LA CINQUIEME SAISON ! ...
Vers la Terre du Commun éclatée, éventrée, dilacérée, les fumées des incendies oeuvrent à l'émergence inéluctable de la " Cinquième Saison " ! Le Torrent tari depuis les Hauts Pins signe la mort naturelle d'une vallée. Un ciel de particules annonce l'Airpocalypse des dômes... De la terre et des chemins jusqu'aux ciels, tout n'est que parjures et trahisons
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Avant que de basculer dans le nouveau millénaire, je l'avais déjà nommée, redoutée, fuie. Prémonition, vision aux signes de mauvais augure
" Cinquième Saison "
Les majuscules ne l'honorent guère mais confondent et certifient la forfaiture, le déni Anthropocène qui envahissent insidieusement le quotidien et les vérités bafouées de l'automne ...
On oubie l'été Indien, la noble référence aux Amériques et aux Peuples d'antan louant dépuis le Temps du Rêve le Grand Esprit des mondes tutélaires.
La cinquième saison intrônise et reflète tout ce que la modernité, l'excès, l'irresponsabilité, l'incurie, le mensonge et la menée trouble des gouvernants et des déciseurs auront généré, engendré, cautionné dans l'indifférence de l'arrogance, de la richesse, des profits et de la dominance.
On vit à côté de la crasse amassée, des nuisances de la furie consumériste qui comblent les affaires et les finances publiques. Sur l'aire commerciale vastement goudronnée, saturée d'huile minérale, montent les touffeurs nauséabondes et accumulées des sols bitumeux. L'arbre y est un lointain souvenir.
Le résultat est immonde, catastrophique, désastreux. Une souillure, une pollution d'état, d'édiles ou d'instances coalisées. Les nuisances perverses de la collusion, le rejet et le déchet capitalisés de la prébende semblent bien assumés, l'attentisme, la cécité s'avèrent juteux.
La Cinquième Saison, c'est la mort des ciels, les terres diluviées et bouleversées après les sécheresses, les étendues calcinées par manque de moyens de prévention, ces masses colossales d'ordures, l'infecte tribut du geste sale jeté par les fenêtres des villes, des voitures qui emprunte le moindre cours d'eau encombré et qui rejoint la mer, au grand dam des mal élus férus d'excellence éco - logique !
Ce sont ces pans de collines fauves et roussies avant l'heure que les morsures d'un soleil infernal et les violents coups de serres et de dômes auront grillés des semaines durant !
La 5 ème saison convoque la moiteur. L'azur vire aux gris sales et tenaces des particules, aux boues et à la sanie des exutoires saturés de pluies acides et de mégots, à ces accès de chaleurs torrides insoutenables quand l'hygromètre simule le vertige humide et suffoquant des latitudes tropicales, sans les couleurs ... Mouches et moustiques prolifèrent en masse sur les tas d'ordures que chaque destination tourisme laisse à ciels ouverts ; contamination, nuages fétides et aéroportés jusque dans les campagnes. On sort les tortillons, les huiles essentielles ; la citronnelle n'y peut plus rien. Le moustique tigre menace. On se gratte au pays de la tempérance climatique...
La ruralité contaminée, engraissée, malodorante se rappelle aux champs d'horreurs et tonne, claque à chaque coup de chevrotine. Là où les oiseaux ne sont plus, les tireurs embusqués procèdent à l'hécatombe des Pigeons Voyageurs, des Migrateurs en quête de repos et de quiètude. L'oiseau, l'essaim tombent sur le sol dur, y fait le bruit mat de l'assassinat collectif et de la tuerie gratuite pébliscitée par les rois de France enivrés de chasses acourre ...
On hurle, on vocifère dans les villages, le portable à la main et le 4 X4 mal rangé au bord des routes ! Que seront devenus les us des terroirs, les échappées de jadis, l'acte parcimonieux et mesuré qui parcouraient dès l'aurore monts et vallons des chaînes de montagne ?
Et ainsi les semaines perpétuent un été hybride, bousculent l'arrivée de l'hiver, nient l'équinoxe, retardent et faussent les claires rigueurs du Solstice, la vêture des nuages, les profondeurs cristallines du ciel d'octobre insulaire.
Mal être, mal de terre
Que je m'évade comme je m'enfuis éperduement
vers ces hauts et vastes lieux de silence et de pureté. La cinquième saison n'y aurait encore aucun droit de cité. Loin de moi les miasmes des sphères et des hémicycles insanes auto-proclamés pérennisant l'impensable défiguration de l'étant.
Je vogue et nous retrouve, tant qu'il est encore temps ! Lecteur, ne me suis pas. Il t'en coûterait maints affects.
La Cinquième Saison ne s'invite pas, elle régne et grime salement le regard que l'on porte sur les mondes naturels en souffrances. En roulant, en chemin, l'on voit passer sur les bas côtés, par dizaines de milliers, ces masques sans visage que l'ingratitude et le mépris abandonnent en régnant, en marche, de retour vers la cinquième saison et ses codes barres.
Tant de carcasses, de charognes et de vies fauchées par la vitesse jonchent le bord de la route, ajoutent à la forfaiture humaine qui ignore et condamne à mort le respect de la vie
- MARIN -
Mal de Terre Mal être
1 ère Ecriture le 26 Septembre 2021
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