REFLETS DE CIELS !...
Ecrire, peindre, musiquer l'instant, le figer et en espérer la quintessence, est-ce aussi et un peu se voir voler, planer, quelque part, ailleurs, hors du temp !
Cette fin de Tramuntana, ( Vents du Nord, généralement froid et clair qui souffle autour de l'Île de Corse ), ne m'aura pas inspiré, en ce jour radieux, tant ensoleillé. Je rompis donc à mes velléités d'évasion qui m'eussent transporté là-bas, vers les écueils et la grande passe, l'Orient, " Urienti " ...
Rendu sur site à onze heures locales, les conditions de vent et de mer, mes observations furent à l'opposé des prévisions officielles de la veille, comme à l'accoutumée !
Je découvris à la jumelle marine l'ouvert du golfe, le large, l'île du Toro ; un horizon si profondément pers, monochrome, vertigineux. De nombreux signes me dissuadèrent de tenter un Solo sur l'autre côte, au vent. Je sais pourtant le site et son exposition propices aux vents soutenus, aux très belles vagues, notamment les jours de Tramuntana.
Un front nuageux tenace s'est maintenu entre les deux côtes du grand sud de l'Île de Corse laissant présager une nouvelle renverse au secteur Ouest, en fin de matinée. Un sérieux indicateur qui interdit toute sortie à l'Est, en surcroît, loin de la côte. On prétend que les vents se " battent " et que l'un d'entre eux cède, sans que l'on puisse présumer du vainqueur !
Les vagues de la veille s'en sont allées. Mais la Grande Bleue nous gratifie de ses reflets et de cette moire caractéristique des ciels changeants que le marin interprète souvent, tant éloquente...
J'ai longuement regardé le ballet des ailes multicolores allant librement et au gré des couloirs invisibles que le vent traverse. Univers impalbable mais ô combien ressenti jusqu'au bout de nos doigts, de nos pieds. Une seconde nature à l'écoute, en quête d'éveil, perpétuellement émerveillable !
Fascinante diversité que ces espaces naturels, ces paysages marins que les ailes soulignent et animent légèrement, en silence, tel un printemps papillons !
A ce temps précieux dont on dispose, immobile, loin de soi, celui de la réflexion et de l'image sensible, assis face à la mer, en esprit ...
La beauté se dit, s'énnonce, s'ose, se tait parfois aussi, loin de tout, à l'intime de la solitude, à l'instantané de l'alliance, de la relance vitale que les éléments consentent, miséricordieux ! Ne jamais faillir ou démériter, du moins y tendre, comme l'infini !
Voici quelques vues et images en ce jour de bise séche caillouté de nuages sans pluie. L'immensité à la fois si précieuse et pure que l'on souhaiterait incessamment abondée de pluies nourricières.
Faire ainsi partie du cycle de l'eau, de la vie, de l'éternel retour. Palingénésie que ces boucles d'embruns et ces nuages de promesses. Participer de ce cheminement qui de la source à la goutte d'eau salée, au flocon de neige, demeure tellement vrai, vital, apaisant.
Que j'attende patiemment l'appel du grand frais, de la Tramuntana, du Maestrale, du Punente ! A tous les signes qui en préludent l'imminence, je répondrai sans la moindre hésitation et rejondrai ces reflets de ciels et ces vagues qui fabulent l'éternel printemps des Îles.
Impitoyable et si beau se montre le Grand Bleu ; dans le doute, adhérer au pacte de l'Azur ; guises d'espoir !
L'Océan, la mer portent l'écho, le bourdon de l'ignominie et de la forfaiture. Je ne l'oublie jamais, moi qui fuse encore, libre, sur les grandes étendues que la fatalité endueille et trahit sans fin. Les premiers feux enténèbrent déjà les versants de notre Île ; implorer les ciels
!
Géo _ logiquement petit
- MARIN -
Naturellement Nôtre
Evocation de la Nature
1 ère Ecriture le 27 Février 2022
depuis un modeste balcon sur l'Azur, face et au pied du temps qui chute dans la mer. Avec la participation de Didier - Véro en Kitesurf et les autres que je ne connais pas ...
Ci-dessous, Didier vient de traverser ; je capture son sillage, sans trainée, un trait, l'espace - temps d'une présence
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