PENSEES D'AUTEURS ET LA MER
O mer, toi que je sens frémir
A travers la nuit creuse
Comme le sein d'une amoureuse
Qui ne peut pas dormir ;
Paul-Jean TOULET
Les Contrerimes
Si vous voulez savoir l'âge de la terre, regardez la mer en furie. Son immensité grise, les lames où le vent creuse de longs sillons, les larges trainées d'écume, agitées, emportées, comme des boucles blanches emmêlées, donnent à la mer l'apparence d'un âge innombrable, sans lustre et sans reflet, comme si elle avait été crée avant la lumière elle-même .
Joseph CONRAD
Le Miroir de la Mer
Quel besoin y - a - t- il à regarder encore et toujours cette houle noire, ces nuages noirs, ces veilleurs noirs qui tapent du pied, ce néant vaste et noir, la lune et toutes les étoiles _ cet infini noir qui grince et se brise et se tord sous ce vent d'un autre monde ?
Pierre SCHOENDOERFFER
Le Crabe Tambour
" Êtes-vous croyant, Monsieur ? "
" Je crois au baromètre. Celui-ci m'inquiète, le reste pour moi est bien vague ... "
Jean-François DENIAU
La Desirade
" Alors une grosse vague mélancolique et grise sortit du brouillard en se balançant, prit pour ainsi dire Harvey sous le bras, et l'entraîna loin dans la direction du vent La grande verte se referma sur lui, et il s'en alla tranquilement dormir ..."
Rudyard KIPLING
Capitaine Courageux
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts; où, flottaison blême
et ravie, un noyé pensif parfois descend.
Arthur RIMBAUD
Le Bateau Ivre