ÊTRE / DURER / L'AUTRE TEMPORALITE ! ...
Je dérive, je gravite entre les pôles de Être et du Temps -, et pourtant ! Comment l'- éviter, autrement ? Transcendance facticielle ou quête d'éternité du vivant sur l'état perpétuel, omnipotent de la mort ...
Il arrive un moment où l'on ne trie plus les souvenirs. Maladroite, inopportune gageure que de les ranger, les reléguer quelque part, hors de soi, tels des objets disparates figés dans une armoire ou des tiroirs dérobés.
Je les garde précieusement dans l'océan de la mémoire ! De nombreux supports me viennent en aide. Ainsi, d'entre le virtuel et l'impalpable dessein, l'imaginaire et le réel sursitaire, rien ne s'oublie plus, qui vaudrait affligeante indifférence que l'on réserverait au temps passé qui se fût égaré, ailleurs que dans la souvenance, au-delà de soi, à tout jamais...
Y revenir, souvent, en redécouvrir quelques pans que j'aurais distancés, absentés...! Et si le temps de l'existence semble se traîner, quitter le sens de la Voie, en chaque instant fuse la durée, cette temporalité éphémère qui s'échappe en regagnant l'inexorable impasse. Je vois, au compteur des années, défiler les décennies, le long-cour(s) - (t) métrage d'une vie à l'agonie irrévocable.
Le corps, inexorablement, abdique, - Ses ressources étant là encore et toujours insoupçonnées -, mais, en esprit, de raison, entre le doute pérenne et la motivation qui s'essouffle, cette appétence aux choses engagées que l'on souhaiterait préserver et ne jamais plus quitter, qui s'amoindrit, qui tarit.
Que j'évoque encore une fois le " Bout de la Route ", sans la moindre crainte ou angoisse ! Ces allants de mélancolie et de tristesse que le manque et la distance de l'azur affecteraient du commun accord d'une défaite, de l'appauvrissement des rapports aux mondes que l'on eût souhaités plus denses, divers, nombreux, profonds, fraternels, inhabituels et vrais ...
L'écriture comme les Arts auraient cette résonnance illimitée qui voyage et qui s'approprie hors du temps les fabuleuses richesses de l'univers. La pensée, en cela, ne souffre d'aucun carcan ; elle transhume, migre, découvre, imagine, crée, instaure un tout autre relationnel qui se passe à la fois de la nécessité et du besoin contingents, ici-bas.
Deviser, écrire, relater, évoquer, imaginer ou désirer, participer de ces instants où la lumière, la transparence, la beauté et l'amour convolent c'est déjà et peu entrer en éternité, cotoyer l'étant, le Tout, un rapport espace - temps consubstantiel de l'être à la fois unique et en cela, éternel, par-delà tout ce qu'il traverse et partage sans que le Temps ait prise sur la temporalité de l'instant ouvragé, harmonieux.
A l'instar de l'espace, qu'importe le temps, quand les fondamentaux de tout penser révèlent l'illimité, ces capacités à le concevoir ? Qu'être signifie donc quand l'intervalle au domaine se résout si ce n'est cette perception faite Voie qui donne un sens à l'instant qui le définit, le compose et le destine ? Y mettre ces zestes de connaissances, de co-naissances aux mondes bouculant les données euclidiennes de la vie terrestre, au profit de l'Imaginaire, de la Pensée et des Arts, de l'Amour et de la Beauté, de la Paix, ferments d'éternité.
Le corps est une limite ; la Pensée ne l'est pas ! En cela, que je revendique chaque jour, chaque instant unique qui passe, cette part d'immortalité animée qui nous habite, ce fragment universel de spiritualité et de possibles hors de toute assertion spatiale et de durée momentanée qui nous eussent arbitrairement pré-déterminé à être et à passer.
En cela, que le cerveau des émotions, de la mémoire demeure jusqu'à la fin terrestre vastes champs, perpétuel palimpseste où réécrire tous les chants des possibles, de l'acte à la pensée, de la pensée vers les actes, autant de guises, de fragments d'éternité
- MARIN -
A Terre - Pensées
1 ère Ecriture le 15 Décembre 2020
En Cours
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