LA MER BLEU DE CIEL ...
Comme une allégeance, un pacte, indéfectible et souverain : la mer bleu de ciel ... Rien ne saurait en briser les liens, grimer de tels desseins, rompre au cours de leurs dives promesses ! Comment trouver les mots justes, enfanter d'un penser aussi clair que cette eau de roche qui ceint les Îles et ravit le large en s'élevant. Une ode à la liberté que la pureté exalte, pour l'être qui s'en éprend et verse dans l'illusion perse.
Oser, risquer quelques images qui eussent dévoiler l'énigme des cieux. Je veux dire le ciel et la mer ; ces vastités qui revêtent l'ineffable superbe des dieux. La mer, ou peut-être, le Ciel sublimé, parfois lascive et fantasque. La mer qui terrifie ; scène où se jouent les actes, au coeur même de nos suppliques votives, de vaines propitiations.
Comme si elle eût tout absout, effacé, jusqu'au bout de ce qui fût égarements et folies, forfaits et destructions, conquêtes et ravages, espérant cacher ou vaincre l'engeance et la vilénie, les fatalités comme les nécessités d'un mal inextirpable qui lui seraient étranger !
Assis au bord de la mer, je la regarde convoler vers l'infini azur, s'y fondre, parcourue de blancs frissons et de voiles d'embruns... Ivresses des profondeurs et des vents en ces noces vernales, là-bas, entre la Mer de Ligurie et de Toscane.
Quels écrins, quels joyaux déclinent sans fin le périple d'une goutte d'eau, d'un grain de sable, ralliant la terre à l'encens du ciel, lorsque le feu des forges abyssales s'invite en figeant l'instant tonnant des rivages éternels.
Quels univers intelligents président et commandent à la Création ! Est-il raisonnable d'invoquer le hasard, la probabilité, les inconnues d'une insoluble équation ? L'esprit embrasserait-il les tenants d'une telle osmose si bien qu'il nous faille concevoir patiemment le temps de nos limites à les appréhender... Encore eût-il importé de ne pas attenter à l'harmonie tutélaire.
Entre vertige et innocence, la raison en chemin m'abandonne, abdique ; je m'en remets à l'émoi, à l'âme du monde qui résonne depuis l'alliance des cieux. Une âme dont je suis, partie infinitésimale, toujours l'enfant...
Voici le souffle azur et la palpitation de l'océan. Je vais par le chemin des étoiles et les lunaisons comprendre comme on embrasse déjà les horizons de la vie. Je ne fais ici que passer, avant que de renaître ailleurs. Puissent mots et pensées enfin mûrir et quitter leur gangue. Ainsi de l'esprit des fleurs entés au printemps qui nous retient de les cueillir. Ainsi de la Rose des Vents qui n'aurait alors plus jamais d'épines
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MARIN - Océanique -