A CE MAL - ÊTRE URBAIN !...
Années 1960, déjà ! Cherchons les arbres ... 2022, rien ne change. Le capital, c'est ne rien concéder de cet espace qui diminuerait le nombre de véhicules aux portes des commerces, qui affecterait le profit ! L'évolution du Monde va à la semblance de cette image d'archive
Des hectares de parkings goudronnés et sombres, des terrains vagues en friches où s'insinue le plastique et les déchets, des bords de chaussées et caniveaux souillés, à l'orée de la mer, des concessions qui défigurent le paysage urbain - péri-urbai et la campagne tant elles cumulent causes et sources de pollutions visuelles sur des étendues considérables
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Je m'éloigne du vent sain de la mer, de ces portions de littoral vierges de la côte Occidentale. Un semblant de brise me quitte ; je me dirige vers la ville à contre-coeur ; la prévision météorologique s'égare, ne sait plus, vague dans la brume, rompt à ses équations et algèbres numériques !
Cela devient une habitude et finit par m'affecter. Le devenir et le poids, la chape de la ville me torturent, m'obsèdent. J'arrive dans l'agglomération qui entasse, draîne, canalise le monde vers le cloaque.
Ca pue, l'air est suffocant, moite. Au-dessus de moi, il n'y a plus de ciel ! L'effet serpillère est prégnant ; une sorte de lavis passé, terne, turbide, un chiffon épais et humide filtre les rayons mordants d'un soleil que l'ère nouvelle affole. L'on se demande si un jour le ciel fut bleu, limpide ? Un ciel monochrome, en toutes saisons
Je ne supporte plus les immenses parkings de béton et d'asphalte que les grandes surfaces imposent, qui attendent la populace pour les démunir au gré de l'inflation, de la surflation, de la " schrinkflation " ( La nouvelle tendance à la mode de l'été 2022) !
Le métal et les moteurs surchauffés du vaste parc autos - mobiles exhalent touffeurs et souffles de séchoir. Odeurs mêlées d'huiles moteurs et d'ordures, de déchets. Le miasme est à l'honneur ! Le plastique et les mégots roulent et volent, se répandent, iront à la mer toute proche dès le premier orage. En contrebas, un infecte bassin de décantation grandit au rythme des marées, des pressions de l'air, que longe la chaussée chassieuse du bord de mer, ponctué de structures d'accueils aux noms de fleurs exotiques ...
Sur ces grands espaces réfléchissant une chaleur torride, aucun arbre n'a été planté ! Au bord du malaise, 42 ° C sur le tarmac, je tente un marché, de faire mes courses et je souffre de ces températures en surcroît inédites, croissantes. Le thermomètre faussé annonce 10 degrès de moins ... La belle affaire ! les prix exultent et caracolent à 200 % !
Tout autour, à l'instar d'un gigantesque rond - point, les voitures défilent ; un jubilé, nous sommes à la parade, malgré moi ! Flots ininterrompus allant à la semblance d' un interminable serpent de fer vrombissant, lâchant des sons stridulents.
La beauté, l'esthétique, la nature ne sont plus du domaine, du ressort de la ville marchande. Le consumérisme à outrance, sans contrepartie, exempt de gratitude verte, fait foi et loi. L'on aurait souhaité un accueil qui ménage et qui préserve le bien vivre, le savoir - accueillir, cette relative fraîcheur que l'ombre accorde en se mêlant aux soupçons de brise marine, comme jadis !
Le flux est à sens unique. La ville happe tout ce qui est en mesure d'en abonder les richesses, insatiable ! Que lui importe la défiguration, la saleté, l'entassement anarchique, de se voir ainsi dévisagée ? Et dans ce ballet incessant d'allées et venues, d'arrêts et de départs, de surfréquentations, de négligences fondamentales, chaque jour traîne son lot de nuisances et de laideurs, de saletés infinies à deux pas du lucre, de l'opulence, de l'habitat et de l'établissement de luxe. Alentour, la verticalité et les gens encagés endurent, souffrent de ces exhalaisons malsaines. Au bas des immeubles, point d'arbres, des voitures garées, un manteau réfrigent d'acier livré au soleil.
L'argent n'a pas d'odeur. Mais je puis vous dire à quels points de ruptures cette évolution décadente rend malade, révolte, déboute tous les discours, s'éloigne des réalités de terrains.
Combien les élus manquent et faillent à la gestion durable de leur commune en laissant ainsi l'anarchie et la prébende régner en maîtresses absolues de ces lieux désormais dévoyés, jadis si beaux et si avenants, verts à souhaits, frais, où il faisait si bon s'attarder, flâner, rêver, prendre le temps de contempler un bord de mer aujourd'hui littéralement dévasté et travesti, occupé, bardé de tuf où se logent, les roues dans l'eau, remorques et véhicules !
Moi, insulaire de souche paternelle, je ne me sens plus sur mon Île, de cette Terre, au coeur de ces villes et de leurs espaces littoraux urbains dévastés et conquis par l'unique appât du gain, sans le moindre des soucis d'intégration et de respect de l'étant, de l'environnement !
Anachronismes souillants la Terre de Corse, ses bords de routes infectes, les alentours de ces villes et communes lacérés de hangars, de dépôts, dévégétalisés à l'envi, ses bords de mer urbains et péri-urbains, ces entassements de rebuts, ces parkings d'entreprises hideux, répugnants, s'étalant à la vue de tous, ces champs de publicités masquant les paysages tutélaires de nos montagnes.
Vides juridiques insupportables et tout autant impactants, préjudiciables ! Mais qui veille sur la politique environnementale de ces lieux d'échanges, de vies, de commerces, de résidences que constituent villes et villages ?
Où allons - nous ainsi, alors que se profile déjà pour 2023 une huitaine de millions de visiteurs sur une Île qui ne peut en accueillir, - sans dégâts inévitables -, que le tiers, du moins à ce jour ?
Touchons du bon bois ! Les Méga - Feux nous auront-ils épargnés ? Un immense respect pour le travail et la présence, la surveillance rapprochés et très efficaces de tous les Soldats du feu. L'été n'est pas encore fini, vigilance accrue !
Voilà, un grand coup de gueule ! De l'émotion, un mal au coeur de voir une si belle Île chaque jour souillée, agressée, en été comme en hiver, une île perdant son âme malgré tant d'îlots et pans culturels qui pourtant émergent et perdurent en luttant.
Saurions accepter que le patrimoine apparaisse via le prisme repoussant de la saleté, de l'accroc à l'urbanisme, un urbanisme anarchique, bétonné, asphalté à outrance, de plus en plus hérissé de superstructures métalliques non intégrées, de plages urbaines défigurées, fragilisées, régulièrement sujettes à pollutions, à occupations illégales, recouvert de goudron, etc ?
Attendre les prochaines et violentes intempéries et le volume catastrophique de déchets qui seront rejetés à la mer, dans les fleuves et rivières ! Dégâts et destructions se hisseront à la hauteur de l'impréparation et de l'inadaptaion aux nouvelles semonces d'un climat totalement bouleversé !
Peut-on espérer, en Corse, des Etats Généraux de l'Environnement allant de la commune, du hameau, du village, de la grande ruralité à la ville ? Y intégrer en synergie, adaptation - lutte - prévention durables et intégrées, ces dispositifs efficaces sur le terrain allant contre les effets du bouleversement climatique inéluctable, déjà en marche, à nos portes
?
Dangers
- CORSICA...GO56 -
Ghjorghju D' OTA
Insularité et Urbanisme
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