JOHN ATKINSON GRIMSHAW - PEINTRE -
Le Peintre rime avec les couleurs de la lumière
John Atkinson Grimshaw (6 septembre 1836 – 13 octobre 1893)
Peintre de l'époque Victorienne, John Atkinson Grimshaw est le magicien de la nuit, de la lune, du temps et des crépuscules.
Je ne retiendrais que les marines où les ports, enfin l'antre lumineux et rêveur des anciens bateaux de la marine à voile qui reposent leurs mâtures dense sur le ciel, sous la voûte étoilée.
Quelles nuances, tant de diaphanéités vespérales et surtout que de contrastes, de jeux de lumière et de pronfondeurs au fil des heures. Une ode au déclin du jour pour louanger la nuit qui s'annonce. Les mâts, les voiles ferlées dansent en pointant toutes les étoiles furtives de l'autre ciel que les matelots viennent de traverser. Et les ports s'animent, s'éclairent au rayon, au halo de lune, au paresélène des astres enchanteurs qui voyagent dans l'ouate des nuages et des parélhies.
Havres où transparaissent froidures et brumes automnales on devine sur vos quais les quinquets de taverne des morutiers, quelques fanaux ou ces lampions vacillants osant sur la jetée l'oubli, la pénible souvenance des flots et des brisants. L'éclairage chatoyant à demeure suggère les intérieurs chauds et boisés de l'époque ; comme une invite que l'on ne saurait refuser !
Entre réalisme et contraste, nuit et lumière, John Atkinson Grimshaw préfigure l'impressionnisme d'un Monet. On ressent dans ses évocations de la nature les touches et le génie enflammés de Van Gogh. Il y a certes une rigueur et un soucis du détail et de la précision ; mais l'objet d'étude est si pointilleux !
C'est toute la vie qui rayonne des combles et des bords de mer, le cadre d'un autre siècle que l'on aurait pensé immuable ou inscrit dans l'odre parfait des injonctions pérennes de la mer. Entre départ et retour, nécessité et devoir, l'Océan voyage dans le calme, le relâchement et la paix des pannes. L'eau brille afin que l'on se sente dessus et à ses côtés le mieux du monde ...!
L'univers des Marins rendu au crépuscule ou la pénombre comme si il eût été l'annonciateur au large des espérances de la terre, de la rive après l'absence, le labeur, le périple, l'indéfectible soif d'aventures et de pélérinages des âmes libres en ce bas monde !
L'eau, omniprésente en ses reflets de ciels souligne le temps et le fige, l'attèle à cette aura de lumière divine, à l'âme du Peintre - Poète qui effleure et esquisse l'essence de la nuit, l'essence de l'azur, les grandes traversées de l'existence
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