14 novembre 2017
HÖLDERLIN ÉVOQUE LE NORD-EST !...
Il serait aujourd'hui comblé en regardant le ciel et la mer délirer du commun accord de la Tramuntana d'hiver, ce vent de secteur Nord-Est froid et parfois, si violent.
Entre Mamatus et Virga, la lumière, les rais du soleil se fraient un chemin vers la poésie des Mondes, entre deux îles soeurs... Et Novalis le rejoindrait, lui aussi halluciné par tant de beauté et d'amour, assis face à l'éternité de la " mer en allée ", eau-delà des Ciels ...!
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MARIN
RESSOUVENIR
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Le nord-est souffle,
Mon préféré entre les vents,
Car il promet ardente inspiration
Et bonne traversée aux marins.
Va donc maintenant et salue
La belle Garonne,
Et les jardins de Bordeaux
Là-bas, où sur la rive escarpée
S'éloigne le sentier, où dans le fleuve
Profond tombe le ruisseau, mais au-dessus
Veille aux lointains un noble couple
De chênes et de peupliers argentés ;
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Il m'en souvient bien encore et comme
La forêt d'ormes incline
Ses larges cimes sur le moulin,
Dans la cour par contre pousse un figuier.
Aux jours de fête vont
Les femmes brunes là-même,
Sur le sol de soie,
Au temps de mars,
Quand sont égaux nuit et jour,
Et, sur de lents sentiers,
Alourdies de rêves dorés,
Passent de berçantes brises.
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Et que l'on tende
Pleine de sombre lumière,
À moi, la coupe odorante
Qui me donne le repos ; car doux
Serait sous les ombres le somme.
Il n'est pas bon
De n'être animé d'aucune périssable
Pensée. Mais bon
Est le dialogue et de dire
L'opinion du cœur, d'entendre dire beaucoup
Des jours de l'amour
Et des travaux qui s'accomplissent.
-
Mais où sont les amis ? Bellarmin
Et son compagnon ? Plus d'un
Craint d'aller à la source ;
Et la richesse commence bien
À la mer. Eux,
Comme des peintres, rassemblent
La beauté de la terre et ne dédaignent
Ni la guerre ailée, ni
D'habiter seuls, des années durant, sous
Le mât défleuri, là où ne brillent à travers la nuit
Les jours de fête de la ville,
Avec les mélodies et la danse natales.
-
Mais désormais vers les Indes
Les hommes s'en sont allés,
Par-delà la pointe venteuse,
Par-delà les vignobles, là où
Descend la Dordogne,
Et où, uni à la somptueuse
Garonne, large comme mer
s'étend le fleuve. Mais elle ôte
Et rend la mémoire, la mer,
Et l'amour aussi fixe attentivement des yeux,
Mais ce qui demeure, les poètes le fondent.
!
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FRIEDRICH HÖLDERLIN
(traduit de l’allemand par Serge Meitinger)
(Traduction française du poème Andenken- Holderlin a séjourné à Bordeaux)
Posté par marin56 à 14:34 - Commentaires […] - Permalien [#]
Tags:
VENT, POEME, TRAMONTANE, EVOCATION, POESIE ETRANGERE, FRIEDRICH HÖLDERLIN POESIE, NORD-EST, POINT CARDINAL, RESSOUVENIR
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