COUPS DE TEMPS ! ...
Le sens commun dirait, penserait : " Mais il fuit, il s'isole " !
Que le coeur m'en garde, lorsque les mots balisent une toute autre voie, un chemin de lumières et de révèlations ! Par les sublimes solos que je traverse et espère encore, par ces choeurs d'Îles sauvages qui m'emportent et m'exilent vers tant de contrées sublimes de beauté et d'harmonie, qu'il me soit encore accordé l'opportunité de regarder bien en face cet " Eau - Delà ", les horizons enivrants de nos folies et des extrêmes naturels mais, également, les horizons ténébreux de la Grande Mer perpétuellement endeuillée. Ô " tombeau d'eau ".
Je dis nous, souffles intimement mêlés, partitions liées à l'allégorie qui élève. Transcendance hors du temps qui consacre le Tout, l'étant, le néant, l'instant, l'éternité dont l'être vivant procède et participe, quelle que soit sa nature.
Et si les coups de temps devaient témoigner, parler, crier, hurler, c'est bien à bord de cet espace - temps rassemblant au tréfonds de la pensée, au présent, à l'intime de soi, les visages horrifiés du chaos, des naufragés, l'infinie tristesse de l'exil et de la mémoire des mondes Mer-Ocean !
Je navigue sur un esquif si léger, si près de l'eau, du danger, de la fortune de mer ; l'outil se prète aux extravagances d'une fabuleuse alliance corps - esprit qui parfois aveugle et rend sourd, aux jours et aux nuits de l'abondance, de l'aisance, d'une certaine forme d'hédonisme ou de repli sur soi.
Que je m'en éloigne, en découvrant aux balcons et aux vantaux qui me sont ainsi ouverts, les faisceaux, les écheveaux de ténèbres mémorielles .
Que je témoigne, humblement, depuis ces vastes champs d'orgues minérales et de silence, l'ineffable richesse de l'eau que les puissants empoisonnent et pillent ; j'en appelle à la vie qui nous quitte, toutes et tous, qui que nous soyons ici-bas, devenons témoins - acteurs de la con-spiration du profit détestable et suicidaire !
A nous, migrants ensanglantés malgré nous, égarés que nous sommes sur ce célestiel vaisseau parti à la dérive des plus basses vanités et des cupides menées.
Que jamais ne me quitte en mer le visage des migrants, des noyés, des oubliés, des désespérés de la Terre aride, des esclaves de la tyrannie qui traversent la Grande Bleue. Un autre avenir que l'espoir, un pari sur la souffrance, la probabilité consentie de la fin, le prix de la Vie.
!
- MARIN -
Confessions
1 ère Ecriture le 23 Mai 2022
5 heures locales ! Un temps que les puissants manipulent à leurs guises, mènent au terme de l'éco-anxiété ; solastlagie, dit-on, en cette ère Anthropocène