MERIO AMEGLIO / ALLONS RÊVER UN PEU LA MER ...
Merio AMEGLIO / 1897 - 1970
Marin poursuit sa quête d'étoiles de mer... Entre Poètes et Peintres, la route est longue et diverse et qui veut effleurer, souligner les contours de l'Univers éthéré, du Cimetière marin que seraient les Océans peut aussi se frayer mille voies et routes à travers les flots, la profonde clarté des mondes fluides. Il se guiderait alors à la lueur d'une rime, d'un rivage, d'un sourire d'Île, du voyage, de la fraternité et de la solidarité du labeur, de l'épreuve ou de l'exploit auréolés des présents indicibles de l'aventure, le tout enrichi de nobles et infinies connaissances à l'adresse du temps et du coeur.
Au-delà des contes, des légendes, de la mer immense, incertaine et monstrueuse qu'habite Léviathan ou les sirènes, des abysses où logeraient encore les dieux, la mer fascine et captive, elle inspire joie et espoir, l'imagination féconde des enfants que nous demeurons face à elle, à tout âge.
Depuis lag enèse, élément fondateur de la vie, la mer ne laisse comme l'eau et le temps de s'écouler à la hauteur d'un Ciel incommensurable. Elle sera à n'en point douter le dernier Îlot de vie de l'humanité, lorsque celle-ci se sera emparée des terres, les ayant épuisées et souillées ... Alors, suffoquant de tant de déchets cachés et recueillis en son sein, comme si elle eût voulu pardonner aux règnes visibles et du vivant toutes les hideurs, elle n'offrira plus que les ondes flasques et opaques d'un temps stérile et révolu, dévolus aux empires dévastateurs et infatués des foules exsangues.
Voir dans les oeuvres du peintre la substance, l'essence des mondes perpétuellement métamorphosées, rendre compte et témoigner de l'alchimie d'une frange cristalline où les nuances, la couleur et la lumière composent avec le teint et l'âme des jours, d'un clair-obscur... Instants de vie, de joies ou de chagrin où vont et reviennent le devoir, un serment, une promesse, où parfois errent la foi, quelques apostolats mystiques comme le sacerdoce des justes noués aux racines du ciel, telles sont aussi les énergies fondamentales qui émanent d'une toile, d'un dessin, de l'ex-voto, des vastes retables emplissant solennels temples et cryptes, nefs et absides depuis la symbolique et l'univers paradigmatique des Cieux, de l'Ether, l'Empyrée ou des Limbes...
Mais plus encore, percevoir, ressentir au plus profond du flot, de l'onde d'une voile quelque ode ou louange à l'harmonie, à la beauté d'une scène marine ; voilà les accords, le plain-chant silencieux et vénérable dédié au temps et à l'intimité de la mer. Autant de siècles et de vies croisés au trait des pinceaux de l'artiste ; fluidité sapide de l'huile pour le mage de l'image sans fond qui se prend à danser, à miroiter devant chaque regard, comme une ultime et pleine révélation de l'en-soi, reflet bien plus éloigné des sens que ne le serait la seule conscience dépourvue de l'âme du monde...
Oui, le peintre, l'alchimiste aux légendes innombrables qui comme les flots nous révèlent les desseins des rivages de nos enfances et qui se seraient succédées à toujours. Ce plongeon vers demain et où mille rêves non encore éclos nous enclosent aux pays des rêves lointains, de l'inaccessible, des songes à perpétuité. On y devinerait des anges, enfin ces créatures s'évertuant à enfanter d'un réel harmonieux et beau livré aux mirages de l'imaginaire enfin palpables et où la raison s'evertuerait à ne plus faire couler le sang mais l'esthétique de la vie commuée en pur amour. Et il transparaît sous les doigts agiles de l'âme quelques fresques diffuses et ô combien emplies de vies et de chaleur, comme un quai à la criée, un môle au retour des chalutiers, une scène de vie éternelle, pérénnelle, ces vagues qui nous reviennent en boucles
!
Marin
2 ème Ecriture le 22.08.2013
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