PREALABLE
Une observation s'impose. Les deux animateurs du débat auront subi des débordements répétés et quasi systématiques aux règles pourtant précisées en début d'émission. Coupures incessantes de l'un des deux candidats à l'encontre de l'interlocuteur. Sans doute les attributs du statut et du sujet. Le respect de l'autre suppose qu'il ne soit pas interrompu dès lors que le temps de parole est rigoureusement observé, partagé ; c'est là le jeu et tout l'intérêt démocratiques, équitables d'une confrontation d'idées
!
Deux mots sur le grand Débat télévisé d'hier soir ! Félicitations pour les Journalistes, bien qu'ils se soient laissés dépasser sur la gauche de l'écran, bien trop souvent ! Une écoute du débat quelque peu chahutée.
Nous affichons et réitérons ici une totale distance et impartialité, aucune accointance avec les deux candidats, soit !
Mais force est de constater l'attitude et la posture quasi provocatrices d'E. Macron, - le menton avancé et posé sur les mains, coudes sur la table -, une certaine agressivité et agitation le poussant à créer en permanence une brêche dans l'argumentaire de sa rivale. Une punchline à sens unique ! Un recours au passé opportuniste et non avenu valant fin de non recevoir et arrêt de la discussion ...
Prêt personnel contracté à l'Est - Diplomatie antérieure à l'égard de V. Poutine - Vote du mouvement RN au niveau de l'UE concernant un refus de l'aide à l'Ukraine, guerre des chiffres économiques systématiquement contestés, " leçons " de choses données par le président sortant, propos coupés de façons systématiques ne laissant pas à M. Le Pen la possibilité d'aller au terme de son argumentaire.
E. Macron profite cependant de son expérience quinquennale aux affaires de l'Etat : les acquis et les réformes en marche qu'il défend farouchement, une certaine lisibilité pour l'avenir, sa vision de l'Europe radicalement opposée à celle du RN. En fait, un programme bien éloigné de celui de M. Le Pen. Deux visions pour le pays ; l'électorat devra choisir au deuxième tour. Le président maîtrise les axes et les thèmes de son projet du haut de ces cinq années de crises et d'investiture. En fait, une aisance habituelle de l'élève brillant dans l'exercice de la démonstration commentée et des grands oraux !
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Mais il serait en effet louable et sain pour la Démocratie que les français se prononcent pour un programme et ses priorités, sa crédibilité et, non contre une personne,
pour une obédience et une appartenance politiques étayées. Voter en réaction contre ou selon les principes malsains et éculés de la stigmatisation et du rejet d'une mouvance n'augure rien de bon pour demain.
Dans toute opposition il y a des règles à respecter. Une déférence qui incombe aux deux parties en lice.
Laissons et accordons aux débats toute leur raison d'être, d'évoluer, les différences qu'ils induisent, dès lors que celles-ci demeurent dans le cadre républicain, institutionnel, démocratique, constitutionnel, loyales.
Un débat n'est pas l'occasion de " salir " l'adversaire, sachant ce qu'imposent aux chefs d'états les exigences et les grans écarts de la géopolitique, de la diplomatie, de l'économie, en temps de paix. Les deux candidats auront tour à tour salué V. Poutine avant le conflit, le président sortant l'ayant reçu récemment. Jacques Chirac lui décerna la Légion d'Honneur !
La guerre que le chef du Kremlin mène en Ukraine ayant surpris, sidéré le monde entier.
De très nombreux sujets manquent à l'appel de ce débat. Mais relevons du côté de la candidate RN. Une attitude et une posture bien plus posées, attentives, le calme ( gestuelle et écoute respectueuse envers E. Macron, allant même jusqu'à le laisser poursuivre au terme du propos qu'il lui impose, de facto, en cours, provoquant la rupture de l'échange ) ...
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Nous dénonçons les réactions à chaud de l'ensemble des journalistes de la presse qui d'emblée instaurent une hiérarchie dans ce débat à la faveur d' E. Macron, arguant du sempiternel ton professoral de ses interventions et propos, de ses démonstrations et attaques, des contradictions supposées et relevées de la démarche de M. Le Pen, une tangible " incompétence ".
Les français sont en mesure d'entendre et d'interpréter les chiffres ; mais quels chiffres ? Un débat autour des statistiques fera toujours débats ...
Les chiffres donnent des tendances et non la réalité de terrain, s'en approchent mais divergent aussi selon les sources ! Les statistiques : de même ... L'écart aux moyennes, aux pics, aux données statistiques mis en exergue ne valident pas une constante irrévocable,
Observons ce que deviennent les lendemains de campagnes électorales, le jeu difficile des oppositions, la contestation, l'opposition aux mesures injustes que les conclusions et les rapports statistiques ne voient guère ( Crises sociales notamment )
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Le Brexit n'aura pas viré au cataclysme que ses adversaires européens annonçaient... Le mix énergétique diffère mais ne devrait pas s'opposer dès lors que délais d'efficience et de mises en oeuvres respectent la charte de l'environnement et du développement durable.
La politique de la mer et des océans ne doit pas conduire à l'érection de champs d'éoliennes marines tout azimut mais à leur préservation, tant du point de vu des ressources que du respect des espaces sanctuarisés, protégés, soumis à autorisations spatiales et temporaires rigoureusement contrôlées.
La retraite à 65 ans n'est plus viable tant les facteurs et les aléas exogènes, endogènes de nos sociètés prévalent sur la santé et la vigueur du troisème âge maintenu au travail bien trop longtemps...
La pérennité des mesures et des aides prises en matière de pouvoir d'achat valent mieux que le factuel, le contextuel, l'aléatoire des primes. Tout cela s'étudie, se chiffre, se mène au départ prioritaires pour les bas salaires, les minima sociaux, les retraités, les métiers pénibles.
Quant aux réalités de la vie chère, à la liberté des prix de détails qui préside depuis des décennies en servant les marges et les taxes du système consumériste ultra libéral, l'inflation galopante contextuelle, structurelle vient à point nommée, surenchérissant, accentuant la hausse des prix de telles sortes à s'indexer sur les pseudo " gains " de pouvoir d'achat annoncés et tonitruants. Au final, un gain et un solde nuls
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Il n'appartient pas à la presse de faire le débat avant le débat
de refaire le débat après le débat, usant de propos, d'analyses à chaud et réellement tendancieuses visant indéniablement à dissuader l'opinion de voter pour l'alternance ou contre tel ou tel prétendant au pouvoir.
Il n'appartient à personne de dire, d'imposer, de rejeter et de crier à l'infamie dans une démocratie dès lors que les conditions du débat démocratique ont été rigoureusement respectées et amenées au terme du processus électoral présidentiel et législatif !
La France a voté au premier tour ! Les institutions politiques sont mal faites quand un deuxième tour évince plus de 20 % de l'électorat, en diabolise 23 % ! Allons - nous vers un parti et une pensée uniques à l'instar de la Russie ? Alllons-nous vers un organe de presse acquis aux injonctions du pouvoir en place et cela, quelle qu'en soit la nature ?
Le grand Débat doit poser un bilan, un argumentaire, deux projets de société, une possible alternance, dans la transparence, l'échange, la contribution à la Nation et, non l'ostracisme, le rejet, le raccourci primaires ! La note et l'appréciation à porter au crédit des candidats pour ce débat ne sont pas l'apannage du conseil des " professeurs médiatiques " qui extrapollent et font de leurs analyses une vérité tracée et aisée à suivre à la lettre ! " Faisons de l'histoire " nous recommande M. Onfray !
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Réflexion, choix, analyse, conscience, responsabilité, connaissance, discernement appartiennent au peuple, à l'opinion, aux mouvances sociales et politiques et non aux organes de presse.
Je ne pense pas par procuration mais bel et bien selon les outils et les éléments qui sont en ma possession, dont l'origine n'émane pas exclusivement d'organes de presse proches du pouvoir en place, quel qu'il soit. Je reste spectateur actif, critique, je m'informe et discerne. Je ne fais pas de l'affaire du voile une affaire d'état dès lors qu'elle occulte des sujets non traités bien plus urgents et vitaux.
Sur ce sujet, une réflexion mûrie et complète s'impose en préservant tous les principes de l'intégration, dès lors que cette dominante évolue et respecte les valeurs de la République et l'opinion française.
Quid des Dom - Tom, de la Corse qui s'est embrasée récemment, des Minorités, d'éventuels aménagements souhaitables de la Constitution à leur égard menant à davantage de prérogatives et de décentralisation, de régionalisation, d'autonomie
?
L'alternance ne signifie ni réaction ni aventure ni rupture
L'alternance ne se résume pas au bien contre le mal
L'alternance dont il est fait débat demeure un choix exclusivement démocratique dont on respecte les contours et le contexte pré - électoral
L'alternance ne confine pas à la stérilité de l'opposition compétence / incompétence
L' Alternance est expérience, ouverture, possible, garante de changement, de progrès, d'évolution, de performance, de diversité des approches et du traitement des grands sujets de sociétés et environnementaux
telle est la vision objective qu'il convient de préserver, garder à l'esprit, avec prévenance, bien au-delà des chapelles, des querelles de partis, des coups bas infertiles et par trop opportuns.
Je ne voterai donc pas ce dimanche 24 Avril pour des programmes incomplets et incohérents en matière d'environnement, de climat, de transition, de choix énergétique, de pouvoir d'achat, de retraite, de politique sociale et sanitaire, sécuritaire, de politique étrangère, de condition animale et d'élevage industriels, de ruralité et d'urbanisme, de commerce extérieur et de pollutions tous azimuts plastiques et déchets nucléaires, etc ...
Je ne voterai pas au regard de la force des promesses et de leurs évictions une fois la chefferie aux affaires avec le patronat
!
CORSICA...GO56