LIBECCIU EN BALAGNA !... WITH KAULI SEADI
Au loin, l'envergure majestueuse et si ample de ce qui pourrait être un Balbuzard Pêcheur ?
Cette Prose Marine, pour laisser une petite trace sur le parchemin des vents et de l'eau. Occasion rare de côtoyer l'Ex-Triple Champion du Monde de Windsurf dans les vagues, de le regarder évoluer entre transparences et les beautés impénétrables du roc... A partager, bien sûr, sur cet espace, avec les amoureux de la Mer respectueux des Îles et de la Nature, en route vers Partage, Rencontre et Découverte
!
This Poem, for POETRY and Culture, From CORSICA...GO56
LISTEN TO THAT SONG
FOR MARIA & KAULI // TERRA DE SONHOS _ ALOHA FROM " EMMILA & CORSICA...GO56 " - PUESIA ISULANA -
Lorsque Kauli Seadi sort de l'eau, quitte rapidement le shorebreak, il regarde longuement le trait de Côte, ce sablon qui semble le charmer, lui plaire au diapason de tout ce qui l'entoure, de ce moment unique et rare dont il vient de goûter l'excellence, l'essence... Il contemple l'oeuvre, le temple de la Nature vierge, intouchée, l'aura marine ! Gratitude de l'homme envers celle qui nous porte, d'une rive à l'autre
!
Un vent fort, de violentes rafales sondent l'azur. Le Libecciu s'est établi sur la Balagna ; un flux de secteur SSW à SW, du matin vers l'après-midi qui suit très légèrement la course du soleil en virant au gré de ses caprices au 250 ° ... Toutes les baies, au NW de l'Île, ne sont donc pas arrosées par ce vent fou, froid et sec soufflant dans un ciel limpide, immensément bleu, sur fonds de hautes cimes. Horizons et rivages immuables ! quand ils ne sont pas ravagés par les hangars, un bâtis anarchique et laid posé à même la dune ; Une dune qui jadis fut une splendeur, un écrin !
Mais les infinis de l'azur, de la mer et du ciel ne sauraient être dévoyés, défigurés par l'industrie et toute forme de business ingrat ; ils demeurent pour les vrais marins, - épris de bleu et de liberté, bien avant Charles et Victor, nos poètes disparus -, ce qu'ils auront toujours été au temps de Kallistê ...!
La côte et ses collines, comme un brocart, une étoffe, s'éploient dans la mer ; ainsi la Grande Bleue en délinée elle aussi les contours. Nous assistons là aux noces intimes et généreuses d'une Île à part qui interpelle, séduit, ravit. Une île, hélas ! souvent écorchée. Il faut le dire pour crier : C'en est trop ...! Assez, redonnons-lui le visage de l'éternité !
Laissez donc le rivage perdurer, se métamorphoser, poursuivre cet embellissement pérenne et serein des plus simples choses. Les saisons, ici, éclosent et parfont un théâtre à ciels ouverts aux scènes si variées. Le sable, complice des vents inonde les versants ocreux de la terre ; vertiges des dunes, fascinations de l'Agriate * pétré, ( Le Désert des Agriates ), ô brumes iodées des songes, que ne laisserais-je jamais de m'envivrer de brise et de sels éthérés !
Le Libecciu*, ( Vent typique du Nord de l'Île de Corse ), souffle en fort coup de vent. Les fortes à violentes rafales lui accordent par moments le majestueux vocable de Tempête. Mais combien aussi sont nombreuses les appellations, les noms vernaculaires qui distinguent les vents locaux, insulaires et Balanins, leurs subtilités ?
Dans les lointains, tours de défense, remparts et vieux sémaphores veillent encore ces beautés cachées, juchées sur un socle de granit porphyroïde dont on prétend que le diable l'eût moulé, forgé, fondu en une seule nuit !...
Dans les arbres, les jeunes feuilles au vert lumineux et leurs lourdes frondaisons bruissent si fort qu'elles font craindre un arrachement soudain des plus grosses branches.
Derrière ce qui reste de la dune merveilleuse, qui rayonnait jadis, on aperçoit la mer. Ses dégradés en camaïeux, au bleu somptueux, virant au vert, par toutes les aigues-marines, règnent. Un voile de sable et d'embrun, telle une obstinante émulsion, laisse deviner la scène féerique qui se déroule à quelques brasses du bord et fascine un ancien village tout proche.
On n'entend que le grondement concerté des vagues et du vent, de l'air et de l'eau qui s'emmènent l'un et l'autre par les fusions solennelles d'un souffle qui ne saurait arborer ni revendiquer d'âge. Un temps comme vierge et à toujours fécond ; celui des saisons et de leurs secrets, sur une île où l'harmonie et le respect encore et parfois habitent quelques êtres épris et incorruptibles.
C'est ainsi ! Car désormais, face à la rupture, il convient et il faut s'exprimer. Ne sommes-nous pas : Uniques, les sentinelles d'une citadelle naturelle ? La souveraineté de ce joyau céleste est à ce prix, qui à toutes et tous appartient ! Rien ne serait monnayable, négociable ou bradé. Mais d'un salutaire retour aux sources seyant à la beauté sans nom et inestimable qui s'offre au regard.
KAULI aura visité les heures du jour, de ce printemps fleuri et tout autant froid ! Il n'aura rien oublié, comme s'il eût souhaité honorer l'accueil de cette " Terra de SONHOS " qui lui parla, à l'intime de ceux qui captent pareilles vibrations, qui effleurent la Beauté ! Voici, le sourire, le salut ailé de KAULI à l'Insularité
!
Au coeur de ces éléments, l'aventurier, le pèlerin des vagues et des vents se lâche, se libère, ouvrage encore en symbiose, vers plus d'osmose, d'exception, de magnificence !
Un tout qui exalte une gestuelle parvenue au plus haut niveau, esthétique à souhait, tellement inventive et personnelle à la fois ! Libre, sans aucun doute, l'aventurier se livre et consent à ne plus démériter dans cet arène qui ne saurait lui asséner de limites, de carcans.
Fantastiques évolutions ; Une aile, une planche aux motifs tribaux sont de ces lavis pers, aux dégradés des nuances bleutées de la mer, merveilleusement assortis. Comme un ballet nautique, une pantomime sublime et parfaitement réglée, entre les ors de la pierre et le cristal de roche, KAULI incise le galbe, souligne l'onde, s'offre à la vague exaltée que les bourrasques affolent, parvenus qu'ils sont ensemble à l'acmée de charmeresses illusions. La mer, délicatement calligraphiée, sillage sitôt refermé, dans le silence solennel d'un pacte à visage humain !
Nous garderons d'eux le souvenir impérissable que nous tentons d'évoquer ici, humblement, encore si loin d'une réalité qui ne saurait l'être. Enfants de toujours, jouons encore et à l'envi, sillonnons ensemble un monde où l'imaginaire, le mirage, l'émotion, la joie oscillent entre terre et ciel ...
Pour
KAULI SEADI
Cette bordée de prose marine, modestement , avec le coeur, pour l'Amour de notre Planète, de ses Îles, de tout ce qu'elle peut nous offrir, que nous devons préserver et respecter en nous rencontrant dans la paix et la sérénité.
§
CORSICA...GO56
2 ème Écriture