DE RIMBAUD A BRASSENS ! ...
Qui ont su traverser les océans du vide
À la mémoire de nos frères
Dont les sanglots si longs faisaient couler l'acide
Always lost in the sea ..."
D'un bout à l'autre de la déraison ! Que je demeure sur le fil d'un couperet liquide impitoyable, en Solo, loin de tout, si près de l'essentielle délivrance... Et de naître et n'être point sujet à finir ses jours et ses nuits reclus dans un hospice, un cloaque pour manants, dont je suis l'infime expression, sans aucun doute.
Mais bel et bien en Mer, un jour, hauturier en dépit de moi, humble marin, lorsque l'obstination de tracer la route sans retour, dans la souvenance de la mer, vers la Tunisie, le Maroc, Stromboli, achèvera, pour solde de tout conte, ce voyage à travers les océans parallèles de l'intranquilité, le désert des paranoïas fraternelles et filiales !
D'entre les liens ténus ou brisés, si lointains : point de " confitéor ", " nul orietur " ! Comprenne qui peut ou qui veut ... Par devers moi, aucun atermoiements à distance, qui s'en retournent des couloirs troubles de la durée, dont l'écho médisant résonne et se ligue sur le champ de la nouvelle banale, sitôt propagée ...!
Que ne serais-je encore de ce monde ! N'appartenant guère au passé, à l'avenir, mais aux présents insaisissables que seules les lames découpent et délinéent sur l'horizon clair des ciels denses. Transes de nous, dérades résolument cathartiques, tel est ce soupçon de viatique ; une guise de guide éminement létal.
Que je laisse sur la glèbe d'infimes empreintes, quelques traces creusées sur la grève, de profonds sillages en mer qui ne se voient point. Loin de revendiquer le titre de héros, comme le disait celui qu'on a descendu, dans son hélicoptère, au-dessus du Sahara, pour avoir dérangé, énoncé, défendu tant de vérités criantes !
Idem pour le père des Restaurants du Coeur étrangement fauché, qui dans ce monde des - affecté(s), traversé(s) par des vendus et des " je me situe tant que je peux ", aura rendu la dignité aux pauvres, aux sans-abri, à la précarité, aux infortunés, n'en déplaisent aux argentiers et aux banquiers en vogue, en marche !
Là, aucun artifice, l' âge s'efface, le coeur battant au rythme de la houle et des messagères du grand large !...
Que je vacille à l'orée du partir, chaque fois que l'azur prend l'être duel et fait de ce duo ce qu'il décide. Un jour point, sans port ni sablon. L'anse amène déposant nos ébats sur le rivage des renaissances s'en est allée, poussières d'étoiles ! Alors de regarder au-delà, mon Eau-Delà de rêves.
Vivrais-tu cette Île comme l'arbre donne ses fruits, généreusement ? Dirais-tu, de ses écrins de hautes lices, combien elle souffre, arbitrairement et violemment travestie, au gré des cours de la monnaie et des devises tonnantes, là où se jouent les actes du vaste théâtre des vanités et des cupidités trans-frontalières !
Il est de fabuleux parchemins où écrire des légendes. Moires pétillantes dont le souffle de verre ceint les brisants, les lames, l'amer comme il emplit les dédales spleenétiques des hivers marins que les vagues abondent... Que je sois leur vagabond vaguant à l'âme des possibles oniriques.
On y retrouve les clartés, les larmes, les révélations de la poésie. Le chant d'un adieu, le concerto pour violon des quatre saisons, le délire sculptural des Travailleurs de la Mer, la voie du voyage pacifique autour des mondes, les grandes interrogations que l'aube portera au zénith de " Frère Soleil "et qu'un nadir rendra au crépuscule des dieux, au beau Matin des Magiciens. Autant d'empreintes valant éternité.
Ainsi de la vérité du petit Albatros, du petit Prince et du Renard apprivoisé qui continuent d'écrire, petits être de coeur, imaginants, relatant sans fin, hors cadre et hors synthèse bureaucratique
!
- MARIN -