A ces radieuses évocations hors du temps qui me disposent et qui me fondent comme révélateur de l'instant abscons, insaisissable, impalbable, si vrai et si profond. Je sais, depuis que la mer m'aura pris, qu'au jour du partir, combien me manquera l'éblouissante clarté des eaux en beautés que je sillonne, la vague à l'âme, en pensées, à bord de la poésie. En guise de consolation, ces quelques guises d'éternité
!
" ... Vivre dans le pessimisme de l'esprit mais l'optmisme de la volonté ... "
GRAMSCI
Un immense Merci, " Emmila ", pour votre regard avisé, curieux, en quête d'harmonie et d'unicité lénifiantes
c 'est en revenant de ces subjuguants Solos, qu'il m'est loisible et cher de dire humblement, de louer intimement les vagues, l'eau, les rochers, les festons de sables ocreux et nacrés du rivage,
de conter le peuple de la mer, la lumière que le ciel et les flots se renvoient au grè des heures qui passent, selon la déclinaison du soleil et la rotation diurne des vents,
de me rappeler aux saisons, à l'éternel printemps de la Grande Bleue en fleurs d'écume.
Rien ne saurait confiner aux cycles per-durables obstinant les habitudes, à la juxtaposition de ces longs moments qui se répèteraient comme s'ils étaient inscrits à l'ordre des jours immuables, des choses immutables ou, du temps qui s'éteindraient, dès lors privés de mouvement, de silences tant évocateurs.
Mais des métamorphoses, en Tout et par le tout harmonieux qui change, sitôt régénéré, recomposé, recommencé. Une seule et unique manifestation vient à manquer et la fresque marine, le tableau, la scène, la prairie azurée iradient, s'éstompent, renaissent, éblouissants, inattendus, soudain ...
Suggestions d'infini déclinées à l'aune de l'intimité de domaines et de sites aventures extrêmes, déserts, d'un trait de côte ne concédant absolument rien à la lassitude, à la duplication du commun et du cliché si tant est qu'ils arborent des dizaines de milles nautiques de tombants et de dunes que mers et vents ouvragent ; inlassables travailleurs et bâtisseurs de grands espaces !
Ces destinations si proches et si lointaines à la fois fascinent, interpellent, hèlent la beauté authentique par le choeur des vagues et des brisants, des écueils, des longs rouleaux d'écume qui éclairent tant les journées aux ciels bas et gris.
Ouverts sur le large, bénéficiant de vents droits et réguliers, plus sensibles voire forts, l'état de la mer demeure toujours et pour le moins aux vagues du vent, parfois et souvent imposantes, secrètes, subreptices, rapides, insoupçonnées.
Et c'est ainsi que j'irai encore, contemplatif et récéptif, leur donner l'accolade. Je partirai à la recherche de ces rendez-vous que l'on oublie pas. Immersion et confiance me porteront dès lors qu'il me faut observer un bon pied de pilote, me placer selon ces repères longuemment acquis et maintes fois vérifiés depuis la terre et les flots, par tous les temps.
Splendides terrains de jeux aquatiques, aériens, éthérés dont il convient de prendre le pouls. Que j'aille ainsi l'amble d'une invisible et palpable scansion, selon le signe irréfragable qui me parle, fût -il appendu aux ciels, à la vaste treille des nuages ou, rivé à la roche qui affleure, dans les lointains de l'onde naissante, de la mer qui se bossèle entre deux îlots auréolés, sur la ligne d'horizon désormais toute proche
!
Une veine d'eau qui nous dit encore et pour un temps qui nous est mesuré la pureté des fonds, de l'élément liquide et - mouvant que roche mordorée et diaprure subliment à souhaits.
Une veine d'eau qui participe de la vie comme du choeur des éléments, desquels elle est issue, générée, engendrée, gage incontestable de l'origine et de la vérité du lien.
Une veine d'eau minérale, précieuse, de roche, lustrale, fossile qu'un mystérieux souffleur travaille comme le verre, qui ravirait et comblerait l'artisan dont les planches courbes en soulignent sans frein, avec foi et amour, l'infinitude du galbe, l'ineffable moire.
Si long et si rude qu'en soit l'empan, quelle autre bordée m'eût pareillement octroyé, au champ de la vie, cette veine d'eau inextinguible, du nom de Pierre - Eau , - " Pierreau " - depuis laquelle s'opère l'ultime ascension
?
Humblement
_ MARIN _
1 ère Ecriture le 21.02.2021
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