REECRIRE L'IMAGE ! ...
" Jamais je ne serai rien. Je ne puis vouloir être rien. Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde. "
Fernando PESSOA
Les images et leurs applats glacés ne suffisent guère à dire et décrire le réel, fussent - elles fruits de la récolte virtuelle, moisson d'un vécu engagé où le mouvement, le risque, l'inhabituel l'emportent allègrement sur le quotidien et le commun de la sédentarité, des habitudes ...
Que je leur adjoigne l'écrit, le pensée réflexif, intuitif, le retour mémoriel à chaud des faits et des choses, des métamorphoses contés en tendant vers l'essentiel, quelques pans d'une vérité irréfragable et si précieuse dès lors qu'elle sourd comme la source, de l'étantité et du tout action, enfin, de la Nature en beautés, solennelle, merveilleusement souveraine.
Il en est et en sera ainsi, en mer, à terre, en montagne, emporté par le vent, les vagues, la pente, ces déséquilibres insensés livrant prématurément l'âme aux étoiles sans nombre, aux accords symphoniques, aux monades sibyllines et originaires de l'énergie palingénésique dont le temps, hors mesure et hors cadre, réitèrent sans fin maints appels et tant de possibles. Il y va de nos rapports aux mondes.
Une échappée, une virée, quelques bordées en mer de l'intranquilité où chaque fragment de seconde sème son lot de présence, d'absence, de crainte, d'angoisse, de manque et d'affliction. Que j'en appelle à toujours au choeur de la déréliction que les grands espaces convoquent, inexorablement, malgré soi ! N'en déplaise aux taiseux de fortune
!
Que le flux de la mémoire, au jardin et au verger des souvenirs, jamais ne tarisse ou ne rompt au présent, à demain, après ou ailleurs ; qu'il me soit donc de chemin, ouvrant d'autres voies d'ombres puis de lumières allant à la semblance de l'épilogue, du bilan.
La poésie, la prose, le récit ultramarin, ultralucide vaut à chaque fois nouveau viatique, volée de dénégation balayant d'un geste vague les forces artificielles et maléfiques de l'entropie dominante
Agir et penser l'évidence, chaque révélation, à l'orée de l'imaginaire et de la joie transcendés, sublimés. Vient alors le récit où l'on renaît autant de la fuite, parti à la recherche de l'infime, que de l'être au temps, amplement et diversement abondé.
Convaincus d'avoir certainement été du mouvement vital, du branle céleste, en toute chose, élément, fragment indissociable du tout, " Eau-Delà " de l'image parfaite, numérique et par trop statique
!
- MARIN -
Fragments
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