QUELS ETES DEMAIN ?
Difficile en ce moment de confronter nos chers dictons marins, ces adages populaires qui faisaient la pluie et le beau temps comme les rimes des jours aux stances saisonnières et actuelles des cieux!
Et oui, nous y voilà... Et je les vois sur les routes écraser en jubilant leur champignons, utiliser leur voiture pour une centaine de mètres à parcourir, prendre l'avion à tout va, à consommer comme des déjantés tout ce qui pourrait polluer, à refroidir leurs habitacles de caisses à savon dès que les 30° C frappent à la fenêtre, à se chauffer au nucléaire sans compter à partir de 20° C.
Les usines dégueulent dans les fleuves, les fleuves stagnent dans les villes, l'industrie tousse et infecte l'air, les dépressions dépriment et l'anticyclone conquérant va péter les plombs sous la pression de l'ozone. Les gaz à effet de serres s'entassent sous la tropopause, le progrès persiste et signe, allons-y et misons sur l'or noir dont le prix fluctue et fait le bonheur des spéculateurs de tous poils...
Les vacances drainent des dizaines de millions de voyageurs sur les routes qui pensent - légitimement congés, repos - pendant que les appareils d'état décident et imposent productivité, profit, maintien indécent des gros privilèges de civilisation, déficits lamentables ! Et non content de traiter l'opinion comme des troupeaux de moutons, l'État, surenchérit à chaque rentrée avec son lot de hausses, de coups de masses, de taxes pour les pollueurs, de rattrapages. Il ne digère pas l'arrêt des temps libres et le relâchement de la main d'œuvre, masque ses échecs...
On confie aux statistiques et aux graphiques le droit de statuer sur la vérité, le politique en a déjà programmé les réponses, celles qui lui conviennent et le portent toujours plus loin vers le profit et la fuite en avant très éphémère, sur les prélèvements qui ne débouchent sur rien si ce n'est cette quête effrénée des strapontins du pouvoirs !
Chaque été devient plus lourd, pénible, irrespirable, les cieux ne sont plus les nôtres, la nature suffoque, l'activité et les migrations décuplent, une toute petite partie de la planète s'octroie le droit de polluer pour le reste du monde.
Les taxes augmentent, fleurissent à tout va, l'État s'en fout plein les poches, les bagnoles gazent de plus en plus - argument commercial oblige - et côté politique de l'environnement, énergies renouvelables et durables, préservation des sites, on ne voit rien venir à l'horizon 2050. On sait que le réchauffement flirtera avec les 6 ° C de hausse et avec son lot de désordres mondiaux à tous les niveaux!
Privilèges des hauts salaires ou débrouillardises pour un mieux vivre, l'État s'en sort bien, il compte une fois de plus sur les ressources extérieures et associatives pour s'approprier de pseudo avancées et tenter d'exister, de faire du bruit; on le voit nettement, sans les grandes dynamiques contestataires, il ne pèserait pas lourd, pointé sérieusement du doigt par l'opinion qui ne tardera pas à réagir avec véhémence.
Parent pauvre de toutes les politiques, l'écologie est tombée dans les bas-fonds du cliché, de la mode, du lieu commun. Elle ne revêt de réalités qu'à l'échelon local, pour celles et ceux qui souhaitent vivre autrement et jouir d'une réelle qualité de vie.
Mais de politique d'ensemble projetée à long terme, de crédits investis pour parier sur l'avenir et penser aux enfants, à la Nature, que voit-on poindre si ce n'est à terme un appauvrissement des sources d'énergies traditionnelles et l'asphyxie de l'atmosphère?
La loi des privilèges ne garantira pas la protection de la nature, la nouvelle grille a intronisé la productivité, quoiqu'il en coûte, c'est un phénomène de marée. La qualité de vie est une donnée dépassée, qui se souviendra des saisons d'antan si ce ne sont les vieux dont on tait la parole dans les dernières enclaves d'une société atteintes de frénésies, de boulimies d'instants achetés ou à vendre !
La vie moderne s'assortit de saletés, de miasmes, du tumulte de la masse incontrôlable, dressée en définitive pour payer et placer les pseudos contrôles étatiques qui vont à la dérive des systèmes épuiser notre patrimoine commun dans la plus complète indifférence. Le système joue à fond sur l'esprit grégaire de l'humain, porte le plus loin possible les leurres et les faire-valoir susceptibles de l'aveugler sur l'essentiel.
La démesure, corollaire indéfectible de la consommation et de la loi de marchés, nous entraîne dans l'impasse, il n'y aurait de place que dans un concert compétitif lucratif où l'État d'âme, le sensible, la spontanéité sont irrémédiablement bannis!
Alors, que vaut maintenant un dicton marin, un proverbe, l'adage populaire hérité des terroirs et de la sagesse?
La météorologie moderne est infaillible, il aura fallu que l'homme conçoive des ordinateurs capables de traiter des milliards d'opérations à la minute pour prévoir et mieux massacrer le temps ...
Je ne cesse de le répéter,
Tant qu'en haut lieu, on aura pas compris que l'atmosphère de la planète n'est pas une cocote minute, capable de rejeter dans l'espace ses trop pleins de gaz sous pression, nous sommes promis à une fin proche et cataclysmique!
Je préfère l'univers des Dictons, c'est un choix et je l'assume.
Et avec Joe Klippfel, sachons garder le sens de la mesure,
" Sachez prévoir le temps par les dictons marins mais emportez tout de même un poste radio. "
Un nouveau dicton imprévu servira de conclusion, en souhaitant bon vent à tous ceux pour qui la mer est un refuge contre le mal du siècle: l'ennui. Cet ennui qui se fiche bien des nuages, du vent et de l'écume
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Marin, pour Corsica...Go56
2 ème Ecriture le 12.08.2011