UNE CRITIQUE A ENTENDRE ! ...

Rien n'aura changé ! Tout aura été massifié, démultiplié, mondialisé. On ne stoppe pas un modèle, on ne referme pas une grille de Civilisation qui aura  engrangé tant de richesses, qui gagne tant et sur tous les fronts du négoce et des profits. Le travail incessant pour les masses ; une minorité sur-enrichie et arc-boutée qui persiste  et signe : comment pérénniser la manne, ne rien lâcher ? D'où mille retards à déplorer et vitaux  face aux grands enjeux civilisationnels, aux choix politico - économiques dévastateurs que font conjointement  les dirigeants, les décideurs, les grands lobbyistes, sous l'égide de la haute finance internationale complaisante

" Une société qui ne se pense pas ne peut que s'enfoncer dans la décadence "

Alain TOURAINE

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Obsolescence programmée par Intelligence Artificielle ou décadence - déclin  par procuration ?

La nouvelle allégeance au numérique ! Stanley KUBRICK n'est plus très loin ( 2001 l'Odyssée de l'Espace ) Année / 1968 ! Le cinéaste  avait déjà tout  vu et compris

Lui et la cohorte ne parlent  plus que chiffres, rendements, statistiques ultra -  localisées ou moyennes nationales oppor - tunes. Le cas par cas s'avère depuis longtemps  de rigueur, soumis à l'évaluation sèche et lapidaire  de cabinets - conseils déconnectés du terrain, en phase avec les logiciels boursiers référents. L'exigence, la compétitivité, l'acharnement  au travail virent à la tyrannie, à l'obsession, à la gestion de la pénurie et des finances publiques surendettées ! Servitudes ...

Le peuple trinque, plus taxé que jamais. Le peuple culpabilisé assume aujourd'hui les excès des dépenses engagées par l'Etat centralisé depuis le 17 Novembre 2017, la surrection inévitable de la  crise des Gilets Jaunes, comme tous les aléas d'une politique économique nationale déficiente à laquelle  s'ajoutent les conséquences d'une nouvelle géopolitique, sur fonds de crises énergétiques afférentes et connexes. Les ingrédients sont réunis, la  recette est  explosive, inespérée : opportunismes d'état !

Un appareil productif toujours  plus contrôlé et orienté, comme si les flux financiers confinaient aux seules sources d'un  bonheur communautaire dicté par la méritocratie,  parcimonieux, égo-centré,  dans une société stratifiée,  lancée  à la dérive de la possession, d'un conformisme exacerbé, d'un consumérisme de tous les  instants  assisté  par portable et répondant ainsi aux nouveaux codes sociaux, à la morale des réseaux et applications  en lignes à terme comme   aujourd'hui menacés, demain détrônés par les conclusions et les directives imprescritibles  de l'Intelligence Artificielle.

Un sauve qui peut face à l'emploi précaire, à l'ubérisation -  paupérisation du marché du travail  dont  on vante les hausses de salaires  et la " valeur ajoutée légitime "  dans un contexte excessivement inflationniste ! Chaque problème, incident, accident, obstacle,  toute dérive, est dorénavant appréhendé et  traîté à l'aune d'une budgétisation inflexible et planifiée de l'économie, coupé du réel, des besoins, de l'évolution  définie comme hors cadre et hors sujet. Ainsi de la déroute  de tous les services publics d'un état - argentier, froid, cynique, calculateur et inflexible, orienté vers un ultra - libéralisme  historique nageant dans le flou et la communication d'appareils, au plus près des préoccupations séculaires du Médef. Déstructuration du tissus social...

Ils n'exaltent  que les extrêmes lucratifs seyant aux dynamiques de la  cupidité et à la foi immodérée, irraisonnée en l'exploitation sans limites des ressources  naturelles que le grand chef  s'enquiert de chercher en Mongolie, en Arabie, en Inde et en Chine, sans aucun scrupule. Derrière  les oriflammes renaissants et les fanions France, malgré les dissenssions et les grands écarts  des relations internationales actuelles, ou, comment mieux faire pour mendier, puiser à la manne des nouvelles matières premières, au juste prix ? Le gratin du CAC  40 suit et "  con-descend. " A ce niveau, on oublie les conditions de la France des Droits de l'Homme et du Citoyen, la France des Lumières pacifiques et éminemment culturelles : on négocie, on palpe, on jouit,  l'air grave,   en foulant les tapis rouges, devant un sbire qui marche au pas de l'oie, à deux pas de la boucherie humaine, entre deux ventes d'armes inespérées !  Allégeances aux marchés ... Pregnances !

Ils se prosternent par procuration, je veux dire d'abord  Lui,  face aux rois du pétrole ;  l'accolade aisée, facile, la poignée de main double et chaleureuse. Pour une grille de Civilisation  liberticide à travers laquelle se jouent les destinées d'une existence menée sous le joug de l'autorité et de l'exclusivité, de la loi  systémique valant  diktat ou déni de Démocratie. Au-delà de la dignité, fouler le populo  !

La différence et les écarts sociaux  naufragent aux profits zélés de l'uniformité à travers laquelle il convient de  se faire une place, de se situer, de se battre sans autres issues que les logiques pernicieuses  des échelons de la hiérarchie à gravir quoiqu'il en coûte. Grandeurs de  l'ordre programmé, du désordre en définitive  institué des - gradés. La loi de la jungle prévaut, le cadre a juste changé, la jungle des builings, des holdings majeurs ! Transitions ?

Il évoque l'acception de société " décivilisée ", comme tant  d'autres  soubresauts sémantiques, à la fois inventeur et initiateur d'un mal français qu'Il contribue à instiller  à très hautes doses asservissant tous les rouages du système à la cause productive à outrance, au super - gains, au faire - valoir matériel érigé en valeurs suprèmes et distinctives. Inexorable soumission !

Ils lâchent ensemble  sur les routes, sous le dôme de chaleur acuitisé,  les troupeaux innombrables de moutons pris de frénésies estivales  de consommations et de dépenses annuelles ; sombres mouroirs collectifs où les hommes se percutent à grande vitesse pour tuer le temps, avant que de  reprendre dans l'autre sens le cycle infernal et aveugle  production - consommation, métro - boulot - dodo, pour deux ans de plus. Conformisme  assisté !

On se suicide à l'école, dans les commissariats et les gendarmeries, dans les hôpitaux, là où, paraît - il, la rue, le secteur public  fait grève ! Et  ainsi, de ne plus être entendu, écouté, épaulé, accompagné, soutenu, aidé ; il y a les téléconsultations, dans les hyper - marchés, à la gare ; guises de télé - matons virtuels, impersonnels, tueurs d'espoir !

On se suicide très jeune, ( y aurait - il un âge  ? ) pour avoir été quotidiennement détruit, raillé, harcelé, indifférencié et déjà noyé dans la nasse et la masse. Et la vie, l'existence passent du trottoir à l'asile, du travail aux hôpitaux ou aux maisons de retraite déliquescentes, du foyer à l'école,  pris dans le  flux ininterrompu  et bipolaire des hommes au travail, en proie au mal - être,  aux côtés de l'opulence baignant et se vautrant  dans le lucre et le stupre insupportables. Pertes de repères, tout est possible, isolemment ! Parle - t - on de ces victimes de l'ordre  et du pacte social qui se comptent par milliers ?

On meurt donc  à l'école de la République ! Les enfants ne sont plus épargnés, se battent à l'instar de leurs aînés, des donneurs de leçons implacables, impitoyables, décérébrés, au coeur d'une société aujourd'hui " décivilisée ". On se tue, de plus en plus souvent et tôt ; gages de réussite du système scolaire, performances sociétales en marche. Mais comment se fait - on entendre dans la foule bridée ?

On consomme en France et ce depuis l'adolescence programmée,  plus de médicaments et d'antidépressurs  que dans tout autre pays de l'U.E. Une société au travail dont les arrêts - de maladie croissent sans cesse, où le Burn - Out sévit  chaque jour jusque dans les familles   qui implosent  par milliers. Le féminicide :  une exclusivité  tragique à la française ;  drames, tragédies inacceptables que seule une  société  allant très mal   étend au quotidien. Il est des  morts qui éclairent  le pouvoir  quand tant d'autres  tombent  dans l'oubli et l'indifférence urbaines et communes de la cause tue, de l'échec d'une destinée mal - heureuse, que la chance a quittée !

Les emplois se sont multipliés mais c'est là une information à prendre  dans le sens de la fragmentation, de la démultiplication,  de l'appauvrissement des tâches répétitives. Une sorte de nouveau Talloyrisme, d'esclavagisme du XXI ème Siècle. L'employé y perd le sens et la finalité  d'un travail  en définitive morcelé à outrance, quasiment sans but, des petits boulots pourvoyeurs d'angoisses et d'incertitudes quant à l'avenir des  vieilles années de retraite et dont l'âge pivot de départ  ne laisse plus de reculer, à grands renforts de mensonges et de pirouettes institutionnelles au  cordeau.

Enfin, que dire et rétorquer  lorsque le sommet de l'état  confie  et accrédite en se gaussant, - au JT de 20 heures savamment orchestré -, une hypothétique fracture sociale opposant deux entités :  France ! L'une, vertueuse, l'autre : rebelle et contestataire. Se féliciter de la fidélité au travail des employés  du  secteur privé  quand le public  persiste en grève, lors des blocages durant des mois, au terme  de 15 mouvements sociaux d'ampleur, face auxquels tout  fut ainsi mené afin d'user, de nier, de décrédibiliser, d'exaspérer, de stigmatiser l'Opinion réfractaire  à la réforme des retraites, mouture 2023 ( Car il reste à parier que nous en subirons une nouvelle, après 2027 :  à l' Horizon  ! Attention au boxeur qui se pointe, revigoré, libéré de sa tutelle autocrate ... )

Une critique de la société et de ses logiques aggravées, affligeantes, au seuil de l'inhumain, de la négation de toute valence sociale, sensible, empathique, partagée. Un tout, une super - machine  que seules  les affaires régulent à l'envi, au-delà de toutes autres considérations de pénibilité, d'abus, d'excès, d'inadaptations aux grands changements  que les citoyens affrontent au quotidien, avec acuité et difficultés progressives.

Tout contexte  durablement impacté, génère  des extrêmes,  aux causes endogènes - exogènes qui  affectent la sérénité, la paix, la cohésion nationale et sociale. Le couple injustice et violence mis en exergue,  légitimé,  assure dès lors un  maintien  de l'ordre fortement  contesté et rejeté. Le cadre républicain ne saurait  tout justifier. Une situation délétère qui  certifie et valide  l'échec d'une démarche et d'un projet de société  tout en suscitant dépit, ressentiment et affaiblissement de ses composantes  ! Si le temps passe, lea population n'oublie pas !

On ne pilote pas un pays  comme le fait un banquier d'affaires, un chef d'entreprise, un grand patron du CAC40. Assumer la fonction de Président implique de  veiller à la cohésion, à la justice et à la paix sociale, dans un climat durablement apaisé. Rester à l'écoute, savoir changer de cap,  anticiper, solliciter toute la représentation nationale et territoriale, être présent, recevoir dan l'urgence. On ne gère pas un conflit social d'ampleur depuis Dubaï, Ryad, Oulan Bator, Pékin : on l'envenime !

Et passent et repassent, tous les jours, des dizaines de milliers de pétitions, de doléances  affectant l'existence,  où rien ne va plus, où chaque  secteur  signe l'incurie, l'irresponsabilité, sue l'autoritarisme et la fin de non recevoir ... Une existence aux millions de détails qui sur le terrain pourtant  changeraient tout,  avec un tant soit peu d'écoute et de réussite. Seuls dénouements :  l'échec, le marasme, la matraque. Est-ce là une vie ?

Au 06 Juin 2023

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