LE LABYRINTHE BLANC ! ...
IMAGES : " EMMILA "
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" URIENTI "
Les images voyagent comme les mots ; ils transcrivent ensemble de belles pensées. J'en omettrai aucune tant leur diversité confère à l'unicité de l'instant : éclats, émotions, sentiments océaniques.
J'aime la plénitude mouvante de l'azur sur laquelle se détache mille dômes fluides écumant au grand bleu éthéré.
La Tramontane s'y perd comme l'automne cède, jour après jour, ses clartés ocreuses à l'hiver qui approche.
J'aime ce labyrinthe blanc où l'espace et le temps fluctuent, fluent et se livrent à la profonde ivresse des vagues, à la mouvance magnifique qui vague et qui abonde les premières heures d'un jour de Borée.
Les étendues immenses de la mer fleurissent sur fonds et linéaments pétrés de l'île de Corse. La plus grande des montagnes dans la mer s'offre en mille tombants, lorsqu'ils se prennent dans les rets safranés du lever et du coucher de soleil.
Vers les flots agités des écueils et des hauts-fonds, retrouver ces vestiges de roche grenue, ces fragments d'îles sculptés par l'eau et les vents ; sentinelles veillant l'antre de mes jeux et de mes lointaines folies.
Il est là - bas, - loin du tumulte de l'asphlate et du béton, des pans de faux - bourgs innommables qui se hissent vers la laideur -, un plateau sous-marin, les témoignages d'une Île qui se défend et qui chante, rebelle à l'artifice.
Prairies submergées il y a quelques millénaires ; des hommes jadis y chassaient, pêchaient, élevaient leurs premiers troupeaux et cultivaient les terres émergées.
Un long seuil leur assurait la traversée Corse - Sardaigne. Les vents auront depuis toujours déchainé les conditions de mer de ce vaste goulet. Une passe, un gué devinrent détroit ... Ainsi des redoutables Bouches de Bonifacio.
Dominant ce passé, je vole aujourd'hui, lorsque les vents de Borée poussent très Sud leurs traînes froides et puissantes. La mer et la grande passe de Ciantarella lèvent alors de hautes ondes dont certaines achèvent leur course en ceinturant un haut plateau de roches, au milieu de la mer, dans l'Est immédiat de la côte.
Ainsi les vagues lumineuses, translucides, s'enroulent sans fin en brisant, roulent en couvrant les étendues marines qui affleurent. L'alternance des marées oeuvrent à la toile du peintre en lui révèlant maintes nuances ultramarines et émeraudes.
Et la poésie s'invite dans l'ivresse tourmaline de ces camaïeux. Une fresque naît sous les yeux. La beauté irradie dans le mouvement et la gestuelle de qui la considère et l' appelle de ses voeux ! Il y a là comme une quête de l'esthétique et de la forme aléatoire, de l'imprécis et de l'imprévu qui se dessinent et qui destinent l'âme à la mer dans le dénuement tonnant d'une autre multitude : la foule des blancs moutons et des vagues féeriques.
Aux jeux de l'extrême et de la folie par lesquels je m'abandonne ! A ces élans étranges dont l'on craint et appréhende les termes de l'attente. Seul, loin de la côte, tout vire au vertige, prend de l'ampleur, ouvre d'autres ciels !
L'hiver, la solitude pose des questions essentielles, existentielles qui demeurent sans réponse. Ne plus se parler, occupe, lorsque l'on tente de s'échapper d'un quotidien dévasté, de s'oublier un moment... Entrevoir les rives de la résilience, courir les travées fluides qui viendront laver l'esprit en profondeur, panser autrement les affres de la durée et des liens brisés
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- MARIN -
Récits et Ouvrages Marins
1 ère Ecriture le 10 Octobre 2021
2 ème Ecriture le 02 Janvier 2022
Vol de nuit
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