SOUS LE VENT ! ...
En cette heure matinale, profondément claire et lumineuse, la côte dentelée destine le choeur du ciel dense.
Ainsi du noble massif délinéant l'horizon turquin de la " Montagne dans la Mer ". De hauts pins lointainement se détachent. Ils auront essaimé vers le fond du golfe aux " vingt bois ", comme par enchantement.
Mais l'incendie survint et dévasta leur splendide forêt, tarit ruisseaux et combes boisées.
En l'absence de béton, une île et sa proue, tel un grand vaisseau, semble voguer, poussée par le vent portant qui hâle le Levant.
Parfums de Cyclades, sels égéens. Balcons Sounion d'une enfance vagabonde. Merveilleuse Madeleine que le ressouvenir d'une treille, d'une table de bois cloutés et garnie de larges assiettes creuses. Une gargoulette en terre cuite trônait et fleurait l'huile d'olive des antiques côteaux !
Féerique décor dont on ne se lasse jamais ! Comment imaginer pareils camaïeux, livrés qu'ils sont aux vagues déferlantes que l'hiver et ses tempêtes convoient ?
Rarement golfes et baies abritent et déclinent autant d'atours et de préciosités. Raretés, charmes de l'imprévu et de la découverte vont au gré du temps et des saisons, rivalisent avec les grands espaces.
Les bras de la terre ossue se tendent si loin vers le large que l'immensité s'invite au récit, à l'aventure, au rêve d'évasion.
Que le vent me soit à toujours dernier - appel ! Ne plus y répondre, signifierait alors la fin de la traversée
?
- MARIN -
Prose Marine
Pour l'Amour d'une Terre
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