METEO OU CLIMAT ? RIEN NE VA PLUS...
SOUVENIRS
Je me rappelle ces mois de juillet passés au bord du Valincu, vers a Tassinca ou Vintilegna / Figari... Je vous parle de la décennie 80 / 90, voire de la fin de la Décennie 1970.
Les mois de Juin affichaient ces températures diurnes presque fraîches quant les brises marines bien appuyées, le vent droit d'Ouest remontait les vallées et filait vers les sommets. Il n'était pas rare de les voir se couvrir de brumes épaisses. Nous accueillions avec joie ces écharpes laiteuses ou ouatées qui assaillaient les hauts cols de note île. Les soirées exigeaient leurs brins de laine, que l'on fût en montagne ou au bord de la mer.
Quant à Juillet, 24° C au plus chaud de la journée constituait la moyenne ; les écarts délicieux du matin et du soir nous balançaient dans cette langueur insulaire prisée de toutes et de tous. Un rêve sous les genévriers ou sous l'olivier, les chênes et les châtaigniers. Les coups de Mistral s'annoçaient deux jours avant et avaient pour messagers, à chaque épisode, un fort flux de Sciroccu ; les bouffées, les touffeurs sahariennes s'abattaient sur la côte occidentale de l'Île avec un effet de surchauffe spectaculaire, ses poussières rouges. Il faisait dans la vallée de l'Ortulu : 37 voire 39 ° C ! Cela durait quelques heures, tout au plus un jour quand u Livantu sévissait. Nous savions que " l'enfer " était éphémère et que la renverse des vents allait nous ravir pour de longs jours à suivre.
U Maistrali, u Punenti, u Libecciu suivant la latitude à laquelle nous nous trouvions sur l'Île régulaient lentement la baisse des températures jusqu'à craindre les frimas subits dans les villages de l'intérieur, en montagne.
Août ! Le mois où dit-on, même les boeufs ne sortaient plus, ne travaillaient plus... L'aghja ne tournait plus ! Certes, il eu fait chaud, mais à la côte je n'ai jamais eu à déplorer en ces décades plus de 28° C, aux journées les plus exposées, sous abri. Le mois d'Août imposait ses heures et nous nous y conformions en échange de toutes les suavités de l'été, d'une saison, de ses rudesses, de la sécheresse parfois que nous appréhendions mais sans désagréments !
CONSTATS
Mais jamais, ô grand jamais nous ne connaissions ce que nous vivons et supportons aujourd'hui si bien que j'affirme avec ardeur et conviction que le Climat n'est plus une dominante, que la Météorologie est affectée, que le temps des saisons a irrémédiablement changé. Il me semble, surtout en été, avoir à faire aux rigueurs, aux assauts de l'Industrialisation, à la pression des foules en masses et en mouvements, des migrations massives d'automobiles et de tout autres moyens de transports, de ces volutes démesurées et envahissantes de gaz qui perturberaient les masses d'air naturelles prépondérantes jadis en des zones bien précises.
Le rayonnement ne serait plus celui des décades passées mais il en amplifierait toutes les nuisances, les agressions et les brûlures. On assiste à des records de températures sur la durée, les lieux, les pics et surtout assortis des indices de pollution les plus élevés aux périodes de grandes affluences et d'alternances estivales.
Même les jours de vents d'Ouest caracolent avec leurs pics de températures déroutants : + de 32° C au vent des Côtes tandis que sous le vent et par effet de Foehn, on frise les 40 ° C ! Du jamais vu avant ...
L'été est une saison sensible où le moindre paramètre qui change semble influer et dérouter l'équilibre précaire du temps et du ciel au-dessus de nos têtes. Le phénomène des brises thermiques s'essouffle ; dans les vallées l'air devient irrespirable au soleil, suffocant. Les nuits aux jours ressemblent et ne baissent plus les températures ! on trouve des 28 / 29° C au petit matin !...
MAIS OU ALLONS-NOUS ?
le temps se fige, marasme, immobilité, croupissement de l'air que seul les déplacements des camions bousculent, nuances de l'azur passées, délavées, les montagnes semblent blanchir sous le dard d'une lumière presque blanche, la peau nous colle à la peau, fausse humidité ou condensation résultant d'apports et de conflits douteux de masses d'air ?... Juin bouscule Août, néglige et toise juillet, Août revient en Octobre ; c'est la valse des Mois et la Grand Messe du progrès, la mondialisation d'un temps qui se fout du climat et qui veut régner. Au large, très haut en Latitude, des Icebergs de la taille d'un Tout Paris se barrent et dérivent. Cocktails on the Rocks des nouvelles générations de bâtisseurs de Civilisations avancées. On va battre des records à Londres, on massacre en Syrie, on s'étend au soleil en Europe pour conjurer le défi aux températures
Il est grand temps d'évoluer, de parfaire nos outils, de se prémunir contre les répliques implacables du Temps qui se font plus que sentir ; car il nous faudra bientôt vivre sous serres climatisées et regarder la mer à travers des hublots géants. Visions panoramiques de ce que fut l'âge d'or d'une planète dont on assassine chaque seconde les chances de survie, les sources de régénérations indispensables à la pérennité des climats variés des cinq continents.
A SUIVRE
Nous sommes fin Septembre, à 1300 m d'Altitude. Là où il y a des années nous regardions les massifs de Haute Corse, dans les Lointains, stagnent les fumées que les brisent collectent et élèvent dans les cieux depuis les villes ...!