3 POINT 2 !...

22 janvier 2024

TRILOGIE

Une aile - Sibylline triangulation - Osmose

Tempête " Larissa " - Grand Sud Corse

Un chiffre décimal pour un petit bout de toile aux laizes colorées et parfaitement agencées. Une aile dont le dessin confère élégance et précision dans les vents forts à violents ( Au-delà de 55 noeuds ). Tout _ d'elle en fait une aile _ de gros temps que l'on choisit avec ravissement et impatience. Rares auront été les tempêtes qui ne la virent guère tenir la lame et le flot, autour de l'Île de Corse !

Et si je révélais son âge ! douze années d'une utilisation sans compromis, sans que rien ne vînt altérer jusqu'à ce jour ses performances et la résistance des tissus qui la composent. Nos liaisons, nos échappées se comptent par dizaines et me comblent encore aujourd'hui.

Il lui faut un mât adapté, plus court et plus tolérant aux violentes rafales. Ses plages de vent se hissent très haut sur l'échelle de Beaufort. Ainsi de ces valeurs extrêmes qui interpellent, que l'anémomètre digital figent un instant à terre, allant au-delà de 60 - 65 noeuds ( Ci-dessous )

Lors de telles pointes de vitesse, la planche courbe décolle, malgré moi et les dispositions prises ( Embase avancée ) qui les contiennent et les étalent, sans chuter ; lofer sensiblement lui suffit !

Cette petite voile arbore un profil étudié qui lui autorise des prises au vent stables, un écoulement laminaire remarquable. Le moindre changement de l'angle voile - vent se traduit par une succession d'effets qui interfèrent sur tous les paramètres d'une navigation extrême, qui requiert exigence et maîtrise du vent violent. Les départs de l'eau nécessitent un positionnement rigoureux et plus encore, placé : le mât couché et orienté franchement au vent s'accompagne d'un décalage de la main arrière ( Sup à 50 Noeuds )

Dans les airs, je la sens qui fait corps avec nous, sans jamais démériter, surprendre. Je l'aurai éprouvée tant de fois, à partir de la force 8 Beaufort ( Vent moyen ), ce qui laisse entrevoir l'intensité des bourrasques associées à de tels coups de vent.

Et lorsque la tempête s'établit, en mer, tandis que la mer blanchit et fume et tourbillonne, je ne saurai estimer à bord, lancé sur les flots, l'intensité maximale qu'elle atteint

L'appréhension qui me gagne souvent relève davantage de mes dispositions que de ses capacités à assumer les conditions inhabituelles et sans limites !

3.2 possède un volant de précieux réglages lui permettant de se surpasser, de déverser le suplus de puissance des vents tempêtueux. L'oeillet inférieur, à l'écoute, nécessite tension et flêche spécifiques que le haut d'un mât plus long et plus souple conforte. Il en résulte une aile à la fois tolérante et encore mieux adaptée aux régimes de violentes rafales. Une tenue exemplaire ; le haut de cette aile vrille légèrement en libérant tout excès de pressions véliques décalées. Le creux ainsi bloqué vers le guindant oriente à loisir le centre de poussée vers l'avant, dans le sens de la glisse, indispensable lors des virages - relances - trajectoires appuyées et lors des sauts.

Je lui dois d'avoir emprunté et vécu des mers grosses, de violentes tempêtes, de nombreux solos osés, assuré des pentes aux abrupts radicaux. Elle reposera bientôt telle une relique des temps passés ; il y a plus de 25 années, je découvrai les petites ailes, entre jeunesse et audace, témérité, une certaine assurance. Elle équipait mes planches de vents forts. Nous virevoltons depuis plus de trente années ensemble sachant qu'au fil du temps, mes esquifs ainsi ailés auront sublimé les navigations dans le très gros temps, les vents violents. Une toute autre dimension de la voile libre

- MARIN -

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