SEMONCES AUX DECIDEURS ! ...
Après moult semonces climatiques mondiales, rien ne change ! Les décideurs s'arc-boutent et signent : " envant toute, croissance option PIB exacerbé " ! Nous allons droit dans le mur des lamentations inutiles
PREMICES
Les brises s'essoufflent. La mer étale les huiles moteurs d'un été chanière et s'immobilise. Les nappes de produits cosmétiques continuent de figer, de lisser la bonace.
Des moteurs au vacarme stridulent dilacèrent le silence. La chaleur vient à bout des mondes déchus, écrasante, suffocante. Les cigales ne chantent plus, sidérées ! Et quand vient le soir, le petit matin, des nuées de moustiques et d'aoutas m'arrachent à la fraîcheur des souvenirs mélodieux, du vol des oiseaux, des moutons sans nombre.
L'inspiration me manque. Que de profondeur et de clarté abîmées. Je cherche les mots, comme orphelin de quelque chose de vrai qui palpite et suffoque.
Une saison vire, bascule en enfer ! Touffeurs inédites, ciels passés, pénombres diurnes montueuses, l'île dérive ailleurs, vers l'inconnu, se meurt à petits feux.
Frénésie consumériste, invasion, lentes gangrènes que le béton, le goudron, le métal et la tôle exacerbent. Le temps pressé bouscule l'harmonie des jours, le cours des heures, orchestre de toutes parts une mise à sac de ce qui fut et qui rayonna durant des siècles, des décennies.
Les clichés valent désormais zones mortes marines surchauffées. Les herbiers marins ne sont plus que manteaux nauséabonds d'algues mortes et de plastiques mêlés !
Une Île - poubelle se couvre de déchets jetés par les fenêtres des voitures innombrables. Les senteurs - immortelles de Corse ont cessé de flâner le long des dunes et des maquis littoraux. Un chant s'est tu. Les champs aux oiseaux qui voletaient d'arbres à baies en buissons perpétuellement fleuris, roussissent. Sources taries, filets d'eaux suries, miasmes rapportés, tant d'exutoires vomissent les déchets de l'ingratitude et du mépris, de la dominance et du lucre.
Il est vrai qu'en hautes sphères, l'on ne comprend pas le langage et la beauté des choses, d'une source claire : on palpe, on PIB, on taxe, on se partage grassement les tributs de l'opulence et des marchés sales. La curée n'aura qu'un temps, le temps de l'irresponsabilité, de la cupidité, de l'orgueil, du mépris face à Gaïa, des dominantes d'un pouvoir issu d'un autre monde, du vieux monde arc-bouté, érigé en penseur unique, de toutes parts débordé par la forfaiture et le chaos politiquement engendrés, quoiqu'il advienne, quoiqu'il en coûte. Alertes, urgences, sursis, moratoires intenables, un vaisseau part à la dérive, incontient, répand les déchets et les émissions qu'il engendre et valide au nom de l'argent sale
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