PERPETUELLE DEMARCHE !...
Deux vues d'un site grandiose que l'hiver magnifie. Traverser le fort coup de vent et la tempête ; y associer dans le décor figements immémoriaux et éléments de culture, beautés des forces terrestres et marines et engagements extrêmes, les aléas d'une certaine forme d'intéractivité où la nature compose, impose, commande au flux des réponses insoupçonnées. La photographie se doit à l'intantané du regard et à la fulgurance des sens, à la lecture attentive de tout ce qui aurait pu nous échapper et que l'on recouvre en vol, depuis la nuit et la paix de l'âme. Tel un fil d'ariane que la souvenance requiert tant le chemin est long ; garder le cap de la souveraine clarté et de la transparence des choses, de nos rapports aux mondes.
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" Il faut ouvrir les yeux pour laisser venir à soi l’immense puissance biologique de la nature "
Sylvain TESSON
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A la photographie et à l'image qui en résulte, quelque soit le support, les origines ! Depuis la pleine nature et les grands espaces, les témoignages qu'elles rendent des pratiques et des aventures extrêmes, que l'environnement et le milieu souverains déterminent, engendrent, optimisent à l'orée de la beauté.
A l'encontre de ces griefs maladroits et scolastiques venant çà et là, à l'envi, jeter l'huile et l'acide caustiques sur les brasiers de la rumeur, les arcanes du jugement de valeur, la dénégation de l'épreuve analogique et numérique.
Résolument éloigné de tout souci égocentré, de ce moi " surdimensionné ", comme d'aucuns l'évoquent ouvertement depuis les sphères du nouvel antre philosophiquement correct, que je loue encore le procédé, le principe, la révolution des Lumières, je veux dire des Frères sans lesquels manqueraient à l'appel les racines de la mémoire, les semences du futur.
Il y eut les graphismes et les arts premiers d'Altamira, de la grotte Cosquer, de Lascaut, de Chauvet, les gravures du Hoggar, du Bush. Les grandes toiles et le génie des maîtres leur succédèrent, se lachant à travers le dédale ouvert de tous les courants, des cosmogonies, des Saintes Ecritures.
Puis vint la photographie, une autre forme d'expression allant l'amble de son temps et des époques, révèlant, fulgurant et hallucinant le réel. Nous fîmes un bon de géant à travers le temps et l'espace, découvrant au-delà du quotidien des pans entiers de Civilisation, de culture, de contrées, de conditions humaines ! Témoigner prit forme, dans le fond, toucha le coeur et la compassion, sublima le corps, abonda généreusement l'âme et l'univers du sensible.
Quant au soucis de l'esthétique, à la recherche de la beauté et de la vérité authentiquement naturelles, ne nous en privons pas, dès lors que tout concourt à la révélation pacifique et respectueuse de la vie, du cadre et des mondes sains qui nous accueillent et nous réfugient.
Puissant LIBECCIU vers quelque finistère insulaire oublié ; depuis l'hiver ! 3.7 m2 très chahuté et JP Australia RTQ ... Souvenance au coeur de la Passe. Juste de passage. Le temps plie la roche, le schiste, synclinal ! Une croix sur l'amer pointe la chapelle des hauteurs esseulée. Le vent règne en maître, l'entre-deux îles ouvre vers Liguria, Capraïa. Ne casse pas, marin, ne perd pas le sens de la courbe. Sous le vent de l'Île verte, d'un songe Giraglia, le vent prend des tours au compteur des - illusions ! Cris
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Et si la quête d'images, l'usage de la photographie, le recours au rappel du cliché circonstancié
- qui déplaisent à certains très en vogue et en vu dans les médias... La photo, que d'aucuns fustigent et qualifient comme une éviction, un appauvrissement du réel au profit de l'exiguité numérique. La photographie systématique intrônisant l'excès de virtuel, l'artifice, la pléthore des vues embraquées ( En référence aux concepts Go-Pro très sophistiqués, à l'image 4 - 8 et 16 K ) -
venaient et se portaient justement au secours d'une réalité menacée, en sursis, dévastée ou en passe de l'être, quel que soit le milieu, les grands espaces, la faune et la flore qui les définissent ?
Il me semble opportun de ne jamais porter le jugement de valeur, cette plaie de l'esprit confinant à l'ostracisme et au sectarisme. Quant à la généralisation du lieu commun, s'en garder, comme d'une voie sans issue, résolument stérile ... Vivre avec son temps, user de ces opportunités heureuses qui nous rapprochent de la source, telle une éducation, une formation au décodage de l'environnement et ses infimes, infinies richesses !
La photographie, l'image, cette possibilité qui nous est offerte de figer, d'immortaliser l'instant et l'univers qui le conditionne à l'orée de l'émoi, de la découverte, de la chaleur humaine, d'une expérience, du détail de la vie quotidienne, de l'insignifiance du sujet convoité prenant sitôt des proportions inimaginables et si vraies ! Tant de fenêtres ouvertes, tant de vitraux et de prismes oniriques qui nous aident à décrypter encore plus profondément la réalité, ce qui se cache derrière l'apparence de choses, des métamorphoses, de la diversité, de l'unicité.
Certes, l'usage inconsidéré que l'on pourrait en faire ternirait les versants, les tombants du possible, ôtant peut - être les sels et les charmes de l'existence, du moment privilégié que l'on appréhende au premier chef avec les sens, en son âme et conscience ! Cependant, n'extrapollons guère le propos et laissons à tout un chacun le choix et l'occasion de recomposer, de garder, de sublimer les mondes à sa façon, depuis les rives de la souvenance, les mystères et les profondeurs d'une mémoire commune, les féeries d'un rêve devenu réalité prégnante à travers laquelle interagir, échanger, partager !
L'image revient en boucles, elle réveille en soi l'écriture et le penser, l'inclination poétique et le chant, la toile de maître qui se déploie au premier des regards attentionnés, perméable, sensible, aimant, libre que nous devenons dès lors, un appareil à la main !
Composer, travailler au champ visuel, chromatique, artistique, entre figement et mouvement, au fil des jeux de la lumière du soleil et des nuages, de la prédisposition du moment, de la quête d'esthétique et de vérité, d'une histoire à réécrire en silence, avec force suggestions, préciosités ...
Assister sous ses yeux à la génèse de l'instant. Partir à la recherche de ce qui fut et ne sera jamais plus de même. Comme une distension de l'espace - temps, sans distorsion aucune, une toute autre dimension que les sens sans prise sur le réel réinventaient, en esprit, regagnant sans fin la quintessence de la matière palpable, le chant de la noria et de ses fragrances à venir ...
Aucune manifestation de l'égo n'est ici à déplorer, à redouter, à fustiger comme s'évertue à l'évoquer la critique aisée, décalée, divorcée de son temps, avant que d'être infondée vis à vis d'un domaine désormais légitime, intouchable, intime, consensuel ...
J'accorde à la photographie cette part, ce supplément d'âme que le peintre esquisse du bout des doigts, que le musicien accorde au diapason des nuances et des couleurs sans noms ; bouquets de vies précieuses, parties intégrantes du Tout. Réapprendre à voir, à regarder, à toucher du regard l'au-delà de l'onde !
La photographie est une épiphanie ; renaissance de l'ombre, sacre de la lumière, inextinguible recomposition, langage sans parole qui sied à la profondeur d'un unique regard ! Et d'y être, après que d'y avoir été, au-delà du temps ! Témoignages, récits visuels. Palingénésie
- MARIN -
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1 ère Ecriture / En cours _ Le 21 Décembre 2021, suite à une longue marche à travers le maquis
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