PRESENCE / IL ETAIT UNE FOIS !...
Roger CAILLOIS
" Pierres " / Extrait
" La mer, l’inlassable goutte d’eau, le vent, qui peuvent attendre, qui
ne sont pas comme l’homme contraints de se hâter, assurent aux corps
qu’ils caressent et qu’ils usent, le profil le plus pur, le plus pauvre aussi, mais
le seul véritablement nécessaire. Dans ce long acquiescement, dans cette
ultime misère, se dissimule assurément une des formes concevables de la perfection..."
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Présence au monde. Objet, penser philosophal devant lequel l'homme des paillers se serait certainement longuement interrogé.
L'éphémère et l'éternel ici se cotoient et ne devraient s'exclure l'un l'autre... Puissent-ils participer d'un tout que l'arbre rappelle comme il commande au sens, à la voie multiple de l'évolution !
Tels un pacte, une allégeance à l'état de nature intouché qu'il nous faut révéler, raviver, nûment, unitivement, au plus près de la solennité des choses, de l'essence claire des métamorphoses.
De l'inerte au vivant, il n'y a qu'un pas que l'unique dessein et le numineux confient aux termes de l'alliance. L'homme en est le dépositaire, le légataire universel. Il lui faut apprendre les conditions, les modalités de l'échange et du partage sains.
De l'un, concept synthétique élaboré, découle inexorablement le cheminement hasardeux de la matière dévoyée qui pollue, qui détruit insidieusement. Les profits parlent et imposent.
Au bois mort et flotté, juché sur le sable, voici la longue dérive des millénaires, de tout ce fut et sera à toujours du domaine du merveilleux et de l'acquis, si l'homme en prend grandement soin.
Les sanctuaires, les réserves, parcs et immenses zoos, musées ne suffiront guère. La contamination se répand, insidieusement. La pleine nature ne s'archive pas dans les muséum où la vie la quitte à toujours.
Soyons de passage, modeste messager ou passeur, sans vérités tracées, veillons sur le patrimoine inestimable de la descendance, notre commun et providentiel viatique.
Quittons ce monde en paix pour l'avoir aimé et respecté ! Des mots, des mots, s'exclame le quand dira - t - on et le commun ! Certes, mais l'intention voit plus loin que l'horizon, comme les utopies du moment, conjuguées au présent apaiseraient et panseraient les maux des mondes à l'agonie.
Renversons le désordre établi qui s'impatronise et asservit le vivant sur Terre et sur Mer, quoi qu'il en coûte. L'Etant et les grands équilibres des territoires jadis sereins et prospères conditionnent l'avenir du futur, enténèbrent le Matin des Magiciens
!
- MARIN -
Nature - Propos actuels