Les geoliers à oeillères
ne me rendront pas la mer
Je ne l'aurai jamais prise
mais son appel vire à l'encre
séditieuse
pour lui avoir si souvent répondue
librement
partout et nulle part ailleurs
Qui peut dire désormais le sursis
le décompte des ans
depuis si longtemps amorcé
Je veux dire
à corps finissant
ce qu'il me reste d'un temps précieux
si près des Trépassés
Les souvenirs reviennent intenses
obstinément denses
transes-lucides
et dansent dans ma souvenance
et brisent ce que la sentence et le diktat
décrêtent impudemment
Eau-Delà de tout
Rebelle à l'injonction arbitraire
de la cocarde
Que j'aille et rejoingne
mes délires
mes grands champs de vagues saines
et de vins bleus
ces horizons insulaires
solenellement liquoreux
que la liberté souligne
comme l'aile
de l'ange Puffin
La mer déjà me manque
L'aurais-je aimée
à la semblance de Marie
l'Etoile
où quelque part comblée
Ses vents oniriques m'enivrent
Mon âme saoule divague
sans faim
à en redouter la privation
la séquestration
à en héler si fort
le grand saut
salvateur
de la pensée rebelle
palingénésique
Dieu
Que le poème dure
et perdure
Je vais ainsi et plus que jamais humble
ralliant la toile impressionniste
un étrange filigrane
où la Lumière se devine
!
- MARIN -
PALINGENESIA
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