, les vagues demeurent, sublimes, féériques ! Au diable toutes les fortunes de mer ! Mais quand on a éprouvé le cap de l'esquif, évalué les courants, une possible réchappe, le chenal des vagues magnanimes qui mènent sur la dune sans les risques d'un haut et puissant ressac alors, tout va pour le mieux. On prend le rythme des oscillations de la Grande Bleue et que le ballet commence
!
IMAGES " EMMILA "
Que les vagues soient et m'épargnent, là où j'ose et m'aventure, avec humilité, une grande modestie. A ces quelques dispositions que je dois à l'écoute des signes innombrables des ciels confondus, en ces jours de coups de temps. Brins de sagesse ou miséricorde des abysses, qu'en sais-je ? Je vogue sur de probables possibles ...
Qu'il me soit encore permis de relater ces moments de complètude et d'harmonie où la bordée du marin ne coudoie jamais l'insane béton ni le bâtis des cupidités outrancières travestissant et ravageant dunes et rivages souverains !
J'y vois comme un accroc, une profonde déchirure que la " modernité " inflige à l'ordre immutable des choses, au cours des lentes métamorphoses de l'étant, des éléments et de la Nature.
A ces heures matinales et vernales de la Mer de Balagne qui m'auront convié aux ballet des premières vagues.
A ses heures chaudes et lumineuses que le zénith du soleil octroie, qui m'auront enivré d'embruns comme l'écho tonnant subjugue les tombants insulaires.
J'ai vécu ces quelques heures de navigation comme un long rêve, un autre voyage ! Elles et ils auront tant duré ...
Eprouvantes et exaltantes à la fois, je les dois à deux sublimes Solo avec la dune, les vagues, un cap pétré, si proche. Un bout de monde inondé de bleu, au coeur mélodieux de roches mordorées, creusées par les eaux des ciels et les vents...
Telle est et demeure, selon ce que je suis, l'essence de l'aventure et de l'extrême. Qu'ils ne confinent à jamais à l'interprétation, à la représentation artificielle des temps modernes.
Que prose et poésie me soient sources de mots tangibles, nouveaux, fidèlement rendus afin de ne plus décevoir ou faillir à l'obligation de vérité que la Mer-Nature attend de nous. Allons ensemble à travers l'expresson d'un Pacte Naturel souverain et indéfectible. Nous lui devons bien cela.
La Terre, l'Île de Corse devrait plus que jamais recouvrer ses horizons et ces vires de hautes lices. Il s'y jouent les sempiternelles noces des azurs et de la roche. Un enchantement polyphonique, uniques joyaux de nous
!
- MARIN -
Pour l'Amour d'une Terre
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