AU LARGE DES ÉCUEILS !...
Pour Josiane, ces quelques mots mis en prose, comme une énigme ou le rêve de tout marin à terre !
" Au-delà du phare
que le croissant de lune
berce quart et marée " ...
Les îles, de toutes parts, affectionnent ses tournants ; ainsi, doubler caps et pointes, croiser en s'esseulant soudainement, plus au large, là où grandissent les montagnes enneigées, les plus hauts sommets flottant sur la mer .
Circonscrire en un seul regard l'envergure des ondes magiciennes du petit matin. La métamorphose des rivages soulève, dresse les cimes des massifs.
Loin, devant soi, creuse la pleine mer. Quelques écueils écument et naviguent, vont à la semblance du bout de la terre consacrant la fin des mondes solides et des habitudes ...
A partir de là, tout n'est que présent, unique instant, possible, aléas et fortunes de mer. Présents du ciel et de la mer, une histoire sans fin jamais recommencée. Réclusion à perpétuité où l'âme vague, à demeure, éternelle ...
Tant de signes se révèlent à la solitude qui n'aurait d'égale que la grande déréliction des égarés de la terre. Humble brin de conscience livré aux vastités, en quête de lumière et d'amour.
Comme un accord dans la vaste partition de l'immensurable azur, n'être que folie, renaître et louanger ce qui fait des promesses de la mort la compagne révérée d'une vie empreinte de déférence et de sacré.
La rançon m'est ce vol libre. L'azur au temps qui passe se lie. Insondable viduité qu'il importe de combler, d'honorer à l'instar de saines vérités !
J'allais en ce temps-là vivre les tombants des mondes et des saisons intouchés. Il me semblait emprunter la liberté à la migration des oiseaux, réveiller le chant des phoques-moines, partager la course folle des dauphins solitaires.
Tantôt si léger, souvent rappelé à la gravité, les vagues m'étaient de fabuleux vaisseau. Je captais le pouls des profondeurs, des plus simples choses sur Terre comme aux ciels !
Je vivais la redoutable bonté de l'Alliance, quelque part, emporté par les azurs, comme une prémonition !
Loin la fiction, la fantasmagorie, mais infime fragment de folie, délires insoumis, incessantes dénégations !
Ce qui est ici dit et relaté remonte et appartient à la nuit des temps. Rien ne serait fortuit, hasardeux . Puissé-je rallier un jour le dessein fractal de l'Univers dont je suis et participe depuis toujours
MARIN D'OTA - A bord de la Folie -
2 ème Écriture et remaniement du brouillon le 05.12.2019
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