LE CHŒUR DE LA NUIT !...
Band Of Horses ( Excellente version )
Et les vagues se chevauchent, coursiers hippogriphes à lancés à travers l'infiniment bleu. Dans leurs folles courses, ils auréolent de nuit le règne de l'ombre et des étoiles sans nombre ...
Le jour à la nuit cède ; une nuit qui voyage et qui est encore si loin ! La mer ondule à l'infini en délinéant vaguement de fuyants contours d'Île. Aucun champ et tombant ne seraient à l'abri des vents ! Tant de
vallons et de collines ondés surgissent, brisent et roulent, toujours plus hauts et plus profonds dans le clair-obscur de la tempête et de la mer d'argent.
Dédales fantomatiques où les vagues assonances du vent et des bourrasques se répercutent vers les anses rocheuses de la côte découpée. Les éléments se sont ligués et m'emportent si
loin. Vertiges du gros temps et des violents grains...
Attirant, envoûtant, l'antre des éléments en impose. L'instant m'est un sursis. Harmonique
d'une vaste symphonie qui nous reviendrait de l'immémoriale souvenance !
Et de contempler à bord d'un esquif dérisoire les solennelles frontières, l'immarcessible noce de la terre et des flots
recomposant toutes les fois et depuis le firmament une nuit différente aux milles autres ciels d'une vie. Septentrion, empyrée enveloppent le jour de leur manteau de nimbes !
Froidures et solitudes chamarrées d'écume composent, assombrissent l'azur où se perdent le chant du sillage, la longue monodie de la mer en cheveux. Quelques quelques étoiles
brillent aux champs ondoyés d'encens. Pas un oiseau, aucune aile qui eût palpité comme l'espoir à l'orée de l'hypothétique retour ... Que d'errances,
alentour, le désert sans nom, la mer, pareille à elle-même, maîtresse des ères et des époques, grande prêtresse des âmes à la dérive, le néant où noyer les maux d'un chasme
sans fond ni limite
***
D'entre les vents violents et l'air suffoquant des ergs, la bise des pôles, l'avancée des déserts ou la fonte des banquises
et des glaciers, le feu et l'eau décideront un jour de la survie sur terre, comme s'ils se fussent rappelés aux dieux antiques commandant à tous les
éléments. Immensurable vérité, mouvance sidérale que les astres modulent, royaumes de l'ombre que le coeur de la terre rend parfois aux vastités
, rien ne saurait arrêter la course folle des dérives océanes, leurs migrations terrestres. L'eau et le feu, chaque jour, s'incendiant,
s'irradiant l'un et l'autre en diffusant tour à tour frimas et chaleurs ; un pacte, un serment pour l'éternité. Je voyais un jour le soleil
chuter dans la mer, rougeoyant pareil à la forge, plonger et s'abîmer comme un vaisseau céleste, lentement, qui s'enrochait, cerné de nuages par les vents gris
et épais de la longue nuit du solstice.
Il est de ces révélations hélas ! tues, perdues de nos jours qui vont au diapason du nouveau monde surfaits et des artifices. L'éphémère aurait pour un
temps vaincu, forcer nos rapports à Gaïa dès lors dévoyée ?
L'impudent, l'acteur et le système, le dominant jouent, à leurs fins de durer, avec les siècles, les souveraines et solennelles tutelles d'antan ! A ces jeux de Titans, ils
ne sortiront pas vainqueurs...
- MARIN -
Tempêtes et Grosses Vagues
2 ème Ecriture le 06.08.2014
3 ème Ecriture le 08 Décembre 2022