DE RETOUR AU GABON !...
MAYUMBA
A partir de cette VIDÉO, vous aurez accès à toutes les autres clips Gabon Trips Surf du groupe. Nous les remecions d'avoir ainsi réalisé ces courts métrages qui nous replongent au plus intime de nos souvenirs demeurés intacts... C'est à partager, à diffuser, le Site qui héberge les Vidéos.
Auriez-vous une photo de Vous pour agrémenter cet Article
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https://www.lostintheswell.com/series/
C'est avec un très grand intérêt que nous postons cet article, ces clips vidéo qui nous content en images un Trip Surf Gabonais de toute beauté. On eût souhaité que P.C AKENDENGUE sonorisât, par moments, les splendides vues du grand pays de la Forêt et de l'océan.
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POURQUOI CET INTÉRESSEMENT CONSTANT
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Tout simplement parce que je fus citoyen gabonais de 1970 à 1974, d'un bout à l'autre de ces années. De la classe de troisième à la Terminale, je vécus ce pays non comme l'appréhendaient nombre de jeunes expatriés mais bien à l'aune des us et coutumes de ce pays, au plus près des gabonais.
Je me réalisais à leurs côtés, à travers tout ce qu'ils revêtaient de proximité pacifique avec la nature, les grands espaces, la diversité, la population et notamment, les pêcheurs.
Jeunes, avec mon Ami Jean-Pierre, nous ne laissions jamais de nous extasier face aux beautés vénérables de la forêt, de la mangrove, des lagunes, de ces rivages parsemés de billes d'okoumé que les grands fleuves Kango et Ogooué charriaient, jusqu'à l'Océan, parmi tant d'autres cours d'eau littoraux.
Nous n'eûmes pas le temps de rallier la nouvelle vague des sports extrêmes qui déferlaient déjà au Pays Basque. Le Surf pourtant naissait et s'exportait vers les côtes sauvages, au-delà de l'Estuaire du Kango, vers la Pointe Pongara et surtout le Phare de Gombé, au-delà encore, en atteignant la prestigieuse destination de MAYUMBA, depuis longtemps prisée, parcourue et sillonnée par des surfers en mal d'authenticité et de vérité. Les surfers y laissaient leurs boards d'une semaine à l'autre ! ...
Nous naviguions à bord d'une pirogue, assez grande et large ( 4.50 m x 0.90 m, environ ) pour y recevoir sur son tableau arrière aménagé un moteur hors-bord Evinrude, un vieux modèle entièrement refait par Jean-Pierre. Il tournait rond. Nous prenions toujours le soin d'emporter une clavette ; celle-ci parfois cédait et immobilisait l'arbre d'hélice. Nous en fîmes un jour les frais, à la rame, à la pagaie, usant heureusement de la marée pour regagner la côte. La simple pagaie restait aussi notre moyen de propulsion, très physique. Nous étions très dépendants des horaires de marées. N'ayant pas le sou, la pêche y pourvoyait, humblement.
Et lorsque " Pongara ", la pirogue, déjaugeait, à pleine puissance, dans ses lignes, parfaitement à plat, nous exultions ! Un brise - lames avait été ajusté afin d'éviter d'embarquer de l'eau, dans la mer croisée de l'Estuaire, à chaque temps fort d'un pesant tangage.
La pêche à la daurade au-dessus des hauts plateaux continentaux nous intéressait. Et c'est ainsi que commençaient et se renouvelaient les préparatifs, avant chaque fin de semaine, destinés à passer et à organiser deux jours loin de tout, au-delà de la pointe Pongara, au large du phare de Gombé, parfois en mer pour une nuit angoissante.
Nous y percevions le barrissement lointain des éléphants, le fracas de la longue houle de secteur Sud-Ouest qui lors des forts coefficients balayait le rivage désert. A ce sujet, notons que les eaux ne montaient pas si haut, ( 1972 à 1974 ). Les milliers de troncs, de billes de bois, de grumes jonchaient des plages de sables interminables, coiffées d'un dais végétal sublime. On y apercevait jamais ou très rarement ces amas de bois et de racines arrachés à la terre rouge, témoins de la montée actuelle des eaux de l'océan. Les vagues et les courants de marées, par forts coefficients, n'affouillaient guère les limites de ces deux univers qui se coudoyaient dans une parfaite harmonie de temps et d'espace...
A l'époque, la pointe Pongara abritait un petit hameau de pêcheurs. Ils le quittaient le soir pour rentrer de la pêche, au petit matin. Il leur fallait longer la dune et ses bancs accores. Une longue houle les portait, les accompagnait alors qu'ils pagayaient ensemble afin d'entretenir une vitesse suffisante qui leur permettait de franchir la barre, au plus près du rivage, luttant avec efficacité contre le jusant de l'estuaire du Kango... Nous entendions leurs ahans doublés d'un chant de piroguiers ! Un autre monde ...
Souvenirs impérissables. De notre double-toit de tente planté sur le sable qui nous servait d'abri nocturne, nous les regardions passer, sereins et certainement, comblés par les eaux mitigées et poissonneuses de l'Océan et du Kango.
En regardant attentivement ces films, nous mesurons combien ces copains auront pris de risques ! L'aventure extrême est ici déclinée sans compromis ni concessions. Le Surf sauvage n'êut été autrement qu'au prix de la découverte, de la certitude, de la preuve que le rêve fût enfin devenu réalité tangible, aléatoire, imprévisible...Nous percevons dès lors à quel point de tension s'exprime l'expérience, le résultat d'un ensemble d'hypothèses que le seul milieu valide positivement ; soulagement !
Nous pouvons dire et affirmer combien ce groupe de surfers, épris de vagues sauvages et vierges, de grands espaces, aura eu de chance en menant à son terme leur projet.
Une chance inouïe, certainement favorablement hasardeuse et, en tant qu'anciens routards et piroguiers du GABON, nous le certifions, outre les compétences requises indiscutables qu'un tel projet nécessite si loin de tout.
TOUT DE MÊME
Comment à l'époque aurions - nous marché pieds nus dans la brousse ou en lisières ? Comment aurions - nous pu sillonner les eaux des marais, de la mangrove, des cours d'eau en Paddle Board ? Comment planter le campement là même où de gros reptiles, de gros animaux sauvages auraient tout dévasté sur leur passage ? Et en mer, aux entours des embouchures, surfer dans une eau glauque, ( ce qui est fréquent au Gabon, mais plus rare tout de même vers l'Océan et loin des embouchure ), dont nous savions et connaissions la fréquentation régulière des squales assez voraces ?
Et les billes de bois, ces grumes immenses qui parfois dérivaient entre deux eaux et que les lames ramenaient à la côte, les arrachaient et les désensablaient pour les transporter plus loin, au fil des courants de marées et des hauteurs d'eau ?
Enfin et surtout, le serpent, le Mamba, au Gabon, comme la vipère du Gabon affectionnent ces espaces sylvestres et de bords de mer où les proies sont légions. Ils constituaient un danger permanent qui nous poussait à une grande vigilance, malgré notre jeune âge, de 16 à 19 ans ...
Nous avons sillonné en mobylette les pistes de latérite tracées au coeur de la forêt primaire - bruits innombrables -, pour rejoindre les côtes Nord du Gabon, vers le Golfe de Guinée Équatoriale - plus de 150 Kms aller ; la longue piste qui menait à Lambaréné, celles des Caps Santa-Clara et Estérias, d'Owendo et de l'arrière pays librevillois.
La Pirogue en fit autant, dans des conditions nocturnes extrêmes, en traversant les 13 kms de l'estuaire, de nuit ou au passage de la barre de la Pointe Denis / Pongara, aux risques fréquents de chavirer et d'être emportés...
Insouciance, instants d'une vie intense, impudence aussi ! L'aventure nous manque aujourd' hui et nous donnerions tout pour revivre ces épopées de Pleine Nature, dans un pays fascinant, ayant aussi fait le choix de préserver un patrimoine naturel inestimable.
A mon Ami Jean - Pierre, ces évocations et aussi au Groupe d'Aventuriers Surfers qui nous ramènent ces images
MERCI
Que ce Chant soit pour Vous une occasion de revivre l'Aventure Équatoriale, les grains en mer, ces orages d'une violence surprenante, les vents qui les accompagnaient en venant de terre et faisant chasser les ancres de la lourde pirogue en bois brut
- MARIN -
Souvenirs d'Enfance au Gabon avec cette très vieille ballade africaine ! Toute une histoire ...
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