Un tour d'horizon suffit à révéler ce que fut par le passé la nature de cette immense plaine et basse vallée, de son long fleuve
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Voyage dans le temps, vers ce qui fut jadis une remarquable et vaste embouchure, une terre, une vallée et un rivage lacustre d'exception, source foisonnante de vie et de biodiversité... Ainsi de la pénéplaine qui participa au grand et vaste dessein biologique sans frontières, ouvert à toutes les migrations, à l'évolution sans fin de la diversité.
Les hommes, depuis l'antiquité, en auront comblé ou aménagé les vasques, les étangs, les marais, souhaitant ainsi éradiquer le moustique et la malaria, le paludisme qui en résulte ; la fin ne justifia, hélas ! pas les moyens mis en oeuvre et l'étendue des comblements s'avère irréversible, préjudiciable à l'évolution des domaines. Il ne reste plus aujourd'hui que la portion congrue d'un espace classé RESERVE, survivance étriquée d'un biotope jadis fabuleux.
Quant aux rivages, aux traits de côtes, au domaine publique maritime, il aura été confisqué et bouleversé par la propiété privée et l'exploitaion, détruisant et recouvrant les sables et les dunes de constructions, de parkings, de superstructures les pieds dans l'eau ...
Et pourtant, les Anciens nous aurons légué une Terre épargnée, préservée, riche de mille promesses où l'existence était rythmée par le cycle des saisons, de la nature et des bêtes qui oeuvraient aux champs, à l'aire de battage, aux moissons, entre autres activités pastorales, maritimes et de commerces variés.
Il plane comme un sentiment, une impression très forte de gâchis. Comme si l'harmonie vint à rompre au long cheminement du fleuve. Le mépris des lieux et des sites que la seule réserve ne saurait masquer s'érige en maître et peu soucieux des priorités de l'intégration.
Des hommes auront pourtant et fort heureusement évité le pire en sanctuarisant une infime partie de l'immense territoire lacustre et des zones humides, soitun ensemble exceptionnel de diversité végétale, animale, géologique !
Il est très certainement des espaces et des surfaces à réhabiliter ; une étude devrait en identifier la nature et l'étendue, pour l'avenir et le développement, la survie même de l'existant. Il est également fort à parier que l'état actuel, le micro-climat de la basse vallée demeure fortement tributaire des modifications négatives qui auront été infligées à ce biotope lacustre et lagunaire.
Se contenter de quelques hectares de roselières ne valident pas la viabilité d'une enclave coupée de tous les autres substrats et principes de régénérescence, à tous les niveaux.
Que cette contribution soit entendue, considérée, non comme une réflexion de spécialiste mais au plus près du bon sens et de la logique servant la préservation de la vie, des grands espaces, de tout ce qui fait notre identité patrimoniale insulaire.
La Terre ne ne conçoit pas comme la termitière qui s'impose et qui dévaste le milieu environnant mais bel et bien comme un espace porteur d'un dessein, intemporel, auquel l'homme doit se soumettre pour durer
!
CORSICA...GO56
En amont, vestiges intouchés de la vie pastorale ; nos Anciens nous ont tout légué, en l'état ... Nous aurons dévasté et occupé le littoral qu'ils ont su garder intact, rayonnant, si beau et si riche de particularismes ! Tristesse ...
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