" Dessine - moi un oiseau "
!
Aurait demandé le petit Prince à l'aviateur tombé dans le désert, suite à une défaillance de sa machine volante ! Alors, l 'homme qui ainsi chuta et survécut lui dessina un oiseau étrange, que l'on eût jamais mis en cage comme un mouton, un oiseau marin, fabuleux, lointainement légendaire...
Le petit Prince s'en accommoda. Cet oiseau l'attira et l'émut, en silence. Puis il posa encore quelques questions auxquelles l'aviateur répondit, succintement, sans s'attarder sur les détails.
L'infortuné lui compta l'histoire et le récit de l'Albatros du livre des Fleurs qui eurent et ont toujours si Mal aux mondes, que l'on tranche, malgré leurs rangées d'épines !
_ J'ai pensé, dit-il, à ce noble migrateur, seigneur des Hautes Latitudes, capable de parcourir plusieurs milliers de milles nautiques sans pour autant battre des ailes, se poser, dominant l'azur et l' Ether en maître absolu. "
_ Mais malheur à l'Albatross qui s'échoue sur le tillac, le vieux pont de bois glissant des vaisseaux et des Clippers d'antan, des Cap Horniers. Il deviendrait aussitôt gauche et maldroit, raillé du commun des mortels, incompris, rabaissé, livré à la triste condition du terrien, à la merci de l'incompréhension et de la méchanceté humaines, trop humaine. "
_ L'oiseau que j'ai conçu et pensé pour toi demeure depuis toujours dans la souvenance et l'imaginaire des enfants. Il est en cela immortel, intemporel, dignes des plus belles métamorphoses, fidèle à vos desseins comme à ces jeux que les vagues et les flots de la mer - veille invitent et destinent au temps du rêve et des contes. "
_ Je lui ai donné une aile à double coeur qui va et qui voyage à la semblance des Oies sauvages, qui transmue les airs sans jamais palpiter, qui virevolte.
A qui la manie et la dirige selon l'invisible et les vents porteurs, vole déjà au-dessus des moutons, de l'innombrable, de l'ineffable.
_ Prendre ton envol depuis la surface tumultueuse des eaux, à l'instar de l'Albatros rivé à terre ou sur le pont d'un vaisseau, ne te sera guère aisé ; il te faudra aller à genoux et lentement, humblement te hisser, sans autre aide que le souffle du vent animant le creux de ce duo d' ailes magique.
_ De tes mains levées aux cieux, disposées à lui donner le souffle, tu vogueras en glissant sans bruit au-dessus des flots, en déjouant la rafale et la chute brutale du courant d'air, porté par quelque nageoire et aileron dignes du grand Dauphin, du Marlin bleu, de la raie Manta.
_ Ainsi, de ta personne, relieras-tu les ciels, l'Ether et l'Eau, ces deux univers valant prémices d'éternité, éternel retour.
Il n'est plus aucune entrave à la liberté d'aimer lorsque tu entres en résonnance avec les éléments qui nous portent, qui nous fondent, qui nous ceignent. La beauté et l'amour parviennent aux plus beau des horizons et des îles Pacifiques.
_ Sois l'un de ces traits d'union par lequel la vie s'élève, sereine, apaisée, en phase avec l'étant...
_ Vois-tu, il y a là comme une aventure prémonitoire où l'homme désapprend à détruire pour enfin retoucher Terre et renaître, panser la Nature et l'Homme, ces idéaux célestes et divinement intelligents
!
- MARIN -
Enigne
Wing - Foil - Nouvelles Pratiques
En toute 1 ère Ecriture le 16 Janvier 2020
Pour les Enfants Petits et Grands, déjà vieux, toujours enfants de la Mer
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