ZONES MORTES MARINES EN VUE !...
LES OCÉANS LES MERS SUFFOQUENT
Ce que nous réserve la Grande Bleue dépassera encore très largement le phénomène hors-normes " ADRIAN " ! Outre les vents, les marées, la Biodiversité aura à souffrir mortellement d'un bouleversement total.
Nous le voyons très bien et, comme nous l'avançons depuis des années, tous les facteurs, les éléments et les paramètres en présence RÉTRO-AGISSENT, certainement pas pour le meilleur mais bien pour le pire et les catastrophes à venir
CONTRIBUTION
" ... ADRIAN et la 3 ième guerre mondiale ou la facilité de nommer le ponctuel...
En début de semaine, notre île a été frappée par un " MEDICANE ". Ce dernier, a eu droit à un petit nom : Adrian
Ce cyclone subtropical méditerranéen ne sort néanmoins pas de nulle part. L’énergie accumulée par la Méditerranée durant l’été est libérée par ce genre d’événement climatique. Il se trouve que depuis plusieurs semaines, pour ne pas dire plusieurs mois, les eaux de la côte ouest de l’île sont particulièrement chaudes. Et cela sur une grande profondeur.
L’été, il est normal de trouver entre 15 et 20 mètres de profondeur ce qui se nomme la thermocline***, (zone de transition thermique rapide entre les eaux superficielles et les eaux profondes). Pour faire simple 27°c en surface et 16°c en profondeur.
Ces dernières semaines, l’eau, même au large, était à une température de 21-22°… Mais à 40m.
*** THERMOCLINE
https://www.universalis.fr/encyclopedie/thermoclines/
Concernant l’aspect biologique, là aussi c’était remarquable : il suffisait de mettre un masque pour se rendre compte du désert qu’était devenu le golfe d’Ajaccio et de Lava sur les premières dizaines de mètres. Les sars étaient regroupés en banc, (lorsqu’ils ne s’étaient pas volatilisés). Les populations de carnivores avaient quant à elles, pour ainsi dire, disparues. Barracudas, sérioles, dentis, pélamides, loups, liches, coryphènes,... cette année n’a rassemblé à aucune autre.
Bien avant Adrian et son lot de détresse, de violence et de destruction, une tragédie se jouait. Sous l’eau celle là, qui annonçait Adrian (et tant d’autres choses encore). C’était là, une première tempête. Silencieuse celle-là. Sans aucun petit nom et pourtant bien pire. La tempête de la disparition du vivant.
Aujourd’hui, et cet événement météorologique est symptomatique, nous sommes dans une période qui ne dit pas son nom.
La « paix » est loin derrière nous, et cette fameuse « 3 ième guerre mondiale » que plusieurs générations après celle de nos grands-parents ont craint, est là. Elle est finalement là, sous nos yeux. Elle non plus elle ne dit pas son nom. Et pourtant nous la menons, et elle nous tue. Nous, et tout ce qu’il reste de vivant autour de nous. Faudra-t-il que les poissons se mettent à crier ? Que les oiseaux le hurlent ?
Il va donc bien falloir, ne serait-ce que par décence, que nous prenions partie dans cette guerre en cours.
Qu'on le veuille ou non..."
Pierrot PANTEL
Inspecteur de l'Environnement à l'Agence Française pour la Biodiversité
A SUIVRE