FACE A LA MER !...
DE LA PROSE MARINE A LA DECOUVRANCE
Prends le temps de regarder la mer... Assieds-toi, pose-toi là, où le vent ne passe plus et te laisse à l'envi scruter la mer lointaine du coup de temps !
Ce que je te dis en prose sera, qui sait, plus probant, tentant ; du moins, je l'espère, pour tant de rivages que cette invite révèle et qui attendent la migration des saisons dont tu renais.
La mer, tantôt blanche écharpe, sitôt mélodieuse étreinte, si secrète en son rêve-immensité et ses beautés souveraines, à jamais imprévisible, incertaine, oui, la mer t'attend.
Contemple-la, découvre l'ordre immuable et si divers à la fois de ses flots tumultueux. En perçois-tu la scansion, le pouls, quelques palpitations aux tiennes qui se lient et qui battent l'amble, à la source du frisson, d'un étrange désir, des confins de l'irrépressible volonté d'être aux mondes ?
Gagne vers les hauteurs quelques vires qui te livreront les secrets d'une île et de ses pariries marines azurées.
Comment peux-tu encore tourner en rond, indéfiniment, te suffire à demeure d'une seule et même rive, comme de l'ombre qui défile dans la grotte et qui fige l'étant à l'aune de l'in-connaissance.
Les vagues aux vagues ressemblent, certes, mais de loin en loin. Et c'est pour cela qu'il te faut t'échapper vers les collines et les versants de la longue houle, au vent qui partout culminent, et que le Ponant, la Tramontane d'hiver, exaltent sans frein, jusqu'aux champs des étoiles !
Il t'en coûtera l'appréhension légitime, quelque froidure viscérale, l'incertitude et la crainte de l'inconnu, au commencement de la liberté et de l'amour qui définissent et qui commuent le geste à l'orée du verbe danser, dessiner, écrire, sublimer, oublier, guérir, aimer ...
Laisse donc aux faisceaux de la récompence et de la vérité toute latitude pour te guider entre la chute et l'ascension. Tu y seras mystérieusement soigné, régénéré, enfin exsangue de pesantes certitudes !
Par les tombants de la terre ossue, éminnement pétrée, écoute le cri des rochers dont la bouche figée hèle et boit sans fin le chant des vagues qui les creuse et les façonne inlassablement ! Sentinelles, repères ?...
De là, va et découvre ce que les profondeurs offrent aux rivages, je veux dire un fascinant ballet de sirènes et de nymphes à travers lequel tu te fondras comme au premier jour d'une rencontre, d'un sourire, d'une étreinte ! Légendes ...
Je reviendrai. Ainsi des horizons d'une promesse ... Et si d'aventure elle me prenait et me gardait, saches que j'anime déjà quelque vague intaille, le camée au cristal de roche à toujours recommencé
!
MARIN - Prose Marine -
Découvrance