LYRE OU VAGUES ...
Ah, me diriez-vous, emmené au coeur de ces vagues béryl, émeraude, aventurine ! Tout un poème que l'hiver compose ; lumières basses et crues que tamise le grain froid des Aquilons. Les rayons du soleil traversent la lame, inondent le coeur des enfants de toujours emportés à bord du Mistral. Des vagues de cristal pétillent, montent des ciels en bruissant. Et ainsi fleurir, courir chaque rivage, en partance vers la beauté ; une beauté que les risées soulignent à l'infini, indéfiniment, inlassablement apprêtée, qui nous ravit à mille lieues de la raison.
Croire dès lors en l'étreinte d'une sirène qui nous loverait dans le panache de sa chevelure dorée. L'eau, alchimiste incomparable édifiant la légende de l'éphémère et de l'éternel, à toujours recommencée. L'eau esquisse sous nos yeux médusés la fluxion du temps, un espace - temps fluide, quelque brins d'éternité à cueillir, parfois !
La mer et ses tempêtes, l'ample respiration des mondes mouvants, fuyant partout et nulle part, insaisissables et pourtant si palpables et si prenants !
Que fais-tu donc, Marin ? Pourquoi tendre obstinément vers ces points " d'ultime rencontre ", vers " Oméga " ? Tu participes de ces relances incessantes comme s'il en eût été de l'invite irrépressible et envoûtante des néréides fulgurant l'écheveau des vagues, allant par les jeux d'Amphitrite qui t'eussent convié et fasciné au-delà du mythe !
Houles croisées, sources d' énergies magnifiques et secrètes qui lointainement veillez au balancement des océans ! Les astres commandent à la Terre de longues traînes avalancheuses. L' accord demeure, euphonique et parfumé, depuis les ciels qui l'abonde.
Une île ceinte et nimbée de sa blanche aura oeuvre à la pérennité des saisons. Elles y bouquettent champs et praires marines. Une multitude de joyaux et d'écrins se révèlent.
Solitude et clarté irradient ses tombants et ses précieux accores, tant de petits mondes qui nous font.
Au vaste silence, à l'ordonnateur des grandes marées. Saluons ces coups de temps qui nous emportent, impavides et si prodigues à la fois.
Que mes pensées volent toujours à la rencontre des Marins circumnavigateurs et de leur voilier cavalcadant sur les hautes lames de l'océan Indien.
Jouons, partageons ensemble cette partition irisée que l'Univers nous envoie ! Enivrons - nous de sillages, de vagues d'étrave, de fabuleux prismes.
De passage, limites de nous fugaces, acception tangible du temps qui fuse et déroule l'étendue de l'autre ciel. Deux ondes, deux vagues embrassent l'instant, le présent, la vie, la conscience d'être aux mondes sans accrocs !
Entre deux méssagères, la divine mouvance du funambule retient son souffle ; alliance - arc-en-ciel, vérité de la mer
!
1 ère Ecriture le 18.12.2012
2 ème Ecriture le 20 Janvier 2022, heureusement, quels tas d'inepties légèrement recadrées !
3 ème Ecriture le 04 Février 2022
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