" La Corse, la seule terre au monde où la poussière elle-même est parfumée "
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Antoine de Saint-Exupery
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Un jour de printemps venteux, froid et pluvieux qui me surprend ! Que ferais-je d'autre ailleurs que sur la mer, qui autant apaise et dépasse l'inhibition de l'action ?
Champs d'asphodèles, calicotomes fleuris, premiers cistes blancs, bouquets de lavandes à toupet, embaument l'air marin. De vastes étendues colorées ondoient, couvrent versants et tombants du grand Sud l'île de Corse ; le " Tournant " resplendit sous un ciel bas et gris, parsemé de timides éclaircies.
Entre chaque nuage, le soleil arde le coeur. Que de sublimes rayonnements d'îles ... Il me faut à nouveau cingler aux destinations vierges, authentiques !
La mer densément émulsinée irradie au fil des ombres portées par les vents. Pulvérulence neigeuse, avalancheuse des hautes vagues qui déferlent et roulent vers la côte.
Depuis les hauteurs, j'observe profondément l'horizon, un golfe que métamorphose le fort coup de vent, autant de sites et de grands espaces où se jouent parfois de vraies aventures marines...
Comme le dit très justement, Sylvain Tesson,
" l'action finit par tracer une pensée "
Ce sont les vagues qui haussent et fulgurent les tons et les nuances de l' azur et des ciels !
Ce sont les vagues qui créent de l'espace, à l'instar des dunes qui fondent le désert.
La tempête architecture les houles lointaines ; les vagues culminent, pyramident, redessinent la barre des extrêmes intouchés qui me parlent et qui m'obsèdent.
Alors et ainsi de me rendre, de vivre intimement cette impression que l'on est comme accepté, toléré, en milieu inhabituel, inhospitalier, pour un temps qui nous est mesuré, compté, décompté, sursitaire. La durée vire au vent de l'espoir, de la destinée, du temps qui passe.
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- MARIN -
Pensées en Mer / Fragments
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Joss, enivrée