SUBSTANCE - CIEL ! ...
Lénifiant Solo ! En regagnant le Tournant, au coeur de la substance : " existenciel " ! Au vaste ciel ici - _ bas qui nous montre la voie.
AU CHANT DU MONDE
Paul VALERY évoquait " la mer, la mer toujours recommencée " ! Le Cimetière Marin où tout finit et renaît au champ des vagues inextinguibles comme à la lumière du soleil...
Arthur RIMBAUD nous rend à l'ivresse du Poème de la Mer, aux bleuités qui se marient aux flots nacreux, absinthe ...
Ce n'est pas encore le ciel mais elle lui ressemble tant, y pourvoirait. Ses vagues aux nuages et aux dunes s'assemblent et complaisent en les abondant sans fin. De bleu vêtue, elle va et se perd en camaïeux virides, en violines diaprures à l'instar du firmament, du levant et du couchant. Obstinant, lancinant recommencement, un appel irrépressible !
Sublimes préludes à l'au-delà ! Je la vois et la ressens comme un clin d'oeil à l'infini, à l'éternité, à la foi mémorielle et prémonitoire. Ainsi de lire en l'ocelle marine comme voit dans le marc, de se dissoudre dans les écumes et le voile spumescents d'un vague instant de gros temps, au bord de la blanche durée ...
De son ineffable substance, je suis fais et procède. A ses inclinations, ses immombrables invites de vie, je réponds et me rends. Dense, éthérée, entre lointain figement et mouvance perpétuelle, ainsi voyage - t - elle sans frontière ni limite, par - delà les horizons gris et azurés ; espoir. Que je sois du voyage, de passage, fussent-ils pourtant et à toujours éphémères !
Je la sais labyrinthique, sans voie qui vaille certitude, horizon barré. Soumise à la rose des vents, éminnement bleue, safre, turquine, béryl et tourmaline avant que de virer aux champs absinthes et léthéens de la déconvenue, de la solitude et de l'absence où la beauté, un moment, bascule impitoyable et cruelle, à dessein : tragique.
Le silence est son chant et rien ne saurait en fausser la note primordiale, la profonde monodie. Languissante, dolente marée aux souvenirs, tantôt tonnante aux rivages pétrés, tantôt rugissante sous les hautes latitudes, les vastités bigarrées déclinent une ode à la pureté, un absolu sur Terre, une source de vérités, le pacte immémorial auquel se fier tout en absentant de raison le doute.
Ainsi d'en ressentir l'abîme, l'originelle substance. Métamorphoses, saines émulsions, signes des cieux, le temps d'une destinée, composent et réinventent le réel, la forme, le mouvement, l'osmose.
Sans destination, il me faut suivre le cap des vagues, relire un perpétuel palimpseste que l'âme ne laisse jamais plus de transcrire, de réfugier à l'encre de la poésie, du récit, de l'aventure.
De blanc et de bleu recomposée, depuis les voussures et les volutes des nuages en haubans qui la peignent dans le ponant, là où le soleil s'enroche et sombre, tandis qu'elle s'illune sous le halo des grains, des froides virga, je vis la mer comme je la sens qui me prend, m'accueille et me rend tout autre, de moi-même si différent et si éloigné, un peu plus près de la légende des mondes.
Car c'est bien à bord de la solitude que je pense et grave ces impressions qui sourdent de la substance matricielle. En serait-il autrement ? Je ne le pense pas. Ainsi de l'immersion passagère, de l'échappée messagère, de cet éphémère auquel l'azur consent ; que de révélations ! Il est encore temps de virer à l' existant - ciel
!
- MARIN -
La Mer
Eperduement Marin
1 ère Ecriture le 15 Décembre 2022