APERCEPTION !...
https://fr.wikipedia.org/wiki/2001,_l%27Odyss%C3%A9e_de_l%27espace
Photo / 2001 L' Odyssée de l'Espace _ Stanley KUBRICK
" Le hasard est la cause par accident d’un événement imitant la nature ou le choix "
ARISTOTE
Quand vient le soir, j'ouvre un livre de philosophie. S'interroger, deviser sur le sens du jour qui tombe et de la nuit à venir, du lendemain aléatoire et incertain. Se rapprocher un peu des mondes parallèles qui nous côtoient et nous interpellent tant, durement, depuis les origines. Tenter de comprendre, de réfléchir, de s'ouvrir aux champs des possibles. Aborder les acceptions et le triptyque complexe évolution - modernité - entendement, ces ambiants qui nous déterminent et nous canalisent en masses interagissantes, sempiternelles et divines monades, quoiqu'il advienne, quoiqu'il en coûte ...
Avant l'endormissement, je change de versant, m'en allant à la poésie, à la littérature, au roman, à cet univers merveilleux où les mots valsent et dansent, intemporels, à l'unisson d'un plain-chant existence unique, unitif. La vie transcendée et la mort, inéluctable issue, brasillent au terme de la route, nous y attendent et engagent, sans que l'une ou l'autre pourtant ne l'emporte, eût égard aux mystères de l'au-delà, à la grande énigme. Elles se donnent l'accolade en tendant vers l'harmonie cyclique et perpétuelle.
On y vague entre hasard et nécessité, rêve et substitut de réalité, deux rives que l'aperception de Nature convoque, unitivement, parvenu au bout du grand voyage. Au-delà du temps, songer un autre monde ; saine-essence, en toute sagesse et humilité. Vivre et mourir, dignement, guises d'espoir !
Puis vient l'insomnie au coeur sombre de la nuit couverte, tant lumineuse. Le moment de l'écriture dont il est illusoire de contenir le flot irrépressible des maux ; en extirper à tout prix le fiel et le venin, le poison sciemment, doctement distillé ... Tendre vers l'infini, l'inhabituel, l'incertain, l'inconnu !
Transcription salutaire qui de l'âme vers les doigts de la main, flue, - comme le torrent impétueux roule ses rochers vers la mer et fertilise la vallée de limon, de nouvelles semences -, m'évade, sans jamais me perdre...
Plus près de la vérité, en chemin, sur la voie du Ciel et de la mer constellés, cailloutés de brisants, écrire comme on se délivre de ces liens et de ces entraves qui arrachent tant de larmes à l'Un-Conscient, à l'être aux Mondes qui saignent et périclitent sous couvert des humanités vaniteuses, aux nom de la civilisation vertueuse.
Lire, écrire, penser au plus près du tourment et du rêve, de l'affect et de l'émoi, là-même où l'on souhaiterait que les manifestations de la pitié et de l'empathie, de la commisération et de la miséricorde n'eussent jamais été possibles ou existé. Ainsi d'un monde apaisé, rendu à la quiètude de la quête, partagé avec équité comme aux libertés d'un Amour incommensurable
Il est temps d'évoquer le réveil ; renaissance ! Surgir de l'oubliance passagère qui m'eût au gré de l'obscurité absenté, distancé du tout, de la raison raisonnante et du jugement de valeur, éloigné de la rumeur in-humaine ! de quoi, demain et la lumière seront - ils faits, qui infléchissent le cours de la journée que l'on vit au présent, en l'instant qui se superpose et se lie à la durée, et que la relation au réel commande et guide, emportée si loin de soi, vers d'autres demeures ?
J'aurai longtemps oscillé entre deux mondes. En l'un, faux et enténébré ; je my suicidais, pas à pas, subissant l'arbitraire et le diktat, de plein fouet !
En l'autre, je voguais et naviguais afin de me rejoindre, entité viable et plausible, faisant l'expérience de la compossibilité des choses. Je ne pus jamais franchir le gué qui les séparait sans verser dans le chasme bipolaire d'un mal de terre insupportable.
Comme si leurs horizons se fussent à toujours refusés, dans la dysharmonie et le balbutiement cruels et iniques de la pensée unique et inachevée, livrée aux désordres des chiffres, à la preuve des moyennes insultant la vérité pacifique de la chose unique qui relie au Tout.
L'histoire et ses travers en marche gardaient le goût âcre du sang, des ordures, de la forfaiture, de la dominance parvenue au faîte de la force et du regard exclusif de la cruauté de masse, de la négation de la Vie
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- MARIN -
Marin à Terre
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